Attente commandement
1851-1859 Création novembre 2010

Introduction de Bernard

Le brouillard dut intercepter le contre ordre redouté, (le télégraphe électrique n’existait pas en 1850, on transmettait les dépêches par le télégraphe « Chappe » à signaux) ; l’Inflexible fit donc voile vers Naples et rentra à Toulon. Le Lieutenant de Bonne fut débarqué le 1er septembre 1850 et mis à la disposition du major de la Marine de Cherbourg.

Rentré en France constatant que nombre de ses camarades de promotion, qui avaient fait leur service à terre, étaient arrivés aux grades élevée pendant qu’il avait roulé sur les mers depuis sa sortie de l’école, il eut d’abord l’intention de se retirer comme Lieutenant de vaisseau.

Il prit donc un congé d’un an auquel lui donnaient droit ses années de service et une prolongation de six mois.

À la fin de 1852 il est revenu à Toulon, et dans une lettre d’affaires adressée à son frère il lui donne des nouvelles de sa santé, qui était momentanément mauvaise, et ajoute « il faut espérer toutefois que cela finira par avoir une fin » et que je pourrai remonter Djérid qui parait s’impatienter de l’inaction à laquelle il est condamné depuis quelque temps. Du reste il promène « dans la Société de gendarmée ; son poil devient luisant et son œil vif. »

Plus de lettres depuis cette époque. Je résume ses dernières années dans la marine par les ordres de service, seules pièces qui me restent.

Le dossier de la marine contenait beaucoup d’informations et de lettres qu’ignoraient Bernard. Nous vous les livrons au milieu de celles connues par Bernard. Le père n’en n’a jamais parlé à son fils, le lecteur d’aujourd’hui comprend aisément pourquoi.

  • à terre du 1 septembre 1850 au 12 janvier 1854 à Toulon,

  • Sur le Pingouin du 12 janvier 1854 au 17 juillet 1855 – Méditerranée, 2 mois et 17 jours en paix, 15 mois et 20 jours en guerre.

    Sa nomination de commandant de l’aviso à vapeur le Pingouin à laquelle sont jointes deux procès-verbaux certifiant qu’il a, avec son équipage, sorti de danger « la Bonne Louise » qui avait touché sur les récifs de la Moutte à Saint-Tropez, et le Brig Napolitain « La Madone del Carmine » qui s’était jetée à la côte à Antibes. Il quitte « le Pingouin » le 10 juillet 1855,

  • à terre, du 17 juillet 1855 au 20 août 1855 à Brest,

  • prend à Brest le commandement du Cutter le Capelan le 1er août 1855

    en fait du 20 août 1855 au 4 mai 1856 au 20 mars 1856, soit 1 mois et 4 jours en paix, 7 mois et 10 jours en guerre.

  • à terre, du 4 mai 1856 au 1er juin 1856 à Brest,

  • détaché en septembre 1856 à l’établissement impérial de la Marine à Indret, et nommé membre de la commission des recettes du port de Nantes

    en fait, du 1er juin 1856 au 1er août 1857. La fonderie d’Indret est un site industriel créé en 1777 par ordre de Sartine, situé sur une île de la Loire, en aval de Nantes. En 2008, ce site était toujours utilisé par la marine.

À Paris, le 21 juin 1851, rue Monsigny, n° 1

Monsieur le Ministre,

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Le département de l’Hérault, entretien à Cette une école de mousse dirigée par un Lieutenant de vaisseau. L’officier qui occupe cet emploi va prendre sa retraite le 15 août. Si comme je l’espère, votre intention est de conserver ce poste pour les officiers en activité de service, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien me désigner pour le remplir.

J’ai bientôt vingt et un an de services, seize ans et demi d’embarquement, et j’ai été second pendant quatre ans. La difficulté de trouver un embarquement à bord d’un vaisseau aujourd’hui que les prescriptions du budget ont été fort

réduites en armements ont fait seule désirer obtenir une position dans laquelle je pourrais être utile et à la marine Française et à mon département.

C’est avec le plus profond respect que j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.

Le Lieutenant de vaisseau, Casimir de Bonne.

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Paris, le 21 septembre 1852,

Monsieur, je vous annonce que, d’après la proposition de M. le Préfet maritime de Toulon, je vous ai accordé une prolongation de congé de trois mois avec demi-solde.

À Paris, le 23 novembre 1853

Monsieur le Ministre,

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Quand le mois dernier, j’ai eu l’honneur de vous demander un commandement, vous avez bien voulu me témoigner les regrets que vous aviez de ne pouvoir m’avancer et me dire que vous voudriez trouver une occasion de me mettre dans un poste qui put attirer votre attention sur moi. Les souvenirs de ces paroles bienveillantes m’enhardissent aujourd’hui à venir vous demander la succession de M. le commandant Medoni chez le Bey de Tunis.

J’ose espérer M. le Ministre, que 23 ans de service dont 17 d’embarquement, dix ans d’ancienneté dans le grade de Lieutenant de vaisseau, et huit ans dans la légion d’honneur, vous paraitraient des titres suffisants à l’appui de mes demandes.

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Si j’étais assez heureux, Monsieur le Ministre, pour obtenir cette faveur, j’ose vous assurer que vous n’auriez point à regretter votre choix. Je saurais le justifier par mon zèle pour le service du prince chez qui vous m’auriez placé, et la position que je saurais prendre en pays étranger serait digne du nom Français et du corps auquel j’ai l’honneur d’appartenir.

C’est avec un profond respect que j’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.

Le Lieutenant de vaisseau, Casimir de Bonne

À Paris, le 11 septembre 1856, rue d’Antin 14

Amiral,

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Je viens d’être employé pendant deux ans à la surveillance de la pêche dans le 1er et le 2e arrondissement. Ce service qui m’éloignait de nos arsenaux et de nos escadres, ne m’a pas permis de voir et d’étudier les modifications apportées à nos appareils à vapeur, par suite du développement de la navigation mixte.

Aussi, je viens vous prier en attendant que vous vouliez bien me donner une nouvelle destination à la mer, de me permettre de séjourner à l’usine d’Indret pour y étudier la construction des machines.

Je suis avec le plus profond respect, Monsieur le Ministre, votre très obéissant serviteur.

Le Lieutenant de Vaisseau, Casimir de Bonne.

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Une note du 31 mai 1857 précise que Casimir se voyait attribuer « le commandement provisoire de la Sèvre qui doit être remorquée à Lorient, où ce transport mixte doit procéder au montage de ses machines ainsi qu’à des essais. La Sèvre sera lancée le 21 ou le 22 juin. M. de Bonne retournera à Indret après l’accomplissement de sa mission ».

Indret, le 7 septembre 1857

Monsieur le Ministre,

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En quittant le commandement des gardes-pêches de Brest, j’ai eu l’honneur de vous demander de me détacher à Indret pour y attendre une nouvelle destination à la mer.

Vous avez fixé à un an la durée de mon séjour dans cet établissement. Je vais atteindre ce terme dans un mois. Vous m’avez récemment désigné pour conduire la Sèvre à Lorient. Le préfet Maritime du 3e arrondissement m’a annoncé que selon toutes les probabilités je serais chargé de conduire encore la Mayenne. J’ose espérer, Monsieur le Ministre, que ces deux missions ne seront que les avant-coureurs d’une destination moins provisoire, et que vous voudrez bien me désigner pour un commandement à la mer, auquel mon ancienneté et mes services me donnent quelques titres.

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Je serais heureux, Monsieur le Ministre, si vous vouliez bien m’autoriser à prolonger mon séjour à Indret pour y attendre les effets de votre bienveillance.

Je suis avec le plus profond respect, Monsieur le Ministre, votre très obéissant serviteur.




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