Martel Mise à jour octobre 2018
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Notre dernier Martel s'est éteint à Constantinople en 1802, ville où il était installé depuis longtemps et où il avait fondé une famille. Notre Mathieu est l'un de ces marchands drapiers issu de la large parentèle Martel à Bédarieux qui a assuré, à la fin de l'Ancien Régime, par son dynamisme, sa clairvoyance et sa cohésion, l'essor de toute une région.

xviie
xviiie
xixe
Jean
Anne Gibbal
Maitre corroyeur (tanneur) à Bédarieux, Anne est la fille de Paul Gibbal, marchand drapier et second consul de Bédarieux en 1624
Guillaume
Marthe Tournal
Négociant, fabricant de draps
Jean
Rose Boutine
Maître tanneur, le petit-fils succède au grand-père, il faut dire que Bédarieux sera encore pour les deux siècles à venir un centre important de traitement du cuir.
Jean-Pierre
Marie Fabregat
Pierre
Jean
Jacques
A la suite de leur père, les trois frères aidés par les clans Martel, Fabregat,… vont monter une entreprise qui fera travailler des milliers d'ouvriers et ira jusqu'à produire le tiers des draps du Languedoc grâce à quoi ils auront l'autorisation, en 1775, d'ouvrir un comptoir à Constantinople. Trois fois l'Etat leur refusera de devenir Manufacture royale.
Charles
Rose Fabregat
Marchand drapier
Mathieu
  Testa
Angélique Testa
Paul Thoron
Mathieu, marchand drapier, représentant du clan Martel à Constantinople. Il y mène la vie des commerçants introduits qui vivent Büyükdere habillés à l'orientale. En 1792 (40 ans), il épouse Angélique Testa (19 ans) vont avoir 6 enfants. Veuve dès 1802, Angélique est recueillie par Paul Thoron (témoin de Mathieu). En 1804, Paul ramène tout le monde en France et épouse Angélique dès leur arrivée à Marseille.
Testa
Francesco-Draco Testa
Maria Fortis
Les Testa font partie de ces famille de Gênes qui était déjà au XVe installées à Constantinople et qui ont donc assisté depuis Pera à la prise de Constantinople, le 29 mai 1453. Ils sont restés sur place et se sont spécialisés comme drogman (ambassadeurs)
Gaspare Testa
Maria de Négri
Drogman de Russie, puis de Hollande.
Jacques Testa
Marie Cingria
Jacques passe 5 années à Alep avant de revenir à Constantinople toujours au service de la Hollande. La famille vivait sur le Bosphore à Büyükdere où se retrouvait la colonie occidentale.
Mathieu Martel
Paul Thoron
Il est à supposer que Jacques se sentant vieillir a été satisfait de marier sa jeune Angélique de 19 ans à Mathieu même de 20 ans son ainé. Il est difficile d'imaginer comment furent pour Angélique les 20 années qui suivirent où elle aura deux maris, leur donnera 12 enfants, déménagera en France dont elle ne devait pas trop connaître la langue, avant de disparaître à 41 ans en laissant trois enfants de moins de 4 ans !
Clémentine
Clémentine est née en 1797 à Constantinople. À l’âge de 6 ans, elle vient en France et suit ses parents à Toulouse. Elle se marie à 20 ans (encore 11 à caser).

Fabricants pionniers

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There is the experience of Bédarieux itself. Many smaller clothiers in the late-eighteenth century Levant trade (particularly Protestatns whose legal and social disabilities condemned them to marginal status) operated mainly as merchants trading in cloths produced by Kaufsystem chain of exchanges. They were often dyers, who traditionnally contributed their skills along that chain, but who increasingly found it possible to combine dyeing and finishing, thus often taking over the functions of the Clermontois or Carcassonais clothiers for whom they had worked.

But in fact the key actors in the history of draps du Levant production were merchant-manufacturers, who bought, washed, and sorted wool; put it out for production without relinquishing ownership; and then oversaw the finishing processes in their own establishemnts. These were the people received the initial rights from the government to participate the Levant trade. The Seymondy family was the first and, for many years after its original designation in 1713, the only Bédarieux firm sending cloth to Marseille for export. After the right was generalized in 1758, Bédarieux merchants were still screened individually by the government.

The two pioneers of the 1750-1760 were the Vernazobres, a branch of a prominent Saint-Chinian family who relocated in Bédarieux, and, above all, the Martel.

By the mid 1770s the brothers Martel had created a putting-out empire, employing spinners and weavers in a dozen villages roundabout, while building in Bédarieux a huge concentrated operation that included washing, sorting and carding activities on one hand and all the finishing operations from fulling to packing on the other. There was no question why they undertook such capital improvements ; to demonstrate the highest degree of quality control combined with the highest level of productivity possible.

Demonstrate to whom ? Obviously, in the long run, to their Levantine customers now increasingly skeptical of the Martel’s rivals in Clermont, Saint-Chinian, and Carcassonne, but above all to the French government. On three separate occasions the Martels applied for the designation Manufacture Royale ; their last application was pending when the revolution broke out.

The point is simple enough : although the open Kaufsystem may have contributed to a free-wheeling, entrepreneurial outlook among many Bédarician businessmen and labor market advantages accrued to them because of the absence of official guild status among carders, weavers, and finishers (though these men did have their confréries and consistently sought incorporation), the stimulus of the state was what pushed the leaders of the draps de Levant business in Bédarieux to abandon the Kaufsystem for the more intensive, labor-disciplining, and productivity-enhancing Verlagssystem . In short, even in Bédarieux, the apparent regional capital of free enterprise, state pressure and capital-intensive modes of productive organisation coincided to produce economic progress.

Kaufsystem ou « petty commodity-production system », l’ouvrier possède à la fois le capital et le produit final.
Verlagssystem ou « putting-out system », le travailleur ne possède que le capital fixe – les outils, les bâtiments, les métiers,… – le capital circulant – la matière première – est fourni par l’entrepreneur qui possède aussi le produit final et rémunère le travailleur par un salaire.

La communauté française à Istanbul

La communauté française d’Istanbul comptait en 1723, 343 individus, dont 1/3 de femmes et d’enfants. Ils devaient être autosuffisants avec boulangers, auberges. La plupart d’entre eux vivait dans le périmètre de Galata, à Bereketzade où sont les églises Saint-Georges et Saints Pierre et Paul, mais aussi les entrepôts, les ateliers et les bureaux de marchands. Ils étaient de temps en temps victimes de l’ostracisme des populations locales.

Dans la seconde moitié du xviiie siècle, les membres les plus aisés trouvaient refuge sur les rives du Bosphore, en particulier dans les villages de Büyükdere et Tarabya. Dans cette communauté, les marchands tenaient le haut du pavé, même si leur nombre a toujours été limité autour de 35 en raison d’une limitation établie par la chambre de commerce de Marseille pour éviter les désordres liés à une compétition trop intense. Les français disposaient du privilège de pouvoir s’habiller à l’orientale.

Géographie

Voir aussi Testa

Collatéraux

Marchands drapiers de Bédarieux Le 26 avril 1744, Guillaume signe les statuts des marchands fabricants de la manufacture de draps de Bédarieux .

1755, Décision pour construire une teinturerie

Délibération des marchands fabricants de Bédarieux pour l'acquisition d'un terrain au noble Abbes de Cabrerolles, devant servir à la construction d'une teinturerie (28 juillet 1755)

L'an mil sept cent cinquante-cinq et le vingt huitième juillet après midi, dans Bédarieux devant nous notaire et témoins, ont comparu les sieurs Guilhaume Martel et Dominique Rouy marchands fabricants et jurés gardes du corps des fabricants dudit Bédarieux, lesquels ayant la présence des sieurs Pierre Triadou, Pierre Martel, Siméon Ferret, Jean Fabregat et fils, Jacques Cére fils faisant pour son père, Jean Cailus, Louis Betous, sieur Mathieu Fabregat, aussi Baptiste Vernezobres, faisant la plus saine partie dudit corps, leur ont proposé que depuis quelques temps le corps ayant délibéré de faire l'établissement d'une teinturerie pour l'utilité de la fabrique par les raisons déduites dans ladite délibération, il aurait été obtenu une ordonnance de Monseigneur l'intendant autorisant ladite délibération et qui promet ledit établissement. Mais cette opération a été suspendue et le retardement devient tous les jours plus préjudiciable à ladite fabrique, ce qui a déterminé lesdits fabricants d'en venir à l'exécution.

Et pour cet effet, ils nous ont fait venir un maître teinturier pour dresser le plan de la construction, faire le choix d'un local commode et propre avec usage soit pour la teinturerie, soit pour placer les presses et rames et autres outils nécessaires. Et on a trouvé que cet emplacement ne pouvait pas se mieux faire que dans un fonds appartenant au sieur d'Abbes de Cabrerolles, situé près son moulin à blé, ou l'on trouve la commodité des eaux et tous les avantages qu'on peut désirer pour remplir l'objet qu'on se propose.

Et en conséquence on est entré en marché avec ledit sieur d'Abbes qui prétend et veut absolument une rente de cent vingt livres pour le fonds qu'il cède avec toutes les facultés de l'eau pour l'usage de ladite teinturerie, offrant de bailler ledit fonds, dans l'étendue et contenance qui a été marquée, à titre de locataire perpétuelle, pour ladite rente lui être payée annuellement à perpétuité par ledit corps qui se chargera en outre de l'allivrement de cette partie par proportion et à concurrence de la contenance, et encore que ladite rente sera quitte du dixième vingtième royal quatre sols pour l'aire et de toute autre contribution créée et à créer.

De plus il a été proposé que ledit terrain n'étant pas suffisant pur y placer les rames il doit y être pourvu d'ailleurs aussi commodément qu'il sera possible, et enfin que cet ouvrage soit mis en état le plus promptement qu'il se pourra, il est nécessaire de traiter et composer avec l'entrepreneur soit pour la construction, fourniture des matériaux, achat des chaudières et généralement tous les outils utiles et nécessaires pour que ladite teinturerie soit mise en l'état requis même les presses, rames, et généralement tout ce qui sera nécessaire jusque l'entière perfection, dans le temps et terme qui sera convenu avec l'entrepreneur. Il sera ensuite question de pourvoir au paiement dudit prix fait ce qui ne peut pas se remplir que par emprunt. Sur quoi délibéré a été que ledit corps des fabricants approuve le traité fait avec ledit sieur d'Abbes de Cabrerolles et donne pouvoir auxdits sieurs jurés gardes de passer contrat à titre de locataire perpétuelle du local en question, sur le prix de la rente annuelle et perpétuelle de cent vingt livres, aux clauses et conditions énoncées ci-dessus.

De plus, il est donné pouvoir auxdits jurés gardes de faire l'acquisition d'un sol propre et commode pour le placement desdites rames. Et au surplus il leur est donné pouvoir de traiter et convenir avec l'entrepreneur, à raison de la construction de ladite teinturerie, achat des matériaux, chaudières, presses, rames et tous outils nécessaires. Enfin pour parvenir au paiement desdites acquisitions, constructions, fournitures, il est aussi donné pouvoir auxdits jurés gardes d'emprunter toutes les sommes nécessaires relativement à ce qui aura été fait et convenu et suivant le prix qui aura été réglé avec l'entrepreneur.

Et à cet effet a payé tous actes et obligés ledit corps en la qualité qu'ils procèdent, de laquelle délibération lesdits jurés gardes ont requis nous dit notaire en retenir acte ce que nous avons fait.

Fait et recité en présence de Monseigneur Jean François Montaignol adjoint en parlement, juge de Bédarieux et de Charles Avelous pareur de draps de ladite ville, témoins requis soussignés avec lesdits jurés gardes fabricants délibérant et nous notaire qui requis soussigné.

1756, Pierre Martel termine la teinturerie

Prix fait pour le parement du rez-de-chaussée de la teinturerie que le corps des fabricants de Bédarieux a fait construire (20 décembre 1756)

L'an mil sept cent cinquante-six et le vingtième jour du mois de décembre après-midi dans Bédarieux, devant nous notaire et témoins constitués en personne le sieur Pierre Martel juré garde du corps des marchands fabricants dudit Bédarieux, faisant tant pour lui que pour le sieur Dominique Rouy, son collègue, lequel en conséquence du pouvoir à eux donné par ledit corps de son gré par cet acte, a adjugé et adjuge à Estienne Noquier, Estienne Coulet et Pierre Cabrol, habitants dudit Bédarieux, ici présents et acceptant comme dernier moins survivants le pavement des membres du rez de chaussée de la teinturerie que ledit corps a fait construire audit Bédarieux et aux endroits qui leur seront judiqués par lesdits jurés gardes, lequel pavement sera fait avec bons larraiguaces et de recette (?) qui seront bien joints et noyés dans un bon mortier et avec effet les creux seront comblés et les terres aplanies, et s'il y manque des terres pour le niveau desdits membres bas ledit corps sera tenu d'en faire le transport à ses frais et dépens, lequel pavement lesdits entrepreneurs s'obligent de faire entre ici et le premier février prochain, et moyennant le prix et somme de trois livres cinq sols la canne carrée, payable à la fin et à la réception dudit ouvrage, déclarant lesdites parties le montant du susdit prix fait pouvoir se monter à la somme de cent quatre-vingt-dix livres et pour l'observation de ce dessus lesdites parties obligent leurs biens présents et à venir [soumis] à justice.

Fait et récité en présence du sieur Jean Roux, marchand fabricant de la ville de Clermont et de Barthélémy Galtier maçon habitant dudit Bédarieux témoins requis soussignés avec ledit Martel et non lesdits entrepreneurs pour ne savoir signer de ce requis et nous notaire soussigné.

1765, Charles Martel surveillé par le corps des fabricants

Réclamation du corps des fabricants de Bédarieux intitulée « visite des draps du bureau de la jurande », 1765

En 1765, Rousserie fils et Triadou père et fils, ces deux prétendus fabriquant ainsi que Calvairac et Aubaret n'étaient il y a trois ou quatre ans que des tisserands que le sieur Martin a fait travailler […]. Charles Martel n'était également il y a cinq ans qu'un tisserand qui ne fut même admis que par autorité.

1767, Pierre Martel fait respecter le monopole des fabricants

En 1767, Pierre Martel fils, assisté du premier consul de Lasteules, saisit de la laine à la métairie de Palagret. Défense fut faite aux ouvriers de vendre ou de receler de la laine.

1778, Refus d'établir une manufacture royale

Qu’à l'occasion des manufactures royales, le sieur de Montferrier a fait part à la Commission d'un mémoire présenté aux Etats au nom de la ville d'Olargues, dans lequel, après avoir exposé la misère, surtout du bas-peuple de cette communauté, & que la seule ressource qu'il peut trouver pour sa subsistance est le travail que lui donne la fabrique des sieurs Pierre & Jean Martel de Bedarieux, on supplie les Etats de vouloir bien soutenir le commerce de cette maison, en lui faisant obtenir le titre de manufacture royale ; mais que, quelque favorable que pût paraitre cette demande par les motifs qui y ont donné lieu, MM. les Commissaires, instruits que les Etats avaient délibéré en 1735 de supplier le Roi de fixer à douze le nombre des manufactures royales, & que depuis cette époque ils ont constamment refusé les demandes pareilles à celle de la communauté d'Olargues, notamment en 1737 à la ville de Mirepoix & en 1746 à celle de Bedarrieux pour le sieur Simandy, ont cru ne devoir pas s'écarter dans cette occasion des vues des Etats ; & que conséquemment, il n'y avait lieu d'avoir égard aux représentations de la communauté d'Olargues.

1785, Pierre, Jean et Jacques Martel frères pour une manufacture royale

Mémoire à l'adresse du contrôleur général des finances par Pierre, Jean et Jacques Martel frères, marchands fabricants de Bédarieux, pour l'érection de leur fabrique en manufacture royale

Monseigneur, Jamais un état n'a mieux fleuri que lorsque le commerce y a été favorisé dans toutes ses branches, ce principe est aujourd'hui mieux adopté qu'il ne le fut jamais dans l'administration publique, la profonde intelligence, la sublime sagacité des grands hommes que sa Majesté s'est associée pour l'administration de ses états, font éclater, tous les jours cette vérité spéculative par une pratique d'autant plus utile, qui en ranimant les forces intérieures de l'état, leur donne encore un plus grande énergie par les secours que le commerce soutenu retire de l'étranger.

Personne, Monseigneur n'a mieux saisi que vous sous tous les rapports, ces précieux avantages, la France, qui se félicite toujours de vous avoir à la tête de l'administration des finances, ressent bien sensiblement les précieuses influences d'un génie tel que le vôtre, sur tout, dans la partie du commerce, par la faveur que vous y donnez, d'après l'adoption de ce sage principe, qu'un état n'est jamais si florissant que quand le commerce y fleurit. Sur ce point de vue, c'est avec confiance, Monseigneur, que les MM Martel frères osent vous supplier de fixer vos regards sur la ville de Bédarieux, et d'y considérer parmi les avantages qui résultant de son commerce, ceux que produit leur manufacture sans tirer vanité de leur zèle, ils méritent sans doute quelque bienveillance et peut-être des marques de votre attention.

Ouvriers par milliers

La position heureuse de leur petite ville lui prête tous les avantages que le commerce peut exiger dans toutes ses branches, elle est aussi une des plus anciennes villes de la province qui se soit occupée à la fabrication de toute sorte de draperies pour le Levant, l'Inde, l'Espagne, l'Italie et pour l'intérieur du Royaume. Son commerce supplée à la stérilité d'un pays agreste et montagneux, il fournit à la subsistance de tant de mille personnes par l'emploi d'un grand nombre de bras qui resteraient non occupés faute de pouvoir être employés ailleurs. Ce n'est pas le seul bien qui résulte de ce commerce, il concourt encore à la consommation des matières, comme des laines, huiles et autres denrées, et en réhausse le prix et encourage l'agriculture.

Tous ces avantages refluent au loin et rompent successivement l'équilibre du prix modique ou resteraient ces objets, par le défaut d'une consommation utile et considérable. La fabrique de Bédarieux est l'émeule des meilleures fabriques du Languedoc, elle s'est toujours bien soutenue, ses productions ont toujours été recherchées et vendues à un plus haut prix que dans les autres manufactures. L'heureuse position de cette ville, surtout pour cette branche de commerce, la supériorité des productions de ses manufactures et les avantages qui en résultent, paraissent mériter les attentions de Monseigneur le contrôleur général, et pour relever son émulation, le porter à y établir une manufacture royale. Elle est la seule dans le Languedoc qui n'en soit pas décorée.

Elle l'emporte cependant sur toutes les autres villes de la même province, soit par l'utilité générale, ou mieux par la nécessité absolue de ses manufactures, soit par la quantité, et la supériorité de leurs productions. Pour se convaincre de cette vérité, l'exemple de Carcassonne est bien frappant, cette ville jadis le flambeau du commerce de la province, qui expédiait de 40 à 50 milles pièces de draps n'en expédia l'année dernière qu'environ 9 à 10 milles pièces, tandis que Bédarieux en expédié ordinairement environ 12 mille dans l'étranger, ou dans l'intérieur du Royaume. Le diocèse de Béziers qui a un grand intérêt d'en avoir une au moins est le seul privé de cet établissement, qui ne peut avoir lieu qu'à Bédarieux, seule ville de ce diocèse ou il y ait des manufactures, il n'est pas douteux que cet établissement ne fut très avantageux au public, et au commerce de cette ville. Il rehausserait l’émulation parmi les fabricants, et serait une ressource non interrompue pour l'ouvrier qui n'a d'autre moyen pour fournir sa subsistance. Sans en augmenter le nombre si Monseigneur l'agréait ainsi il suffirait de transférer à Bédarieux le titre de la manufacture royale de Saint-Chinian, au diocèse de Saint-Pons, vacante depuis plusieurs années, et dont les bâtisses viennent d'être acquises par Monseigneur l'évêque de cette dernière ville.

Parmi le nombre des manufactures de Bédarieux, il n'en est point qui mérité plus la décoration de manufacture royale que celle des MM Martel frères. On peut avancer sans crainte d'être contredit, qu'ils l'ont portée au plus haut degré de perfection, par leur zèle, et par les connaissances qu'ils ont acquises de père en fils. Ils ont toujours soutenu leur commerce avec dignité, par leur délicatesse, et par leur exactitude à remplir leur engagement, même dans les temps les plus malheureux. Ils ont été bien plus loin encore : dans des temps où le commerce de toute la province languissait, la détresse des ouvriers, l'embarras de l'agriculteur pour la consommation de ses denrées, leur inspirèrent le projet de fabriquer plusieurs qualités de draps fins et finis pour l'intérieur du Royaume, l'Espagne et l'Italie. Le succès de leur entreprise a répondu à la dignité de leurs motifs, et cette branche du commerce si bien suivie leur produit aujourd'hui une consommation des plus étendues.

Le tiers de la production du Languedoc

Il n'est point de commerçant dans leur ville, pas même dans le province qui les égale, qui les approche même dans le nombre de leurs expéditions, encore moins dans la qualité et le genre de leurs draperies, soit pour l'étranger, soit pour l'intérieur du Royaume. Leurs expéditions annuelles sont portées à environ 4 mille pièces de draps, et l'on ose avancer, depuis le rapport de leur inspecteur que leur manufacture seule fournit bien près du tiers du nombre de celles produites, par les douze manufactures royales établies dans la province. Ils ont toutes les connaissances requises pour cette partie, l'un d'eux s'est attaché à l'achat des matières, et à la correspondance, l'autre à la fabrication aidé de plusieurs commis et le troisième a fait des voyages de long cours, dans l'intérieur du Royaume, en Espagne, en Italie et dans d'autres parties de l'Europe. Ils ont d'ailleurs les propriétés et les facultés les plus suffisantes pour soutenir avec éclat la décoration qu'ils sollicitent pour leur manufacture. D'après tous ces divers avantages, ils osent espérer que Monseigneur le contrôleur général voudra prendre en considération leur manufacture, et les honorer de la faveur qu'ils osent solliciter.

1784, Jean Martel veut exploiter une mine de terres rouges

Ordonnance de l'intendant accordant l'autorisation sollicitée sous réserve des droits des tiers 20 février 1784

Lettre de Jean Martel fabricant à Bédarieux à l'intendant par laquelle il demande la permission d'exploiter la mine de bol ou terre rouge qu'il a découverte sur la commune de Lunas au terroir de las Combettes

1784 1785 du chimiste Chaptal rendant compte de l'examen qu il a fait des échantillons envoyés par Martel Ce bol n'est point d'une couleur agréable et ne peut pas soutenir la concurrence de ceux qui nous viennent d'Hollande. Faciliter le commerce ou circulation de cette drogue c'est introduire dans les arts une substance qui ne peut y servir que pour les ouvrages les plus grossiers et cela me parait d'autant plus contraire à la de nos arts que nous avons à peu près au même prix du supérieur.

29 décembre 1785 de Martel sur même sujet dans laquelle il parle incidemment de sa maison qui lui paraît digne d'obtenir le titre manufacture royale : Nous sommes ceux qui faisons le de draps de la province nous occupons de trois à quatre hameaux. Le diocèse s'y trouve d'autant plus intéressé que c'est nous en partie qui lui employons ces laines huiles grains

Reçu pour Paul Thoron

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Le 1er avril 1831, nous paierons à monsieur Paul Thoron propriétaire ou à son ordre, dans son domicile à Toulouse, la somme de 7 200 francs, valeur reçue comptant dudit.

Signés Auguste Rivals, Thoron Rivals

Paul Thoron

Un petit mot sur son témoin Paul Thoron (1756-1825), natif de Carcassonne et qui était de la dynastie Thoron qui avait fondé une manufacture à Carcassonne vers 1675 ou Colbert les encourageait pour permettre aux permettre aux négociants Marseillais, sur le modèle anglais, d’échanger des marchandises au Levant plutôt que d’apporter de l’argent.

Voici un petit florilège :