Il y a longtemps que nous fabriquons de ces draps ainsi que plusieurs de nos confrères de cette ville et nos acheteurs ont toujours été très contents… sieur Castel père qui parvenu à l'âge de 80 ans n'a jamais éprouvé aucune difficulté dans aucun bureau, au contraire, par sa probité nous fait jouir, dans l'intérieur du Royaume que dans tout le Levant d'une réputation distinguée…En 1783, l'affaire n'est pas terminée et les Castel argumentent qu'aucune loi n'interdit aux fabricants carcassonnais de faire des draps à l'instar de ceux de Sedan, Louviers, Elbeuf,… oubliant de préciser que les coupons faisant l'objet du litige n'ont pas la longueur voulue.
Victor qui doit être un jeune frère d'Anne la femme de Dominique Laperrine, dans les souvenirs de Claire Salaman : « Un oncle de mon grand-père [Ferdinand] Lamarque, M. Victor Castel laisse plus d’un souvenir et je me souviens très bien de lui. Ancien officier du 1er Empire il racontait souvent que la cavalerie prussienne lui avait passé sur le corps Waterloo et qu’il n’avait eu la vie sauve que par miracle. Ardent impérialiste, il s’était retiré de l’armée après la chute de l’Empereur et il passait son temps entre la propriété des Ilhes et la maison de la rue de la Gare à où il vivait avec son frère l’Oncle Hyppolite qui était un grand savant et deux sœurs Félicité et Antoinette.
Il resta seul les dernières années de sa vie ayant survécu à tous avec deux servantes fidèles et dévouées Tonton (Marguerite) et la tante et la nièce. Ces deux braves filles me comblaient de bonbons et de gâteaux quand j’allais voir mon vieil arrière-grand-oncle qui lui avait une bonbonnière à ma disposition. Les désastres de 1870 et la chute du second empire lui causèrent une émotion immense et il mourut très rapidement. Il laissa sa fortune à ma mère et à ma tante Maraval. Sa propriété des Ilhes en pleine montagne noire que ces dames aimaient beaucoup fit leur bonheur pendant de longues années. »