Bernard, tu as placé Henriette derrière toi au centre de la photo, Henriette n'a ensuite plus cessé de te suivre en t'admirant, Anne ta petite-fille à naturellement pris le pas, et c'est ainsi que tu es venu rejoindre les héros imaginaires de mon enfance.
J'espère cette page à la hauteur de notre admiration.
Nous savons :
que son père est mort alors qu’il n’avait que 10 ans ;
que les études ne l’intéressaient pas, cela lui vaudra de faire de nombreux collèges ;
Henriette, racontait que son père comme un collégien qui guettait les étoiles filantes pour pouvoir faire le vœu de savoir ses leçons.
qu’il entre dans la vie par un long passage dans l’armée :
le 3 mars 1879, il a 18 ans et s’engage pour 5 ans au train du 22e régiment de Dragons à Provins (Seine et Marne), très certainement comme simple soldat ;
le 27 mars 1882, sous-officier, il signe une procuration devant Me Napoléon Delamare notaire à Provins ;
en août 1899, sous-lieutenant, il est promu au grade de lieutenant de cavalerie territoriale (lettre du ministère de la guerre du 4 mai 1899) ;
le 25 janvier 1905, par décision présidentielle, il est définitivement rayé des cadres ;
11 août 1914, note de service de la 17e région priant M. de Bonne qui demande à reprendre du service à se présenter à l’hôpital militaire pour visite et contre-visite (refus à la visite) ;
27 mars 1915, note de service de la 17e région qui prie M. de Bonne à sa demande de réintégration de se présenter à l’hôpital militaire pour visite et contre-visite (définitivement refusé à la visite) - À 54 ans, ce n’est pas très étonnant ; il racontera souvent qu’il avait été trop jeune 70 et trop âgé 14 ;
le 31 mai 1889, il passe un contrat de mariage avec Marie Thérèse Lamarque devant MMe Gèze et Larrouy, notaires à Toulouse ; ladite Marie-Thérèse était la sœur de Gabriel qu’il avait connu pendant ses études ;
le ménage a habité toute sa vie Toulouse, rue Mage, puis rue Darquier et enfin au jardin Royal ; sur la fin, il hébergera aussi Raymond et Gabriel Lamarque ;
alors, il s’est essayé dans les affaires, la plupart du temps infructueuses ce qui fait qu’il finit sans ressources ; parmi celles-ci :
l’achat de très vastes terrains à Super Bolquère dans les Pyrénées Orientales, sur ce qui est devenu aujourd’hui une station de ski,
la création d’une société proposant des « loyers acquéreurs » permettant à des gens modestes de devenir propriétaires de leur logement ; société soldée par Geneviève dans les années 1950 ;
Bernard, homme de son temps, ne rêvait que de lignage aristocratique :
tout comme les autres branches de Bonne, il croyait – ou voulait croire – à la fable de l’origine commune avec François de Bonne, duc de Lesdiguières ;
il avait dressé un registre – vide d’ailleurs – des traces laissées par la famille de Bonne dans l’histoire de France ;
il avait fait graver les armes de Bonne sur toute son argenterie et disposé un peu partout la gravure de François de Bonne par Daret ;
il, en association avec son lointain cousin Bonald, se posera en gardien de la tradition en faisant publier et envoyer le faire-part : « M. et Mme de M… sont heureux de vous faire part de leur récent anoblissement. »
il aimait Offenbach dont il connaissait de nombreux airs qu’il pouvait chanter ;
il fera gronder sa petite-fille Annie qui venait de jouer la Marseillaise au piano ;
que le ménage vivra enfin aux frais de leur gendre Guillou ;
Bernard est mort en juillet 1940 d’un cancer de la gorge pour lequel il avait été traité avec des fils de radium qui lui avaient été passés dans la gorge qu’il conservait entre les traitements ce qui était très spectaculaire.