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à la fin second Empire Mise à jour avril 2024
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Comment, à la toute fin de l’Empire, Albert et Marcellin, nos Pebernad-Langautier ont réussi à faire insérer une particule devant le Langautier qu'ils avaient accolé à leur patronyme.

Ce n'est pourtant pas Jules Pebernad-Langautier – leur père – républicain fervent, banni par l'Empire pour s'être opposé au coup d’état de 1851 qui les avait poussés dans cette direction !

Influencé par Marcellin j'avais ajouté "ruiné", jusqu'à ce que l'analyse des faits ait démontré qu'il s'était ruiné lui même, propriétaire qui dépensait beaucoup et, ne travaillant pas, ne gagnait rien.

Ce n'est pas non plus Antoine Auriol-Langautier – leur grand-père – le jacobin actif pendant la Terreur qui leur avait préparé la voie !

C'est Louis – fils d'Albert – qui nous explique le but recherché car grâce à elle, même sans trop de fortune, l’on est admis dans toute la bonne société !

Et tant pis si notre nom ne se rattache pas à un lignage qu'ils auraient relevé, mais que ce nom est celui d'une métairie achetée en 1632 par Bertrand Auriol avec le produit de ses ventes de pastel.

Persiflons un peu pour indiquer où va notre préférence et imaginons ce lignage :

Ecuyer aux croisades devant Tunis en 1270

Chevalier à Crécy en 1346

Baron à Azincourt en 1415

Vicomte à Pavie en 1525

Comte à Blenheim en 1704

Marquis à Versailles

Duc au combat naval des Saintes en 1782 (combat auquel participait Pierre Tailleur)

avec une belle constance dans l'échec comme il convient aux pouvoirs autoritaires et à leurs soutiens.

A ce titre d’ailleurs, je me demande toujours comment on peut se dire chrétien et penser qu'il pourrait exister une noblesse distinction héréditaire qui feraient que certains enfants de Dieu seraient différents des autres ? – Je sais bien que j'ai moi aussi évolué et que j'ai longtemps porté une chevalière !

Et tant mieux si nos ancêtres étaient des gens ordinaires qui travaillaient pour gagner leur vie et nourrir leurs enfants.

C’était un peu gonflé quand on verra en 1889 Marcellin demander à la République des réparations pour les tords subits par son père du même Napoléon III.

Au passage, ils feront corriger une coquille qui s’était introduite en février 1825 dans l’état civil lors du décès de leur arrière-grand-père, Antoine Auriol Langautier et qui avait conduit à écrire Langauthier.

Demande pour l’ajout de la particule « de »

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À sa majesté Napoléon III, Empereur des français

Sire,

Nous venons supplier votre majesté de vouloir bien nous autoriser à faire précéder de la particule du nom de Langautier qui fait partie de notre nom patronymique pour nous appeler à l’avenir Pebernad de Langautier.

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Le nom de Langautier appartenait très anciennement à notre famille, les lois révolutionnaires obligèrent nos auteurs à supprimer la particule nobiliaire qui le précédait ; mais nous sommes prêts à justifier par actes authentiques que c’est bien avec cette particule que ce nom a toujours été porté avant la Révolution.

Désireux de reprendre tel qu’il doit être, pour nous rattacher d’une manière incontestable à notre ascendance, nous prions votre majesté de daigner nous accorder cette faveur qui nous pénétrera d’une profonde gratitude.

Nous sommes, avec le plus profond respect, Sire, de votre majesté, les très humbles et très obéissants serviteurs.

Albert Pebernad Langautier
Officier au 7e Hussard
Marcellin Pebernad Langautier
Étudiant en droit

Décrets du 8 juin 1870

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Avons décrété et décrétons ce qui suit :

Pebernad Langautier Marcellin,… est autorisé à faire précéder de la particule du nom Langauthier et à s’appeler à l’avenir Pebernad de Langauthier.

Fait au palais des Tuileries, le 8 juin 1870

Signé Napoléon.

Par l’empereur, le garde des sceaux, Émile Ollivier

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Avons décrété et décrétons ce qui suit :

Pebernad Langautier Albert,… est autorisé à faire précéder de la particule du nom Langauthier et à s’appeler à l’avenir Pebernad de Langauthier.

Fait au palais des Tuileries, le 8 juin 1870

Signé Napoléon.

Par l’empereur, le garde des sceaux, Émile Ollivier

Parution du décret au Journal officiel du 17 août 1871

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Preuve de la qualité de l’administration française qui a terminé en août 1871 ce qui avait été commencé sous l’empire et interrompu à la suite de la guerre franco-allemande (19 juillet 1870 au 29 janvier 1871) et de la commune de Paris (du 18 mars au 28 mai 1871).

1872, Attestation du maire de Loubens

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Le maire de Loubens, canton de Caraman, arrondissement de Villefranche, Haute Garonne, certifie qu’il couste ( ?) d’après le registre de l’état civil, au quatre de la république française, une et indivisible, que le nom de Langautier est écrit sans h Le nom Langautier figure depuis le troisième jour de pluviôse an quatre jusqu'au second jour de vendémiaire de l’an quatre de la république française, à titre d’officier de l’état civil. À partir de cette époque, le nom Langautier, toujours écrit sans h, ne figure sur le registre de l’état civil que le troisième jour du mois de février an 1825 à onze heures du matin, époque du décès du susdit Jean, Charles, Philibert, Antoine Auriol Langautier.

De plus, il est de notoriété publique que le nom de Langautier a toujours été écrit sans h, comme le prouvait les différentes correspondances particulières.

Loubens, le 25 août 1872

Le maire de Loubens.

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Le maire de la commune d’Auriac, canton de Caraman, arrondissement de… déclare qu’il résulte du plan cadastral de cette commune et de différentes signatures existantes sur plusieurs actes publics de cette même commune d’Auriac que le nom de Langautier s’écrit sans h.

À la mairie d’Auriac, le 27 août 1872, le maire, F. Calvet

1873, Jugement qui ordonne la rectification des actes de naissance des frères Pebernad Langautier

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Le tribunal de première instance séant à Villefranche (Haute Garonne) a rendu le jugement sur requête dont la teneur suit.

À Monsieur le président du tribunal civil de première instance séant à Villefranche.

Messieurs François Marie Louis Pascal Albert Pebernad Langauthier, officier au septième régiment de hussards et Marcellin Jean Marie Jules Alexis Joseph Pebernad-Langauthier, licencié en droit, tous deux domiciliés à Toulouse, ayant maître Gruigant pour leur avoué près le dit tribunal de Villefranche, ont l’honneur de vous exposer :

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Que par décrets impériaux rendu aux Tuileries le 8 juin 1870, ils ont été autorisés à faire précéder de la particule de, le nom de Langauthier, et de s’appeler, à l’avenir Pebernad de Langauthier ; que cette autorisation de changement de nom a été insérée au journal officiel du 16 et 17 août 1871, en conformité du paragraphe 6, titre 2, de la loi du 11 germinal an 11

Que les extraits de leurs actes de naissance, en date des 1 juin 1841 et 14 juillet 1849,

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Délivrés par Monsieur le maire d’Auriac, le nom de Langauthier est écrit avec un h, tandis que le nom véritable de leur famille s’écrit Langautier.

Que cet état de choses résulte de plusieurs actes publiés concernant leur famille dont les expéditions sont mises à l’appui et de la terre de Langautier à laquelle leur famille a donné le nom qui figure sur les livres et plans du cadastre de la commune d’Auriac, sous le nom de Langautier, ainsi qu’il résulte de l’attestation délivrée par monsieur le maire d’Auriac le 27 août dernier.

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Que dans cet état de chose, les exposants ont intérêt à faire rectifier leurs actes de naissance respectifs et à faire constater les modifications apportées par les dits décrets, soit à obtenir la suppression de la lettre h du nom de Langauthier, de manière à ce qu’à l’avenir leur nom soit Pebernad de Langautier.

En conséquence les exposants concluent qu’il vous plaise, Monsieur le président,

Vu les deux ampliations des décrets du 8 juin précités

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Vu les deux extraits de naissance délivrés par monsieur le maire d’Auriac, les 1 juin 1841 et 14 juillet 1849

Vu les expéditions de divers actes publiés et le certificat du maire de la commune d’Auriac établissant l’orthographe du mot Langautier

Ordonner la communication de la présente requête et des pièces mises à l’appui à Monsieur le Procureure de la République pour donner ses conclusions écrites ; nommer un des messieurs du tribunal pour faire son rapport à l’audience, lors de laquelle

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les exposants concluront comme par le présent à ce que le jugement à intervenir sur les registres courants des actes de l’état civil de la commune d’Auriac et que la mention de la rectification ci-dessus soit faire en marge des actes rectifiés partout où besoin sera, conformément à la loi, et qu’il sera fait défense à tous dépositaires de délivrer aucun extrait ou expédition des dits actes, sans transcrire les dites mentions et rectifications, à peine de tous dommages et intérêts et ferez justice.

Gringant, avoué, signé

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Vu la requête ci-dessus et les faits dont il s’agit à l’appui.

Avons ordonné et ordonnons la communication à Monsieur le procureur de la République près le tribunal pour donner ses conclusions écrites et nous nommons nous même aux… du rapport à l’audience Villefranche 11 décembre 1872

L de Lisou, Président, signé

Vu ne s’oppose au parquet, le 12 décembre 1872, le procureur de la république, Paul Gardelle, Signé

Suit le Jugement

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Audience publique tenue par le tribunal de première instance, séant à Villefranche, ce jourd’hui 12 décembre 1872.

Cause des sieurs François Marie Louis Pascal Albert Pebernad de Langauthier, officier au 7e régiment de hussard et Marcellin Jean Marie Jules Alexis Joseph Pebernad de Langauthier, licencié en droit, tous deux domiciliés à Toulouse, demandeurs par requête, comparants par maître Gruigant avoué.

Oui, le rapport fait à l’audience par monsieur de Lisou Président.

Oui Maître Gruigant avoué des sieurs Pebernad Langautier qui a persisté dans sa requête.

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Oui le ministère public, vu la requête et les pièces jointes ;

Attendu que deux décrets impériaux en date du 8 juin 1870 rendus conformément aux lois de la matière, ont autorisé les sieur… Albert et… Marcellin à faire précéder de la particule de le nom de Langauthier et à s’appeler à l’avenir Pebernad de Langautier.

Attendu que ces décrets ont reçu la publicité voulue par le paragraphe 6 titre 2 de la loi du 11 germinal an 11.

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Attendu que le nom de Langauthier figure sans h comme nom de terre, sur les livres et plans cadastraux de la commune d’Auriac, qu’il figure également sans h sur une série d’actes de l’état civil relatifs aux aïeux des impétrants et dont le plus ancien remonte au 16 maris 1748, que c’est évidemment par erreur que ce nom a été écrit avec un h dans l’acte de naissance de chacun des impétrants et que la même orthographe a été suivie dans les décrets susvisés ;

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Attendu qu’il y a lieu d’ordonner la rectification de l’acte de naissance de chacun des impétrants, conformément à ces décrets et de dire en même temps que le nom de Langauthier a été écrit à tort avec un h dans ces deux actes et dans les décrets susvisés.

Par ces motifs, le tribunal dit que les requérants sont dûment autorisés à faire précéder de la particule de le nom de Langautier et à s’appeler à l’avenir Pebernad de Langauthier.

Dit que c’est à tort que ce dernier nom a été écrit avec un h dans les actes de naissances et dans les décrets, ordonne que ces actes de naissances dressés sur les registres de l’état civil d’Auriac

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L’un le 1 juin 1840, l’autre le 14 juillet 1849, seront rectifiés en ce sens que le nom de Langauthier aurait dû y être écrit sans h, ordonne que les deux décrets du 8 juin 1870 qui servent de base à la demande, seront enregistrés en même temps que le présent et transcrit en même temps que lui sur les registres courants des actes de l’état civil de la commune d’Auriac.

Ordonne que le présent jugement soit mentionné en marge des actes de naissance dont s’agit.

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Fait défense à tous dépositaires de délivrer aucun extrait ou expédition des dits actes sans transcrire les dites mentions et rectifications.

L de Lisou, Président et Castel greffier, signés

Enregistré à Villefranche, le 2 janvier 1873, folio quarante-six, case trois, reçu 15 francs

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1873, Relevés d’état civil après le changement de nom

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