Jules et Félicie Mise à jour février 2025
Fil des révisions
  • février 2025
    Rédaction de la page
  • mai 2011
    Création de la page

-20190420_1

Qui dans la famille a perdu la propriété dont il portait le nom ? Jules bien sûr, l‘ancêtre républicain qui a osé s‘opposer à Napoléon III.

Mal lui en a pris, il sera huit années assigné à résidence à Sorèze.

Mal nous en a pris qui sommes réduits à passer devant Langautier sans nous arrêter.

Cela dit, on s‘en fiche !

Voir aussi Alix et Joseph Vivent.

20190420_11260411 20190420_1126042 20190420_1126043 20190420_1126044

Famille

En 1835, à la mort d'Henriette, Jules partage avec sa sœur Alix les sommes considérables venant des Auriol. Devenu propriétaire rentier, Jules a pris la vie du bon côté ce qui pour lui se résumait dans ce vers qu'il a conservé :  Ami, pour bien passer la vie, Il faut des femmes et du vin .

En 1836, Alix épouse Joseph-François Vivent , minotier, activiste républicain proche des rédacteurs du journal l'Emancipation. Les deux beaux-frères partagent les mêmes idées républicaines, Joseph-François sera le mentor de Jules.

VIVENT (Joseph-François), minotier, membre du conseil municipal de la commune de Toulouse durant quinze ans, membre de la Chambre de commerce, juge au Tribunal de commerce, membre de la Commission départementale de 1848, administrateur des hospices, signataire de la protestation contre le coup-d'Etat, fut arrêté le 3 décembre à cause de ses opinions républicaines, et ensuite condamné par la Commission mixte, le 21 février 1852, à l'expulsion temporaire du territoire français. Cette peine fut commuée en celle de la surveillance, par décret du 4 avril 1852. Il avait été interné en Afrique. Il est inutile de faire l'éloge de cet honorable-citoyen que tout le monde aime et estime à Toulouse.
Source Gallica

Minotier à la barrière de Paris, fait faillite en 1855 L'entraide généalogique. Réside à Leguevin

En plus de sa fortune, Jules devait avoir quelques charmes et épouse en 1840 Félicie Olivier qui lui donnera Albert en 1841, puis Denise et enfin Marcellin en 1849.

Argent

Le train de vie du ménage, ou peut être seulement celui de Jules, dérape assez vite. Les emprunts se succèdent ainsi que les défauts de paiement ; en mai 1848, Jules est endêté à hauteur de 150 000 francs, c’est-à-dire l'équivalent des 2/3 des biens qu'il possède. La thèse de Marcellin d'un Jules  ne pouvant s’occuper de son exploitation agricole, a été littéralement ruiné   ne tient pas. Tout comme Jean-Pierre son père, Jules se ruinera tout seul.

Politique

A défaut d'une activité lucrative, Jules se lance dans la politique. Nous le retrouvons, pour ce qu'il nous est donné d'en voir, en mars 1848 au  club de la Fraternité , puis le 16 juin 1849 à la création du   cercle de Nauzières  à Revel. De temps en temps, il devait aussi être nécessaire de participer à des banquets républicains ce que Jules devait apprécier.

Jules devait y retrouver régulièrement  quatre habitants du canton de Caraman : Laflèche, pharmacien ; Germier, notaire ; Panavayre, instituteur révoqué, Trantoul, voyageur de commerce  qui s'alignaient sur son action politique.

Jules nous a aussi laissé des liasses d'écrits. Il convient d'en dire que leur notoriété a du être très restreinte.

Révolution de février 1848

Le 23 février 1848, les choses sérieuses se passaient à Toulouse autour du journal l'Emancipation :

La République est proclamée. L'Emancipation cesse d'être un journal d'opposition, il devient à son tour organe du pouvoir. Son directeur, ses rédacteurs, ses amis se voient attribuer les principales fonctions administratives de la région. Plusieurs vont être élus députés à la Constituante. Comment l'Emancipation devient devenue journal officieux, va elle défendre la République ?

Joseph François Vivent faisait partie du premier cercle, et au petit matin du 26 février 1848, il s'est agit de prendre le pouvoir, et vite. Jules  est beau-frère de Vivent, c'est à cette parenté et aux suggestions de l’ex-proconsul Joly qu’il doit le désagrément d’avoir abandonné son existence heureuse pour se jeter dans les aventures du républicanisme .

Jules se présentera à Villefranche dans la matinée muni d'une lettre de Joly, se fera ouvrir les portes et s'installera lui-même comme sous-préfet.

Journées de juin 1848

Révolte des ouvriers à Paris et nouvelle soirée à l'Emancipation, décisions adaptatés aux nouvelles circonstances et confirmation de Jules à Villefranche.

Sur ordre où sur initiative personnelle, Jules  dissout depuis plus de deux mois toutes les municipalités . Ces mesures ne passent pas et les attaques personnelles contre Jules ne tardent pas.

Le 26 août suivant, Jules est destitué.

Répression après le coup d'état du 3 décembre 1851

Ce soir là, Jules est dans les locaux de l'Emancipation. Il ne participe pas aux manifestations mais signe une proclamation contre le coup-d'état. Coup d'épée dans l'eau, mais la répression s'abat lourdement et Jules doit se cacher pour échapper à la police qui le recherche.

Les séïdes du pouvoir impérial peuvent désormais se lacher contre Jules :

Le 21 janvier 1852, le commissaire de police Cazeaux avait pourtant un avis plus mesuré :  À part, l’exagération de ces opinions et son antipathie pour le pouvoir actuel, Pebernad est un citoyen irréprochable .

A Paris, le nouveau gouvernement qui n'en demandait pas tant en matière de répression, envoie à Toulouse le colonel Espinasse pour calmer le jeu. Celui-ci, le 4 avril 1852 atténue la peine de Jules  : Pebernad Jules, condamné à l’internement, la peine a été commuée en surveillance. Rien ne s’oppose à ce qu’il rentre La Salvetat où il possède une propriété, mais il doit être maintenu sous surveillance.

Vivent, lui, échappe à l'Algérie

Jules cherche à se faire oublier et déclare :   j'habite Sorèze de mon plein gré et je ne me suis occupé nullement de politique , mais il est reste soumis à la vindicte des affidés du nouvel empire :

Et Jules devra encore de longues années subir l'acharnement injustifié d'une administration implacable ! La levée des sanctions interverviendra en 1859, mais pour Jules, ce sera trop tard.

1959, la démence s'installe

Dès novembre 1859, la santé mentale de Jules a dégénéré en imbécillité. A la demande de Félicie, il sera mis sous tutelle. Les difficultés pour Félicie dureront jusqu'au décés de Jules le 5 mars 1861 à l'âge de 50 ans. Jean de Langautier, instruit sans doute par la tradition familiale, assurait que la syphillis en était la cause.

Félicie

Difficile de parler de Félicie, qui a subi sans nous laisser de traces les difficultés de Jules, la disparition de Denise autour de ses 10 ans, les dettes d'Albert et le coût de l'éducation de Marcellin.

Elle s'éteindra en 1874, seulement agée de 60 ans.