Gabriel Lamarque Mise à jour mai 2022
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1860 – Naissance de Gabriel à Carcassonne

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Carcassonne le 12 juin 1860

1880 – Bachelier

L’ex-voto retrouvé à Vals en 2013 par l’association des Amis de Vals laisse à penser que Pauline a beaucoup prié pour le Baccalauréat de Gabriel (daté de 1876, il devait s’agir des premières épreuves).

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1882 – Armée

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Bernard de Bonne s'était engagé en 1878, les études de Gabriel ne devaient pas avancer beaucoup et il fait son service militaire au 23e régiment d’artillerie de Pamiers.

1886 - Vie mondaine

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Chasses

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Société d’agriculture de l’Ariège

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L’élevage du cheval dans l’Ariège

Conférence faite à la Société d’Agriculture de l’Ariège

Par M. Gabriel Lamarque

Maire de Rieucros

le 12 mars 1911

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Messieurs,

Lorsque notre distingué président, M. de Terssac, émit devant moi l’idée de corser l’intérêt de nos réunions par des conférences faites par certains d’entre nous, je lui donnai mon adhésion la plus complète. Je n’avais pas pensé qu’il s’adressait à moi. Et je ne voyais, occupant cette place que ceux de nos collègues qu’une très longue pratique, leurs occupations professionnelles ou leurs diplômes d’ingénieur agricole désignaient de façon incontestée. Allais-je, parce qu’il s’agissait de moi, changer d’opinion, trouver mauvaise l’idée que j’avais déclarée excellente et refuser de me présenter à cette tribune ? Messieurs, je n’ai pas cru devoir le faire : j’ai estimé que tous nous pouvions porter ici notre contribution pour si modeste qu’elle fut et j’ai pensé que ça me serait une occasion d’éprouver les effets de votre bienveillante indulgence.

Je compte vous entretenir de l’élevage du cheval dans le département et ma prédilection pour le cheval de sang vous est connue. Il ne sera pas cependant question de lui.

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Je désire aujourd’hui vous parler en agriculteur de l’élevage du cheval pratique à la ferme, de celui qui gagne son avoine dans les champs ou sur la route des foires et des marchés, du cheval enfin dont nous ou nos colons faisons un usage journalier pour les besoins de l’exploitation. Il est parmi vous, Messieurs, plusieurs membres du C.G.P. qui peut-être m’auront fait l’honneur de lire dans le Bien-Allé, son organe, la chronique hippique que j’y rédige. Ils trouveront certainement dans la suite de mes paroles des redites de ce journal : qu’ils veuillent bien m’excuser et comprendre que sur un même sujet on ne peut toujours inventer.

J’ai promis de me souvenir que nous étions ici Société d’agriculture : je tiens immédiatement ma promesse et je vous invite à répondre avec moi aux trois questions suivantes :

  1. Où faut-il semer ? – Ce qui nous amènera à parler de la poulinière.

  2. Que faut-il semer ? – Ce qui nous amènera à parler de l’étalon.

  3. Comment faut-il récolter ? – ce qui nous amènera à parler du poulain et de son élevage.

Ne vous effrayez pas de ce discours en trois points : je compte être bref. Et au cas où emporté par mon sujet, j’abuserais de vous, je demande à M. le Président auquel appartient la police de l’assemblée de vouloir me rappeler à l’ordre.

Je poserai tout d’abord quelques principes généraux : nous ne discuterons pas, nous les supposerons admis. En premier lieu je dis qu’il faut pour réussir en matière d’élevage que la race à élever soit adaptée au sol et au climat : à ce titre, je veux chez les auteurs – poulinière et étalon – cette qualité d’adaptation, qu’elle provienne de l’indigénat ou de l’affinité de race. En second lieu, j’affirme que le procédé d’amélioration le plus économique et le plus sûr est la sélection dans l’espèce elle-même. En troisième lieu, en cas de besoin d’un sang améliorateur, je pose en principe pour notre région la supériorité du sang oriental infusé directement ou par un intermédiaire convenable.

Ceci posé, je vous demande Messieurs : Où faut-il semer ? En agriculteurs éclairés, vous m’avez déjà répondu : Partout ! Et il est certain que toute terre est exploitable, depuis la couche artificielle jusqu’au marais à sangsue.

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De même il est possible de produire avec presque toutes les poulinières pourvu que l’on n’exige d’elles que ce qu’elles sont aptes à donner. Ainsi, à moins de raison péremptoires, difformités, tares, absence complète de modèle, gardons nos juments : elles auront toujours les qualités qui procèdent de l’indigénat et nous savons qu’en ce pays, elles sont précieuses ; elles se nomment la santé, la sobriété, la résistance au travail, le sang. Et même si vous avez à acquérir une poulinière, au début par conséquent d’un élevage, il n’est nullement besoin pour la production de ce cheval pratique dont nous nous occupons de recourir au Perche ou à la Bretagne. Et une bonne jument indigène, de belle conformation, telle que la comportent votre goût personnel et l’emploi que vous voulez en faire, aura toutes mes préférences. Sachez seulement – et c’est là le point capital – ce que vous voulez faire et ne demandez pas à une bidette de vous donner un monstre boulonnais, à une jument trop près du sang de vous fournir un lourd et paisible bourdon. C’est là l’écueil qu’il faut absolument éviter sous peine de ne faire que de la déplorable besogne. Choisissez donc entre trois catégories : celle du cheval de trait, celle du cheval à deux fins ou de trait léger et celle du petit carioleur, catégories qui sont susceptibles d’une certaine élasticité selon la taille, la masse et le degré de sang. Mais, elles résument l’ensemble et constituent les grandes lignes de démarcation générale desquelles il ne faut pas sortir.

Je suis obligé de vous mettre en garde contre deux origines qui semblent à écarter pour vos poulinières : l’origine normande et l’origine hollandaise. À la belle époque du cheval de harnais tué aujourd’hui par l’industrie automobile, plusieurs juments de ces deux origines devinrent après leur réforme de l’attelage poulinière dans les fermes. Les quelques bons produits qu’elles ont donnés sont à mon sens l’exception qui confirme la règle. Somme toute, elles y ont médiocrement réussi, se montrant peu aptes au labeur patient de la culture et donnant avec presque tous les étalons une production de taille trop élevée sans substances et sans membrure : elles manquaient de qualité d’adaptation.

Je conclus donc à la poulinière indigène, judicieusement choisie, utilisée comme il convient et revenant autant que possible au type percheron ou breton. Je considère comme nuisible toute trace de sang des autres races du nord et de l’est, exception faite pour le sang Norfolk introduit comme je le dirais tout à l’heure.

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Vous voyez, Messieurs, combien je suis indulgent, tolérant pour la poulinière. J’ai pour cela deux raisons : je pars d’abord de la situation qui existe à l’heure actuelle et je veux utiliser sans imposer à l’éleveur une réforme absolue de tout ce qu’il possède et par conséquent une mise de fond considérable dès le début. Puis savez-vous combien est délicat l’achat d’une poulinière, car c’est surtout à l’œuvre qu’elle se révèle. Et telle magnifique jument produira mal alors que l’on verra à côté d’elle une médiocrité apparente être mère incomparable. Pour ce motif l’indulgence est aussi de ma part une mesure prudente.

Mais en vous posant ma seconde question, en vous demandant : Que faut-il semer ? Je vais être autrement sévère pour l’étalon. Et vous me comprendrez facilement. Car si la poulinière peut faire sentir son influence directe sur une dizaine de produits environ, celle de l’étalon peut s’étendre à plusieurs centaines : il importe donc qu’il soit admirablement choisi. Et c’est là le point faible de notre élevage. L’administration des haras régie par la loi de 1874 ne peut avoir pour but que la remonte de notre cavalerie : elle a décrété que notre Midi ne pouvait et ne devait faire que le cheval de cavalerie légère et cette raison seule a suffi pour que l’agriculteur fût de ce côté privé des étalons dont il avait besoin. Cette situation vient de changer un peu et on a bien voulu s’apercevoir enfin qu’il existait une arme à cheval assez intéressante : l’artillerie à laquelle s’applique assurément la loi précitée de 1874. Et grâce à cette notion nouvelle, l’élevage du cheval de trait léger va subir une évolution que l’on peut prévoir des plus heureuses. Pour entrer dans cet ordre d’idées, l’administration a, lors des derniers achats, acquis pour la région du Midi quelques postiers bretons ; deux de ces étalons de trait existent au haras de Tarbes et sont en station l’un à Toulouse, l’autre à Saverdun. C’est un acheminement. Mais en attendant mieux, il faut encore demander à l’industrie étalonnière privée ce qui nous manque de par ailleurs ; or là, la raison commerciale prime tout et la compétence est généralement remplacée par l’aptitude à encaisser le montant des saillies. L’agriculteur a demandé du gros et du noir ; on lui a en donné sans savoir d’où il venait, encore moins ce qu’il ferait. Les haras particuliers ont certainement possédé quelques bons chevaux et d’excellents produits sont nés de leurs œuvres ; mais leur venue a été l’effet du hasard et leur remplaçant choisi sans méthode n’a pas continué l’œuvre commencée. Voilà ce qui a été fait jusqu’ici et voilà ce qu’il faut absolument réformer.

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Voyons maintenant ce qu’il faudrait faire. Aucune sélection sérieuse et méthodique n’a créé dans l’Ariège un centre d’élevage auquel on puisse prudemment demander l’étalon nécessaire à notre production. Nous serons donc amenés à chercher cet étalon dans les pays où de meilleures méthodes d’élevage ont conservé ou créé de véritables races fixes et confirmées. Les hommes de cheval les plus compétents ont de tout temps admis une relation étroite existant entre la Bretagne et les pays sous-pyrénéens. Divers essais ont prouvé l’affinité des races chevalines des deux contrées l’une pour l’autre et on donne de cette affinité des raisons d’origine, des raisons climatériques, des raisons géologiques qu’il serait trop long d’exposer ici. Ces raisons, je suis d’avis que nous pouvons les considérer comme certaines et sur ces données c’est l’étalon breton que je vous propose. L’adopter c’est selon moi doubler les étapes en profitant des laborieux efforts des éleveurs de ce pays. L’adopter, c’est rester fidèle à notre principe général sur le sang oriental, car le breton est certainement un arabe transformé par le sol et le climat, en sorte que tout ce nous fournissant le sang qui convient, il nous apporte le volume, la taille, douceur de caractère qui nous manquent. À ces avantages généraux ajoutons que la Bretagne possède et peut nous fournir les étalons appropriés à nos trois catégories : le breton pur pour le trait, Norfolk-breton pour le cheval mixte, bidet pour notre petite race. Ne vous semble-t-il pas, Messieurs, qu’il y a dans ce que je viens d’exposer un ensemble de conditions réunies qui militent en faveur de ma thèse ? Vous vous demanderez peut-être pourquoi je ne parle pas de l’étalon percheron : c’est en effet un cousin bien proche du breton que je préconise. Je suis loin d’être son adversaire et j’ai eu personnellement recours à ses services lorsque M. le comte d’Ayguesvives amena au château de Capitaine près Belpech deux beaux spécimens de la race ; j’ai obtenu d’eux et d’une jument du pays quatre produits que l’on peut dire très bons. Et si je préfère le breton c’est qu’élevé dans un pays plus reculé manquant en certaines parties de moyens de communication, il a été moins truqué en vue de la vente ; son origine est ainsi restée plus pure.

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Je lui reconnais en outre pour notre pays un supériorité primordiale sur le percheron : celle que lui confèrent une meilleure direction et un volume plus fort du membre sous le genou. Il corrige ainsi par sa conformation un défaut commun à nos élèves et ce défaut le percheron au contraire l’accentue. On pourrait être tenté de m’opposer la difficulté qu’auront nos étalonniers pour se procurer des bretons : l’objection ne saurait m’arrêter car les commissionnaires fourniront aussi bien des bretons qu’ils fournissaient quelques percherons. Un voyage au pays de à l’époque des achats de Landerneau par exemple, n’est ni impossible ni très couteux et permettrait de choisir après l’administration comme le font à Toulouse pour les anglo-arabes les commissions étrangères. M. le Vétérinaire départemental se ferait, j’en suis sûr, un plaisir d’avoir par ses collègues de Bretagne tous les renseignements utiles et l’intermédiaire de la France hippique pourrait faciliter la transaction.

Pour en finir avec l’étalon, un mot sur la couleur de sa robe. Il ne sera pas nécessairement noir, il pourra être bai ou alezan, oserai-je dire qu’il devrait être gris. Écoutez messieurs ce langage vibrant d’un éleveur passionné du Perche : ‟Elle a – la race Percheronne – cette belle robe grise d’Orient, la plus favorable de toutes pour pouvoir affronter au milieu des labeurs de la plaine les rayons brûlant du soleil ; cette robe qui réjouit l’œil et qui dans les ténèbres de la nuit laissait entrevoir au postillon d’autrefois qu’il n’était pas seul et que son ami cheminait loyalement devant lui.„ Et plus loin : « si j’ai aimé le cheval gris c’était pas conviction… Mais lorsque la sagesse et les hautes perceptions des maîtres de la science qui préfèrent une couleur moins voyante, m’ont démontré que le Perche devait retrouver une ère de gloire et de prospérité nouvelle en modifiant la robe de ses chevaux et en élargissant ainsi pour eux la sphère de la consommation, je me suis docilement rangé à leur opinion. J’aimais le cheval gris parce que j’avais pensé que la Providence l’avait créé gris pour pouvoir supporter en travaillant les ardeurs du soleil… je l’aimais gris comme l’Arabe aime son cheval gris… comme notre soldat en campagne aimait sous le ciel d’Afrique le voile blanc qui le garantissait des feux de l’astre brûlant… je l’aimais gris parce que je me croyais infiniment plus de chances de trouver sous cette robe le type du pays… En dernier lieu il m’avait toujours paru que cette robe allait mieux que toute autre aux formes puissantes d’un vigoureux ouvrier.

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Un beau, solide et loyal paysan ne vous plaît-il pas mieux, n’est-il pas infiniment plus à l’aise sous la blouse gauloise recouvrant ses larges épaules que sous les sombres plis d’un frac qui le rendrait tout gauche et tout décontenancé. » Comme l’auteur de ces lignes je ne puis que m’incliner devant les raisons qui ont fait proscrire la robe grise par le commerce et surtout par les remontes, mais je ne le fais pas sans en éprouver un très vif regret.

L’étalon et la poulinière une fois déterminés, vous saisissez le mécanisme de l’élevage que je vous propose. Je le résume : emploi judicieux de toutes les poulinières utilisables – Amélioration par les mâles. – Puis sélection progressive des femelles. – Et plus tard, une fois la race fixée, emploi de l’étalon indigène. Il y a lieu de se préoccuper au début de cette méthode des effets de la Consanguinité, mais sans en exagérer l’importance. Les Anglais ne l’ont jamais redoutée et pour leur race de pur-sang, il est aujourd’hui démontré qu’un apport bilatéral du même sang vers la troisième génération – ce qu’ils appellent l’in breeding – confirme et développe les qualités ataviques.

Et maintenant Messieurs, comment faut-il récolter ? Tout simplement en laissant agir la nature. Un mois avant le terme, évitez à votre jument tout travail pénible, el le contact des brancards sans pour cela changer ses habitudes. Surveillez sa délivrance et aidez aux premiers efforts du poulain qui arrive plus ou moins facilement, plus ou moins vite à téter, mais qui y arrive toujours. Ne vous effrayez pas d’un changement de caractère chez la jeune poulinière surtout : tout cela passera. Alimentez votre jument comme d’habitude ; veillez seulement à la qualité des aliments car dès le second mois le poulain commencera à imiter sa mère ; il ne prendra encore que quelques brindilles ou quelques grains, mais dans un organisme aussi tendre, il importe que rien de douteux ne soit introduit. La bonne qualité des aliments est du reste nécessaire à la mère devenue nourrice. Si vous vendez au sevrage, vous n’aurez pas de préoccupation pour la nourriture du poulain. Si vous le conservez-vous jugerez d’après son état si la ration que vous lui donnez est suffisante ou appropriée : le résultat obtenu sera très certainement proportionnel à vos déboursés et à vos soins. Sachez bien que le poulain est généralement très sobre et très facile à entretenir ; il accepte parfaitement les déchets de la bouverie et de la bergerie ; un peu d’avoine lui est utile, elle n’est pas indispensable.

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S’il habite l’écurie des bœufs, vous pourrez le nourrir comme ses voisins d’étable et il se trouvera très bien d’une nourriture variée passant du foin sec au sainfoin et l’esparcette pour arriver au farouch, aux vesces et avoines, à la betterave, au maïs fourrage : seul le trèfle n’est pas à conseiller. Préoccupez-vous de donner une ration convenable ; on donne dans ce pays beaucoup trop aux chevaux ce qui provoque des accidents. La transformation en son ou avoine des nombreux kilos de fourrage donnés en trop, serait de toute façon avantageuse.

À l’âge de deux ans, vous dresserez votre élève ; à trois ans il pourra vous rendre des services réguliers et il aura dès lors une grosse valeur de vente. Je considère que dans cet élevage le produit au sevrage est le bénéfice net. Un poulain doit à ce moment valoir en moyenne trois cents francs ; quant aux dépenses occasionnées par l’entretien de la mère, je les couvre certainement par la valeur du fumier qu’elle produit et celle des services rendus. Tels sont Messieurs, les procédés d’élevage que je crois convenir à notre pays et à notre façon d’exploiter. L’industrie mulassière se réclame des mêmes moyens : elle est en tous points comparable à celle que je viens d’exposer. Quant à celle du cheval de remonte peu avantageuse en ce moment, elle pourrait donner sous peu de meilleurs résultats ; Les saillies des chevaux de sang diminuent partout et il sera peut-être difficile dans quelques temps de satisfaire à la demande. Ceux qui ont poussé aux bas prix de ce genre de chevaux et ceux qui les ont appliqués pourront ce jour-là faire leur mea culpa.

J’en arrive au mot de la fin. Quand j’appris que le haras de Tarbes possédait deux postiers bretons, je fus curieux de savoir où ils feraient la monte, sachant surtout combien ils étaient désirés et demandés de toute part. Je fus très heureux d’apprendre que l’un d’eux venait dans l’Ariège à Saverdun. Le terroir y est particulièrement favorable à la production du gros poulain et une comparaison intéressante y devenait possible des produits à naître avec les produits d’un excellent breton du haras de M. Remaury. Au cours de mon enquête à ce sujet, je demandai à ce que l’on est convenu d’appeler une compétence, son opinion sur le nouvel étalon de Saverdun. Je reçus cette réponse accompagnée d’un haussement d’épaules : Ce n’est pas un cheval, c’est du bétail Messieurs, retenez le mot : c’est à mon sens le plus grand éloge que l’on peut en faire ; c’est dans la bouche d’un connaisseur la justification de tout ce que je viens de dire.

1888 – Municipalité de Rieucros

Gabriel est rentré à la mairie de Rieucros en 1888 pour trente-sept ans de fonctions municipales, dont trente-trois de Mairie.

1892

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Élections municipales

Du 1er mai 1892

Commune de Rieucros

Electeurs et chers concitoyens,

Il y a 4 ans, à pareille époque, nous faisions appel à vos suffrages. Entre nos concurrents et nous la lutte devrait être décisive. Et s'il vous en souvient, notre proclamation finissait par ces mots : Nous aurons peut-être des adversaires mais non des ennemis. Nous n'osions pas espérer à ce moment, qu'à l’expiration de notre mandat, nous n'aurions pas même d’adversaires. C'est cependant le résultat auquel nous sommes arrivés et que proclame les évènement.

Électeurs,

Ce que la volonté publique librement consultée décréta en 1888, nous venons aujourd’hui vous demander de le sanctionner par un nouveau vote. Animés des mêmes sentiments, nous nous présentons devant vous, fort de notre passé et pleins d’espoir dans l’avenir. Si la modération doit être l’arme de ceux qui gouvernent, la discipline doit être celle de ceux qui les nomment. Aussi sommes-nous certains que, tous, sans écouter de vagues conseils d’abstention, sans vous arrêter à des considérations personnelles, vous viendrez, par l’unanimité de vos suffrages réunis sur nos dix noms, affirmer hautement que nous avons mérité votre confiance.

Gabriel Gabriel Lamarque, Michel Astre, Bertrand Bédrède, Epiphane Doumenc, Clément Fauré, Jules Gironce, Joseph Gouze, Baptiste Simon, Basile Verger

1900

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Commune de Rieucros

Élections municipales

du 6er mai 1900

Monsieur les électeurs et chers concitoyens,

Candidat aux élections municipales du 6 mai dans la commune de Rieucros, nous venons, avant de demander vos suffrages, vous exposer notre programme

Nous sommes tous, par naissance ou par adoption, des enfants du pays, nous en connaissons les besoins, nous voulons son progrès moral et matériel.

En nous réunissant nous avons voulu que chacun – rentier, agriculteur, ouvrier – trouvât dans le Conseil son représentant. Nous avons fait à chacun des deux groupes d’habitations sa part dans la représentation communale selon l’importance de sa population. La guinguette a de ce fait, acquis un Conseiller.

Dans le domaine politique et religieux, nous sommes partisans de la liberté pour tous.

Dans le domaine administratif nous voulons le respect des droits de chacun.

Dans le domaine financier, nous nous ferons une loi de ne jamais excéder nos forces.

Nous estimons que notre administration fera œuvre utile si elle peut améliorer la captation et la distribution des eaux.

Une bascule, installée dans la commune serait un placement rémunérateur de nos économies.

La construction des deux ponts sur les chemins vicinaux donnant accès à la gare s'impose. Un accord à ce sujet est au moment d’être conclu entre la commune et la Compagnie.

Où l’ouverture du chemin latéral à la voix est une réparation de bon sens qui recevra tôt ou tard son exécution.

Le cimetière, devenu insuffisant, devrait être agrandi.

Les chemins ruraux devront être améliorés.

Tels sont les grandes lignes de nos projets. Les ressources existant en caisse sont de quatre mille francs environ et sont loin de suffire au programme que nous venons d’exposer. Nous avons donc à classer nos réparations pour les exécuter dans l’ordre de leur utilité.

À tous ceux qui partagent nos idées, nous demandons l’appui de leur vote pour la prospérité et la paix dans notre cher pays.

Rieucros, le 1er mai 1900.

Gabriel LAMARQUE, Michel ASTRE, Eugène BOUBILA, Clément DOUMENC, Louis-Edmond ESTEVE, Joseph GOUZE, Joseph MARTY, Baptiste MARTY, Baptiste SIMON, Basile VERGE.

1904

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Commune de Rieucros

ELECTIONS MUNICIPALES DU 1er MAI 1904

Messieurs les électeurs,

Le renouvellement intégral des Conseils municipaux a provoqué dans la France entière un violent mouvement d’opinion auquel la commune de Rieucros ne parait pas avoir échappé. Car, de nouveau, les partis y sont en présence et entre mes partisans et mes adversaires, la lutte semble devoir être sérieuse. Voulez-vous examiner avec moi par qui et comment cette lutte est soutenue et dirigée de part et d’autre.

Du côté de mes adversaires et au premier plan, deux hommes apparaissent, plus actifs, plus acharnés que les autres. La peur de l’insuccès évidemment mauvaise conseillère leur a inspiré une attitude que j'ai le droit et le devoir de signaler. Le premier, mettant au service de sa cause le domaine du pauvre, a tendu d’une main le bon de pain de la charité pendant que de l’autre main il esquissait le geste de la menace. Le second, au lieu d’attaquer mon administration, seule en cause, a essayé de baver — à distance, il est vrai — sur ma famille et sur ma personne. Ces deux moyens de propagande électorale portent avec eux leur châtiment ; ceux qui les emploient sont indignes d’obtenir un mandat électif et vous le leur refuserez. A côté de ces deux acteurs principaux, je vois sur la liste opposée à la mienne les noms de sept hommes, quelques-uns transfuges de mon parti, guidés les uns par leurs opinions, les autres, plus nombreux, par leur intérêt ou celui de leurs proches, qui veulent simplement se ménager les faveurs du pouvoir duquel ils attendent tout. Et dans l’ombre de la coulisse, tirant les ficelles qui font mouvoir les divers personnages que je viens de vous montrer, mes adversaires de toujours, les mêmes qui, il y a quelques jours à peine, disaient à qui voulaient l’entendre et à moi-même que j'étais un trop bon administrateur pour qu'ils ne veuillent jamais rien tenter contre moi.

De mon côté trois noms sont en évidence : ceux de mes deux prédécesseurs à la Mairie de Rieucros et le mien. Nos trois têtes sont mises à prix et c'est contre nous que l’on essaye le plus violent effort. C'est naturel; on ne peut pendant plus de vingt ans exercer le pouvoir sans laisser aux branches du chemin un peu de sa popularité. Mais pourquoi ces attaques si violentes si nous sommes des incapables qui ne méritent que la pitié ? Autour de nous, huit hommes se sont rangés, réservés, pleins de calme. Ils ont voulu que vous sachiez qu'ils étaient prêts à la lutte; que vous pouviez compter pour le 1er mai sur une organisation forte et sérieuse. Mais ils ont surtout voulu protester par leur attitude contre les excès de certains adversaires.

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Car, sachez-le, Messieurs, celui qui vous obsède pour diriger votre suffrage, celui qui vous menace pour avoir votre bulletin de vote, celui-là n'a droit qu'il votre mépris parce qu'il fait mépris lui-même de votre personne et de votre liberté.

Tel est le tableau, assez fidèle je crois, des deux partis en présence. Et maintenant vais-je vous dire que du côté de mes adversaires sont toutes les ignominies et du mien toutes les perfections ? Non ! Je vais simplement vous demander : Qui êtes-vous ? Tous ou presque tous des propriétaires terriens, des agriculteurs, de ceux qui passez à la caisse du percepteur uniquement pour payer. Et vous consentiriez à être gouvernés par ceux qui y passent pour émarger ! Allons donc ! Songez que dans plusieurs cas, ces hommes pourront manquer d’indépendance et que la défense de vos intérêts pourra avoir à souffrir de leur soumission forcée au pouvoir.

Mais vous êtes peut-être fonctionnaire et vous me dites que vous voulez à votre tête un homme qui ait le pouvoir de vous placer. Songez au pouvoir plus terrible que cet homme aura de vous déplacer. Combien de vos compatriotes, depuis que je suis à la Mairie, ont continué ou commencé leur carrière dans les fonctions publiques ? Auquel de ceux-là mon influence a-t-elle été préjudiciable ? Ma présence à la Mairie a-t-elle enrayé la carrière d’un seul ? Au contraire, je ne vois pas autour de nous de commune ayant donné le jour à plus die fonctionnaires jeunes, tous estimés dans leur administration.

A vous tous, Messieurs, propriétaires et fonctionnaires, on a dit probablement que je ne pourrai rien, que je n'obtiendrai rien. Il est possible que j'aie peu de pouvoir dans le sens auquel nous nous attachons ici. Mais le peu de pouvoir que j'aurai, je l’aurai pour bien faire. Et voyez ce qui vous parait préférable : peu de pouvoir pour bien faire ou beaucoup de pouvoir pour mal faire ! Je n'obtiendrai rien dites-vous ! Ici je vous arrête : j'obtiendrai tout ce qui est légal parce qu'il n'y a pas de pouvoir au-dessus des lois. Quant aux faveurs, j'ai la prétention d’être de ceux qui peuvent s'en passer sans que personne en souffre, et j'affirme, les preuves en main, qu'au point de vue administratif, une bonne gestion vaut toutes les subventions de faveur. Il existe aux archives de la Mairie un état annuel de la situation financière des communes du département. Que ceux qui m'attaquent sur ce point veuillent bien lire ce document et ils me diront ce que j'ai fait, depuis seize ans, des finances municipales sans subvention aucune. La situation des communes subventionnées ne brille pas à côté de celle de Rieucros.

Messieurs, il est temps de conclure. Deux partis sont en présence qui demandent vos suffrages. Vous les connaissez, puisque tous deux, conduits par les mêmes hommes vous ont gouvernés. Mes adversaires ont été au pouvoir de 1870 à 1880 ; nous étions en République et ils avaient la confiance du pouvoir. Vous les avez jetés à bas et j'ai entendu dire que c'était avec un soupir de soulagement que vous vous en étiez débarrassés. De 1880 à 1904 c'est nous que vous avez maintenu à la Mairie. Vous avez eu certes le temps de nous connaître; vous avez eu le temps de comparer. A vous maintenant de choisir. Marchez au scrutin la tête haute comme il convient à des citoyens libres et indépendants. C'est devant l’urne que je vous donne rendez-vous ; je vous y attendrai sans crainte.

Rieucros, le 2 Avril 1904.

Gabriel LAMARQUE

1908

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Commune de Rieucros

Élections municipales

du 3 mai 1908

Messieurs les candidats radicaux-socialistes nous donnent quelques conseils. Ils sont excellents.

Il faut voter – disent-ils – sous peine d’abdiquer son titre de citoyen : c'est très exact. Votez donc tout et contre eux.

Il ne faut choisir que des républicains éprouvés et dévoués : d’accord, pourvu que ces républicains ne soient pas trop pas trop éprouvés par une situation qui les rendrait dévoués uniquement au culte de l’assiette au beurre.

Il faut marcher la main dans la main : Parfait mais attention ! Il ne s'agit pas de confondre et de marcher la main dans la poche des contribuables.

Sur cette bonne pensée, allez tranquillement voter pour

Gabriel LAMARQUE Propriétaire , Justin MARTY propriétaire, Basile VERGE propriétaire, Louis-Edmond ESTEVE forgeron Paul-Auguste PONS industriel, Joseph LAGRANGE charpentier Eugène COMOLERA propriétaire, Hippolyte BARRIERE propriétaire, Albert BEDREDE charpentier, Aimé EUTROPE industriel

1925, Election à la mairie de Rieucros

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Messieurs les Electeurs,

Mes chers Amis,

A la veille du scrutin du 3 mai, laissez-moi vous dire le vif regret que j'éprouve de n'avoir pu obtenir de mes adversaires intransigeants l’union si souhaitable que je proposais. J'avais rêvé d’une liste de concentration qui nous eût tous réunis pour la réalisation d’un même idéal : la meilleure administration communale avec le concours de tous et l’exclusion absolu de la Politique. Et la réalisation de ce pacte de concorde qui eut scellé notre union définitive me paraissait le plus beau des couronnements de ma carrière déjà trop longue.

Je me suis heurté, vous le savez, à un refus formel. Il ne pouvait en être autrement puisque la politique entrait en ligne de compte et avec elle les décisions intéressées dictées par des influences étrangères à la commune. Si mes adversaires y avaient regardé de plus près, ils se seraient peut-être demandé comment il pouvait se faire que le refus d’une liste de concentration leur fut dicté par ceux qui pour eux-mêmes, n'hésitent pas à la constituer. Mais l’ambition est aveugle : elle refuse de voir la réalité. Et c'est une misérable pointe d’ambition d’un bien petit nombre, sans aucun souci du bien public, qui a dressé devant moi l’obstacle infranchissable et rendu impossible un projet qui avait j'en ai la certitude — l’adhésion de la grosse majorité.

Et dès ce moment, Messieurs, tout ce que je prévoyais et que je voulais éviter s'est produit : gêne, contrainte, discussions, accusations mensongères et stupides, le tout s'augmentant pour certains, de manifestations de la plus hideuse ingratitude. Personnellement, il m'a été donné de comprendre combien allègrement, certains m'eussent porté en terre, si je n'avais surmonté le mal qui m'atteignit en Septembre dernier, date à laquelle remonte, parait-il, l’origine des ambitions qui aujourd’hui se font jour. Car il est inutile, je pense, d’insister sur la nature de la lutte qui se dessine, lutte non pas comme il est dit pour l’amélioration du Conseil, mais lutte pour la conquête de la Mairie, lutte qui de nouveau va poser le problème de la prédominance de Rieucros ou de la Guinguette, lutte pour laquelle on ranime le feu presque éteint des vieilles querelles d’antan, lutte à laquelle les préoccupations politiques de l’heure, apportent leur contingent pour séparer et désunir.

Il en est, Messieurs, qui veulent nier le rôle dissolvant de la politique dans les élections municipales et refusent de reconnaître son existence dans les nôtres. Je leur dédie ce qui suit. En présence d’un adversaire enragé qui, je le sais, a pour moi une estime certaine, je me suis demandé pour quel motif il était tellement mon adversaire. Et par un intermédiaire, je lui ai fait poser la question, sans qu'il sût d’où elle venait. A son interlocuteur, il a répondu avec un regard furibond en lui jetant à la face ce simple mot Cornélien ou idiot à votre choix : « Le PARTI ». Ainsi, il ne m'en veut pas. Mais la question de « PARTI » nous sépare ; il ne veut pas être du mien ; il sent que je ne suis pas du sien. Mais par qui donc est guidé ce « PARTI » qui lui est si cher, ce « PARTI » dont la devise, le programme, le cri de guerre, est comme on vient aimablement de me l’écrire « A bas la calotte » ? Ah, Messieurs, c'est ici que la comédie se corse. Ayant réuni contre moi ceux qui combattent sous le drapeau du cartel, il a bien fallu en ce moment et en apparence penser comme eux, être comme eux ! Et vous pouvez voir en tête du mouvement de parfaits bourgeois bien tranquilles, bien calés, bien cossus, qui pour donner durant ces quelques jours satisfaction à la clientèle, ont dissimulé leur vraie figure sous le masque radical-socialiste et ce sont appliqués pour la circonstance un faux-nez de communiste. Je comprends combien doivent les gêner ces ridicules appareils et j'imagine le plaisir avec lequel ils les quitteront le 1er mai au plus tard.

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Pour répondre à cette levée de boucliers, quelles sont mes armes ? je réponds : en premier lieu, la liste que je vous présente de dix hommes honorables, pleins de modération, ayant le désir de bien faire et préoccupés en dehors de toute opinion politique de la bonne gestion des affaires.

A cette première arme, j'en ajoute une seconde, la plus importante: votre bulletin de vote. La première arme, je vous la fournis ; fournissez-moi la seconde.

Quel est notre programme ? Il est simple : en politique, puisque nous devons en subir le contact cependant bien inutile, c'est non point un renversement de régime auquel personne ne pense, c'est l’amélioration de ce régime ; au point de vue religieux, c'est la liberté pour tous ; au point de vue local, c'est l’adaptation de tout projet de progrès raisonnable, compatible avec les chiffres du budget. Et dans cet ordre d’idées on peut envisager deux réparations principales, concernant d’une part les fontaines publiques, d’autre part l’aménagement du cimetière. Ces deux projets, à la base desquels, je prétends occuper une situation assez importante, suffisent amplement pour occuper une législature dont il n'est pas nécessaire d’en envisager d’autres. Méfiez-vous donc des trop grands projets et des imprudentes promesses, mots en l’air que le vent emportera avec vos illusions perdues.

Les travaux communaux ne peuvent que se ressentir de l’état précaire de nos finances ; les autorisations d’emprunt et les subventions vont subir une réduction presque totale et l’absolue nécessité, seule, donnera droit à des faveurs en matière financière. M. Caillaux, interrogé sur ses projets financiers, a dit qu' « il pensait pouvoir faire face aux difficultés sans recourir au prélèvement sur le capital, mais qu'il fallait tout de « suite opérer un changement profond dans les méthodes budgétaires et financières, « comprimer à l’extrême le budget, assainir la trésorerie, arrêter d’une main de fer les a dépenses inutiles et demander au pays des sacrifices nouveaux ». (Journal La Dépêche, du 17 avril). Ce programme est incompatible avec les promesses qui vous sont faites par mes opposants. En vous les faisant, s'ils ne pèchent pas par mauvaise foi, ils pêchent toujours par ignorance de ce qu'est la gestion financière d’une commune.

Messieurs, je vous parierai peu de mes adversaires. Ils se sont formés comme ils ont pu et, sans doute, ils ont reconnu combien il était difficile de trouver de chaque côté les dix noms à mettre sur la liste. Ils ont eu certainement tort de ne pas m'écouter. Ils ont encore le tort, ayant la prétention de diriger une commune, de prouver à l’avance une certaine ignorance des affaires. Pourquoi faire courir auprès des imbéciles qui seuls l’accueillent, ce bruit ridicule que les fontaines des Pujols ont été construites avec l’argent de Rieucros. Pourquoi prétendre que l’emprunt particulier que j'ai contracté pour l’installation du Bureau de Postes a été fait dans une forme spéciale parce que la caisse était vide, alors que cet emprunt n'a été autorisé que parce qu'une bonne situation le garantissait ? Pourquoi parler de six cents francs donnés à tel ou tel sur le Bureau de Bienfaisance ? La session de mai est proche ; on peut y voir les pièces justificatives. Pourquoi donc, à l’avance, se préparer, en voulant troubler l’opinion, la preuve du mensonge et de la malveillance intéressée ?

En ce qui concerne mes propositions de liste unique on dit que je m'y suis pris trop tard ; si je les avais présentées au début, il eût été trop tôt. Certains, dit-on, qui ont adhéré à la liste adverse, eussent adhéré à la mienne, donnant ainsi la preuve d’un manque absolu de convictions : ceux-là, je les remercie, sans les regretter, et j'aime autant les avoir contre moi qu'avec moi....

Messieurs, je finis. — Et tout simplement je vous demande vos suffrages, — non pour moi seul, bien entendu, mais pour nia liste entière. Permettez-moi de parfaire l’œuvre que j'ai commencée en 1888. Trente-sept ans de fonctions municipales, dont trente-trois de Mairie sont la garantie que je vous offre. Etudiez cette longue période, consultez vos souvenirs : il vous sera impossible d’y trouver, non pas des fautes — tout le monde en commet — mais un seul acte qui ne m'ait été imposé par le sentiment du Devoir.

Le passé, dit-on, est un garant de l’avenir. Si vous êtes de cet avis, vous le prouverez devant l’urne, le 3 mai, je vous donne rendez-vous, certain que vous saurez émettre le vote qui, pour une période de quatre années, — les plus dures peut-être que la France ait à passer depuis 1914 — assurera à la commune de Rieucros la tranquillité qui lui sera nécessaire pour travailler au relèvement du pays.

Rieucros, le 28 Avril 1925

Gabriel LAMARQUE

Quotidien à Rieucros

1915, héritage Roubichou

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24 septembre 1915

Monsieur le Procureur de la République

J'ai l’honneur de vous faire connaître le décès de M. Roubichou Jean dit Barbès mon administré, mort à l’hospice de Mirepoix. Roubichou meurt sans héritiers très déterminés et les prétendants pourront être nombreux. Après avoir expliqué la situation à M. le Juge de paix du canton, il n'a pas paru utile d’apposer les scellés au domicile du défunt qui ne contient que des meubles inutilisables et peu de bois. La maison est du reste fermée depuis le départ du défunt.

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Je détiens du fait de la confiance que me témoignait Roubichou un livret de la Caisse d’Epargne et une somme en argent économisée sur la rente que lui faisait l’assistance publique. Le tout m'avait été remis précisément pour le soustraire aux héritiers qui ne lui ont jamais offerts un verre d’eau.

Mais la possession d’un petit champs et la croyance de l’existence de quelques économies exciteront le convoitisent entre parents qui ne seront pas d’accord et cette situation m'oblige à déposer le tout entre vos mains.

Ma lettre a donc pour but de vous faire de ce qui précède la déclaration officielle et de vous demander où, quand et comment je dois me dessaisir du dépôt reçu sans doute avec affectation verbal mais sans titre probant qui me permette d’agir dans le sens indiqué par le possesseur.

Veuillez monsieur le procureur recevoir l’assurance de mes sentiments distingués

le maire, Gabriel Lamarque

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27 septembre 1915

M. le Maire de Rieucros

S'il n'y avait pas d’héritiers connus, il faudrait que je fasse prononcer la vacance de la succession et nommer un curateur à qui les titres ou espèces pourraient être valablement remis par vous.

Mais tel ne me parait pas être le cas que vous me signalez. Les héritiers ne vont pas tarder à se faire connaître.

Dès lors, je n'ai aucune qualité pour recevoir des fonds ou titres.

Les fonds peuvent être déposés par-vous à la Caisse des dépôts et consignations. Je ne sais pas si cette caisse accepte un livret de Caisse d’épargne. Dans la négative, vous n'avez qu'à le garder jusqu'à ce que les héritiers se soient mis d’accord ou que la juridiction civile ait prononcé.

Vous êtes dépositaire par la confiance que vous témoignait le défunt. Je ne verrais donc aucun inconvénient à ce que vous gardiez le tout jusqu'après accord des héritiers ou jugement.

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Janvier 1916, quittance des héritiers

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Sans doute une réquisition de fourrage à Rieucros ; on notera que Ferdinand, le frère caché, était bien présent sur la commune.

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Reçu de M. Gabriel Lamarque la somme de vingt francs pour solde et paiement d’une journée et demie de charrette à bœufs employée au transport du vin de la commune de Dun pour le ravitaillement de l’armée.

Mirepoix, le 20 mars 1916

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Août 1917, Gabriel a besoin d'un sauf-conduit pour se rendre en chemin de fer de Rieucros à Foix et Ax-les-Thermes pour cinq jours d'affaires et de concours.

Septembre 1917, nouveau sauf-conduit pour se rendre à Foix et Pamiers pour 5 nouvelles journées.

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Trois jours dans l'étroite et froide vallée de l'Aude pour soigner quelque rhumatisme .

Les bains ont été abandonnés dans les années 60 sans doute au même moment que ceux voisins d'Escouloubre à l'occasion de la retraite du dernier médecin du centre.

Retour en novembre en bas de la même vallée pour trois nouvelles journées à Quillan, témoignage d'une époque où l'on pouvait encore prendre quelques congés dans son département.

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Nous sommes au mois de décembre, Gabriel se fait livrer 500 kg de houille venue d'Albi.

1922, Pugilat à la Cépière

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Le commissaire de la Société des Courses de Toulouse

Attendu qu'à la rentrée aux balances et dans la salle réservée au pesage des jockeys après l’épreuve régionale de la Société sportive d’encouragement courue sur l’hippodrome de la Cépière le 22 octobre 1922, Monsieur A. Dambies propriétaire du cheval Isaure II arrivé second a reproché à Monsieur R. de Tauzia qui montait Tartus à Monsieur Depeton – le gagnant – d’avoir pris au départ une avance illicite et que le ton de la discussion s'est vite élevé entre eux ;

Attendu qu'il ressort de la déposition du starter et de celle de Monsieur de Rivière qui montait dans la course et se trouvait au départ voisin immédiat de Monsieur R. de Tauzia, que toute tentative de départ lancé a été réprimée et que le cheval monté par Monsieur de Tauzia avait été brusquement arrêté au moment où le drapeau a été baissé ;

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Attendu que l’avantage pris dès le départ par Monsieur R. de Tauzia résulte de l’aptitude du cheval qu'il montait à sauter immédiatement dans son train et que le dit cheval a passé le poteau gagnant avec une extrême facilité ;

Attendu d’autre part que M. A de Tauzia père, intervenant dans la discussion survenue entre son fils et M. A Dambies, a par un mot sans doute regrettable provoqué de la part de M. A. Dambies des voies de fait graves dont il a été victime, voies de fait qui ont déterminé M. R. de Tauzia à se porter au secours de son père ;

Attendu que M. A Dambies, séparé des messieurs de Tauzia a tenté de reprendre la discussion prolongeant ainsi le scandale de la scène de pugilat qui a déclenché l’énervement du public.et contribué ainsi à corser la désordre qui s'est produit après la troisième course ;

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Attendu qu'en remettant à l’un des Commissaires la réclamation écrite ci-jointe dont il lui a été donné récépissé, M. A Dambies a nettement exprimé son intention de ne plus reparaître sur l’hippodrome de Toulouse et de le décrier en tout lieu, en tout temps et de tout son pouvoir ;

Attendu que de pareils faits sont intolérables et appellent une sanction ;

En vertu du pouvoir que leur confère le Code des Courses – chapitre 18 article 2 ;

Faisant application des dispositions du paragraphe 1er de l’article 9 du chapitre 18 et du paragraphe XI de l’article 2 du même chapitre 18 ;

Décident,

M. A Dambies est exclu jusqu'à nouvel ordre des locaux affectés au pesage, des terrains d’entrainement et de tous les lieux possédés ou occupés par la Société de Course de Toulouse et décident que les effets de cette décision sont étendus à toutes les c… requis par le code.

1928 – Président de la société d'agriculture de l'Ariège

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Je vous remercie monsieur le Préfet, mesdames et messieurs d’être venu rehaussé par votre présence cette petite fête de l’Agriculture. A vous monsieur le préfet j'adresse un particulier remerciement. les cultivateurs, comme d’habitude se sont penchés en 1928 sur la terre qu'il a été particulièrement ingrate. Et c'est pour eux une consolation de constater que le représentant du gouvernement de la République a bien voulu aujourd’hui se transporter au milieu d’eux pour leur dire que les pouvoirs publics veillent et que tout le possible sera fait pour atténuer la crise en perspective.

La solennité de ce jour est, messieurs, la synthèse de tout un cycle de manifestations organisées par la Société d’agriculture, le comice de Pamiers et l’office départemental, concours de blé, concours de domaines, concours de reproducteurs mulassiers et de l’espèce porcine, exposition agricole.

L’esprit français, frondeurs et caustique a souvent tourné en ridicule ces sortes de manifestations, mais les critiques n'en n'ont pas eu raison et elles restent toujours immuables, résistant au blâme et au temps. C'est ainsi qu'elles prouvent leur valeur et c'est pour ce motif que nous , les dirigeants, nous voulons les maintenir de tout notre pouvoir, heureux si nous pouvons ainsi propager par l’exemple un enseignement devenu nécessaire et assurer à leur occasion entre nous et l’ouvrier des champs contact riche de résultats.

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Vivant sur sa terre, secondé par le dévouement et l’activité d’un régisseur qui, en peu d’années a su transformer le domaine et acquérir personnellement un nom estimé dans les hautes sphères du monde agricole du sud-ouest.

A Lambormé, chez M. Joseph Laffargue, c'est le savoir d’un seul homme qui a su s'imposer à un personnel parfois insuffisant, qui a pu sous cette impulsion énergique et constante redresser ce qui semblerait seulement possible au nombre et aux moyens puissants. Si j'adresse un compliment particulier à ces deux concurrents, je n'excepte aucun des autres et ensembles je les félicite et remercie d’avoir participé au concours et de nous avoir ainsi donné l’occasion de recueillir des renseignements les plus intéressants.

Avant de céder la parole à M. Le rapporteur, je ne saurais quitter cette place, sans adresser un hommage plein d’émotion à la mémoire de M. l’inspecteur Séverac de la Compagnie du Midi. C'est à son intervention bienveillante et généreuse que nous devons l’un des objets d’art offert aujourd’hui en prix. M. Séverac, spécialisé aux services centraux dans la section agricole aimait notre pays et notre société et souvent il fut notre hôte en pareilles circonstances. Sa mort brutale l’a ravi à notre affection en quelques heures au cours de la semaine passée au moment où je l’ai invité à se joindre à nous aujourd’hui. C'est un ami et un protecteur que nous perdons.

Et c'est en finissant l’expression de ma bien vive reconnaissance à M. le maire et MM. les membres du Conseil municipal de la ville de Saverdun qui ont bien voulu faciliter par tous les moyens l’organisation du concours. Je ne saurais oublier les MM. Les membres du jury et leur vénéré président M. Moulis dont je ne vous dirai pas la sollicitude en faveur de nos institutions agricoles. Société d’agricultures, comices et syndicats forment autour de lui une famille nombreuse qui attend de lui le pain quotidien fourni par l'office départemental comme les petits l'attentent du chef de famille

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Que la manne précieuse allouée par le gouvernement soit au niveau de la bonté du père et de tout ce que nous serons certainement nourris.

Messieurs, je vous dis encore mes bien sincères remerciements pour l’attention que vous vous êtes bien voulu me prêter elle ne pouvait me manquer car elle n'est que votre hommage à cette terre de France que nous aimons tous avec passion

1930, Difficultés de campagne électorale

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Le Carbaret, le 8 mars 1930

Cher monsieur Lamarque,

Il y avait foule à Pamiers hier par suite de l’exposition des Mines de potasse au Petit séminaire et puis à droite et à gauche pour des amis, il ne me fut pas possible de vous envoyer un mot.

A l’heure actuelle peut-être si vous avez eu vu M. Laffargue vous êtes renseignés sur notre entrevue avec M. Narbonne qui doit reproduire le compte-rendu de la coopérative sauf votre rapport et ne vous nommera pas.

Me trouvant toute la semaine à ma métairie des Fages-Vieux où je fais exploiter un bois, je n'avais pas pris connaissance de l’article qui vous visait sur la Revue Economique que vendredi soir en même temps que votre lettre.

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A noter 1ère entrevue nous causerons un peu plus longuement sur cette question malheureuse.

je vous prie de vouloir agréer l’assurance de mes sentiments les plus dévoués et les meilleurs.

1930, tract de la liste concurrente

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CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’ARIEGE

Elections, pour le renouvellement des membres sortants en 1930

Liste de représentation professionnelle des Intérêts Agricoles

AGRICULTEURS,

Par arrêté du a janvier, Monsieur le Préfet de l’Ariège a fixé au dimanche 23 Février la date des élections pour le renouvellement partiel des membres de la Chambre d’Agriculture. Cette consultation électorale intéresse exclusivement les quatre membres sortants de l’arrondissement de Pamiers.

Nous sommes candidats à cette élection et venons solliciter vos suffrages.

Les raisons qui nous ont poussés à celle détermination résident d’abord dans les procédés qui ont présidé à l’élaboration de la liste qui nous est opposée.

Nous avions pensé avec certains des membres sortants que les associations agricoles de l’arrondissement devaient être appelées à élaborer la liste des nouveaux candidats.

Frisant acte d’une autorité contre laquelle nous ne saurions trop protester, UN SEUL a décidé de présenter un Etat-Major qu’il voulait se donner et, pour imposer plus sûrement sa volonté, a attendu qu’il fut trop tard pour qu’une voix de protestation puisse s’élever utilement.

C’est contre cette tendance accaparatrice que nous avons voulu nous élever.

Les Chambres d’Agriculture ne doivent pas être des chapelles ; tous les agriculteurs ont le droit d’y faire entendre leur voix sans rien abandonner de leurs prérogatives.

Vous direz par votre vote, si nous avons bien préjugé de vos intentions.

AGRICULTEURS,

Vous avez besoin d’être protégés non par de vaines déclarations mais par des actes, par des concours effectifs.

Qu’il s’agisse d’élevage, d’outillage agricole, d’intensification de la production, de mutualité ou de coopératives rurales; qu’il s’agisse du développement de l’enseignement agricole, de l’application à l’agriculture de l’énergie électrique dont la diffusion est indispensable, vous avez besoin de compétences pratiques et vécues.

Vos suffrages nous donneront l’autorité nécessaire pour faire entendre la grande voix de la démocratie rurale organisée, laborieuse et féconde.

Votre sort à venir est entre vos mains. Souvenez-vous que l’abstention est une négation.

Les candidats : CAROL Henri, propriétaire-agriculteur à La Castellane-Pamiers ; JOFFRES André, propriétaire-agriculteur, président du Syndicat des Agriculteurs de l’Ariège, au Vernet-d ’Ariège ; RIVIÈRE Louis, membre sortant de la Chambre d’Agriculture, propriétaire-agriculteur, président des Associations Agricoles d’Artigat; SOULÈRES Alphonse, membre sortant de la Chambre d’Agriculture, propriétaire-agriculteur à Rieux-de-Pelleport.

1930 – Propriétaire

1930, compte-rendu Aribaud

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Sainte Eulalie le 21 mai 1930

Monsieur,

Nous avons eu une inondation le 6 mai. La plaine était couverte, les travaux se font très péniblement. Pour le travail des vignes après le moule après la mousse la sécheresse faire les terrains il n'y a pas moyen de faire un travail liquide. il y a de l’herbe partout malgré le travail que nous avons fait. Nous avons fauché les vignes avec la faux. Il y a une très bonne sortie de raisin malgré que le vignoble ne soit pas labouré. On fait tout le possible mais les travaux sont très en retard.

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j'ai fait couper … que j'ai rentré dont les 250 quintaux bien bonnes. J'ai réussi encore à semer le maïs. Il y a beaucoup de propriétaires qui ne l’ont pas encore fait et d’autres qui n'ont pu faire le labour. Enfin c'est une année pitoyable. On ne demande qu'à faire du bon travail et on ne peut pas. A propos de la dernière comptabilité, il y a une erreur j'ai vérifié les comptes. Monsieur a compté de nouveau le maïs de Joseph Laval du mois de novembre qui était déjà réglé au règlement du 27 décembre en même temps celui aux… où et je me suis trouvé en caisse avec ces 2 mois en plus, nous arrangerons ceci au prochain règlement.

Je fais parvenir l’acte de naissance du métayer Laval Jean Baptiste né le 16 février 1892 à Laurabuc Aude, Marie blanc épouse Laval n'est le 8 juin 1896 à Saint-Félix Haute-Garonne. Pour la vieille Duval qui travaille encore, je ne donne pas son état de naissance car où je crois qu'elle ne travaillera pas longtemps car je vois qu'elle décline chaque jour. 75 ans elle a été très robuste mais on n'y est pas 2 fois. J'ai fait 2 sulfatages au vignoble, nous avons labouré que dans les 8 ha. Enfin, c'est ignoble à cette époque de ne pas avoir le vignoble propre pour rentrer dans les autres travaux.

Je finis en vous souhaitant bien le bonjour.

Rien plus de nouveau à signaler. L’… est superbe en raisins mais de l’herbe il y a des parties que l’eau y est encore

Aribaud Pierre

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Bordereau d’inscription d’hypothèque privilégiée est requise au bureau des hypothèques de Pamiers.

Au profil de : M. Victor Marie François Gabriel Lamarque, propriétaire demeurant à Rieucros.

Monsieur Paul Marie Raymond Lamarque, propriétaire demeurant aussi à Rieucros.

Agissant en qualité d’attributaires de la créance ci-après mentionnée et par moitié… aux termes d’un acté contenant donations partage consentie par Mme Pauline Iphigénie Alard, propriétaire demeurant à Rieucros, veuve de M. Paul Dominique Lamarque en faveur de ses enfants parmi lesquels se trouvent les sus nommés, devant MeFigard, notaire à Pamiers pris en sa qualité de gérant de l’étude de Me Nantin, notaire décédé le 8 août 1904.

Pour lesquels domicile est élu à Pamiers en l’étude de Me Durodié notaire y demeurant.

Contre M. Edmond Rastier et Mme Alix Combelles son épouse, tous deux négociants demeurant ensemble à Pamiers, rue de la République.

Acquéreurs solidaires

En vertu d’un acte de vente reçu par Me Martin, notaire à Pamiers, le 20 mars 1902, consenti par ladite dame Lamarque au profit des dits M. et Mme Rastier, le dit acte… au bureau des hypothèques de Pamiers le 5 avril 1902.

Pour sureté

De la somme de 11 000 francs formant le solde restant dû sur celle plus forte de 20 000 francs, prix de ladite vente, ladite somme de 11 000 francs stipulée exigible, savoir : 1 000 francs le 1er février 1913, 2 000 francs le 1er février 1914… le tout avec intérêt au taux de 3,5 % l’an payable terme échu le 1er février de chaque année.

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Étant précisé pour les 13 000 francs de complément ont été payé, savoir : 1 000 suivant acte de quittance…,

Par une maison située dans la ville de Pamiers, rue de la République, n° 41 et rue Jacques Fournié sans numéro, tenant dans son ensemble du levant à la rue Jacques Fournié et à M. Rouche du midi à la rue de la République du couchant à Turbé et du nord à Gilis.

Ensemble, toutes les appartenances et dépendances du dit immeuble sans aucune exception ni réserve.

La présente inscription est prise tant à nouveau pour valoir à sa dite comme inscription nouvelle qu’en renouvellement de celle prise au bureau des hypothèques de Pamiers, le 5 avril 19902…

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Le 30 août 1912, Gabriel et Raymond vendent pour 2 000 francs, à Louise Lamarque-Salaman un champ dans la commune de Pezens.

L’an 1937, le 30 janvier, ont comparu M. P R Lamarque lequel… a cédé et vendu à… acquéreurs conjoints, savoir : d’usufruit et jouissance, recevant du vendeur en qualité de légataire de monsieur Victor Marie François Gabriel Lamarque ci-après nommé dans la propriété ci-après désignée.

Désignation : une propriété rurale… avec ses app. et dépendances sans aucune exception ni réserve.

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Avril 1930 Monsieur, si vous n'avez personne je pourrais vous confier une personne, 55 ans bonne santé, sachant faire la cuisine, vielle fille, bonne à tout faire. Elle connait le service, si par hasard vous n'avez pas besoin et que vous connaissez quelqu'un… présenter elle est très honnête. Veuillez me répondre si cela ne vous dérange pas le plus tôt possible, je vous souhaite une bonne santé ainsi que votre chère famille.

Recevez mes respectueuses salutations.

Mélanie Moureau

à Langlade par Saint-Paul de Jarrat, Ariège

1936 – Succession de Gabriel

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Bureau de Bram (Aude)

Évaluation de la propriété sise à Sainte-Eulalie, faisant partie de la succession de M. Lamarque Gabriel, décédé le 3 septembre 1935.

Renseignements fournis par les héritiers.

La propriété a été évaluée à un chiffre qui a paru bas à M. le contrôleur. Ci-dessous les éléments qui ont déterminé l’évaluation faite :

  1. État précaire de la propriété au moment où la succession a été ouverte

  2. Dépréciation des terres par suite des crises agricoles intenses de 1934 et 1935

État précaire de la propriété

Cours du vin et distillation

Faite actuellement, l’évaluation de M. le contrôleur parait avoir subi l’influence de la reprise actuelle. De même, il prend comme moyenne relativement normale, les rendements exceptionnels de 1934 et 1935.

Il multiplie cette moyenne erronée, par un prix à l’hectolitre de 100 fr alors que les cours correspondants aux surproductions de 1934 et 1935 étaient de 40 et 50 Fr. l’hecto.

Enfin, il ne tient aucun compte de ce que 1/3 des productions 1934 et 1935 a dû être détruit par la distillation obligatoire. Les frais de distillation absorbant plus de 50 % de l’indemnité allouée.

L’évaluation fournie par M. le contrôleur ne parait pas avoir tenu compte des éléments de dépréciation ci-dessus. Mais ce qui prime tout, c’est le discrédit des propriétés agricoles à la suite de crises profondes de 1934 et 1935. Tous les produits de la terre subissaient les conséquences d’une mévente complète. L’élite des agriculteurs se voyait aculée à la ruine. Il n’existait pratiquement plus d’acheteurs de propriétés dont la valeur vénale était descendue à des taux dérisoires.

L’ouverture de la succession se place au point culminant de la crise et il n’est pas douteux que la propriété de M. Lamarque aurait trouvé difficilement preneur à 100 000 francs, le 3 septembre 1935.

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En conséquence de ce qui précède

Tenant compte du mauvais été général de la propriété, tenant compte des débours qu’exigeraient la remise en rapport, se basant sur l’exemple d’une propriété meilleure pour laquelle l’enregistrement avait accepté le prix global de 2 000 Fr. l’hectare. Faisant état du fait que les propriétés agricoles ne trouvaient preneur en septembre 1935 qu’à des prix dérisoires.

Les héritiers, sur les conseils presque unanimes reçus, s’étaient arrêtés au chiffre de 100 000 francs déclaré, convaincu de se trouver en accord avec la réalité du moment.

Leur bonne foi est entière.

Remarques par Robert Guillou

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III) Aurait-il été possible pour Raymond de renoncer simplement à l’usufruit sur Sainte Eulalie tout en le maintenant sur Rieucros ?

IV) si la forme vente au G. acquéreurs de 1/8e fait obstacle du bénéfice de l’indivision – statut viticole – n’ait-on pas à temps d’annuler l’acte du 30 janvier 1937 et de revenir à un simple abandon de l’usufruit par Raymond sans faire intervenir Robert Guillou ?

Par rapport à nous tous, pas de difficulté d’aucune sorte désormais après un an d’exploitation indivise.

Pour les 5 000 francs, ventes usufruit, entrés dans les avances propriétés sur qui il n’a été statué, mais dont le règlement est perdant.

Si bénéfice indivision est refusé, en subirons une grave perte dès cette année.

30 janvier 1937 – Vente Lamarque – de Bonne

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Certificat de non-inscription aux hypothèques

L’an 1937, le 30 janvier, par-devant Me Pierre-François Roge, notaire à Toulouse, soussigné,

A comparu,

Sur la fin de leurs jours, Gabriel et Raymond habitaient à Toulouse chez Marie Thérèse de Bonne, leur sœur.
Cette opération devait être à la fois une optimisation fiscale et le moyen de procurer quelque argent à Raymond.

Monsieur Paul Marie Raymond Lamarque, propriétaire, demeurant à Toulouse, rue Jules de Rességuier, n° 7, né à Carcassonne, le 23 février 1863.

Lequel a par ces présentes, cédé et vendu sous les garanties ordinaires et de droit,

À Monsieur Achille Joseph Robert Guillou, propriétaire et Madame Marie Thérèse Pauline Henriette de Bonne, sans profession son épouse, demeurant ensemble à Toulouse, allées Alphonse Peyrat, n° 2bis.

Et Mademoiselle Geneviève de Bonne, sans profession, célibataire, demeurant à Toulouse, rue Jules de Rességuier, ci-devant Jardin Royal, n° 7,

Acquéreurs conjoints savoir Monsieur et Madame Guillou pour une moitié et Mademoiselle Geneviève de Bonne pour l’autre moitié.

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Tous ici présents et qui acceptent, madame Guillou avec l’autorisation de son mari.

Nés : Monsieur Guillou, à Toulouse le 18 novembre 1886, Madame Guillou, à Toulouse le 16 avril 1890 et Mademoiselle de Bonne, à Toulouse, le 3 janvier 1901.

L’usufruit et jouissance revenant au vendeur ainsi qu’il sera dit ci-après, en qualité de légataire de Monsieur Victor Marie François Gabriel Lamarque, ci-après nommé, dans la propriété ci-après désignée.

Désignation

Une propriété rurale située dans la commune de Sainte Eulalie et par extension dans les communes d’Alzonne et de Pézens (arrondissement de Carcassonne),

Comprenant maison et bâtiments d’exploitation, hangars, étables, cours, sols, patus et terres de différentes natures labourables, prairies, vignes, friches et bois.

Le tout porté au cadastre révisé dans la commune de Sainte Eulalie, sous les numéros 11,….

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Pour une contenance totale de 38 hectares. Au cadastre révisé de la commune de Pézens pour une contenance de 3 hectares, et au cadastre non révisé de la commune d’Alzonne pour 3 hectares.

Telle ladite propriété qu’elle existe avec ses appartenances et dépendances sans aucune exception ni réserve.

Propriété

Lesdits immeubles ont été attribués indivisément entre eux, à Monsieur Victor Marie François Gabriel Lamarque, vendeur aux présentes, aux termes d’un acte passé devant Me  Roubichon, notaire à Mirepoix, le 18 novembre 1887.

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Monsieur Gabriel Lamarque est décédé à Toulouse, rue Jules de Rességuier, n° 7, le septembre 1935, célibataire, après avoir par son testament olographe ouvert et décrit aux formes de droit et déposé aux minutes de Me Roge, Notaire soussigné le 4 octobre 1935, légué l’usufruit de ses entiers bien à Monsieur Raymond Lamarque, vendeur aux présentes et avoir institué ses deux nièces madame Guillou et mademoiselle de Bonne pour légataires universelles.

Ce legs a pu recevoir son exécution et Madame Guillou et Mademoiselle de Bonne ont été envoyées en possession de ladite succession suivant ordonnance rendue par monsieur le Président du Tribunal civil de Toulouse, le 14 octobre 1935 dont la grosse a été déposée aux minutes du notaire soussigné, le 19 octobre 1935.

Par suite dudit legs et de la cession résultant des présentes, les immeubles sus désignés seront désormais et appartiendront,

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Les cessionnaires auront droit à l’usufruit présentement cédé à compter des présentes sous les charges de droit.

La présente session est faite moyennant le prix de 5 000 francs, que monsieur Raymond Lamarque reconnait avoir reçu, dès avant ces présentes ce jourd’hui même hors la vue du notaire soussigné, des acquéreurs, à qui il en consent bonne et définitive quittance.

dont quittance

Le vendeur déclare : qu’il est célibataire, qu’il n’est et n’a jamais été tuteur. Une expédition des présentes…

Le vendeur s’oblige à dégrever, à ses frais les droits par lui cédés de toutes charges hypothécaires qui seraient révélées sur cette transcription.

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Fait et passé à Toulouse, allées Alphonse Peyrat, n° 2 bis, en la demeure de monsieur et madame Guillou,…

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La maison destinée à Pierre avait été achetée par le grand-père des oncles Gabriel et Raymond à Marie Millès.

1940 – Distillation de la récolte de Sainte Eulalie

Lettre du directeur de la distillerie de Carcassonne

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Carcassonne, le 4 mai 40

Monsieur Robert Guillou, 2 bis rue Alphonse Peyrat, Toulouse.

Monsieur,

J’ai bien reçu votre lettre du 3 courant et m’empresse de vous informer que j’ai retiré hier 3 courant de la cave Lamarque à Sainte-Eulalie, la quantité de 57 H° 57 de vin.

Afin de vous libérer de votre blocage, j’ai pris un acquit pour prestations qui vous a débloqué de 53,50 hectos de vin. Le restant, soit 3,07 hectos est rentré en distillerie par acquit libre de blocage.

Le degré alcoolique trouvé par distillation est exactement de 8° 2, soit un léger écart de 2 1/10 avec le poids que vous m’aviez signalé. Cet écart peut être considéré comme normal en raison de l’acidité volatile dont est atteint ce vin, ce qui diminue progressivement sa teneur alcoolique.

Nous prendrons ce degré de 8° 2 comme base de rendement alcoolique, et je ne vous tiendrais pas compte, en compensation, de la freinte de 1,5 % habituellement prise pour déchet de fabrication.

L’alcool retiré après distillation sera donc de 4,63 h° à 100° sur lesquels je livrerai à l’État la quantité de 3,59 h° pour votre prestation.

La différence, soit 1,04 H° sera réglée avec les frais de distillation, après accord entre nous.

Afin de me permettre de fournir aux Services des Alcools l’application de cette quantité d’alcool et d’encaisser de l’État le remboursement de la livraison, je vous remets, ci-joint, une délégation de paiement que vous voudrez bien avoir l’obligeance de me retourner après l’avoir signée et fait légaliser votre signature par la Mairie. Prière de mentionner sur cette délégation la désignation exacte de nom et d’adresse.

Lettre au directeur de la distillerie de Carcassonne

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Toulouse, ce 8 mai 1940

Distillerie Sainte Cécile, Carcassonne,

Monsieur le directeur,

J’ai bien reçu votre lettre du 4 courant et viens vous confirmer notre accord complet quant à son contenu.

Il est certain que l’acidité volatile a influé sur le titre alcoolique du vin retiré et je vous remercie de n’avoir pas retenu le dixième pour pertes de fabrications.

Si vous avez des offres pour l’excédent d’alcool et de déblocage, vous voudrez bien m’en informer. En tout cas, il me reste du vin bloqué à mon exploitation du Mas de Cepet et faute de meilleur emploi, j’utiliserai cet excédent de déblocage de Sainte Eulalie pour mon compte personnel.

Je vous fais parvenir ci-inclus, la délégation de pouvoir concernant l’alcool de prestation de Sainte Eulalie. Mais je ne vous donne pas de précision sur la livraison, espérant que vous ne verrez pas d’inconvénient à vous renseigner auprès de M. Raucoule, directeur de la Distillerie Coopérative de Grèzes-Herminis. En effet ce dernier ayant effectué une partie de nos livraisons, le mieux est de faire pareil pour ne pas embrouiller les C.I. Nous n’avions aucune difficulté l’an passé, je crois préférable de ne rien modifier.

Enfin, le bulletin individuel ne devrait pas être utile, puisque celui remis en ce début d’année aux C.I. par la Distillerie Coopérative de Grèzes devrait suffire.

J’espère que vous n’aurez aucune difficulté et je vous prie de bien vouloir croire, Monsieur le directeur, à l’expression de mes sentiments distingués et les meilleurs.

Ventes régulières de champs

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Gabriel et Raymond, propriétaires, vivaient des revenus de leurs propriétés de Rieucros et de Sainte Eulalie. La tradition familiale rapporte qu’ils bouclaient certaines fins de mois en vendant un champ. Nous avons ici la trace de certaines de ces opérations.

5 mai 1888, Louise Lamarque-Salaman vend un champ à Gabriel et Raymond au lieu-dit La Prade.

31 octobre 1888, Gabriel et Raymond vendent un groupe d’immeubles à Sainte Eulalie, à Louis Demours et Jacques Andière pour 1 200 francs.

25 août 1890, Gabriel et Raymond vendent une remise à jardin à Sainte Eulalie, à Gilles Gélis pour 1 000 francs.