Emile Paloque
1906-1970 Mise à jour juin 2021
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Directeur honoraire de l’observatoire de Toulouse

né le 26 novembre 1891 à Fontainebleau (Seine et Marne)

– par lui-même

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Besançon, avril 1977

Mon cher ami

Je suis heureux si vous voulez bien… quel a été votre curriculum vitae entre 1908 et votre mariage.

Voici ce que je crois savoir.

Je vous ai connu à l’Observatoire de Paris, je suppose que vous vous sentiez une vocation pour l’Astronomie et que vous devriez… les quelques… que vos carnets de préparation aux certificats de licence, vous m'avez dit que vous avez fait trois ans de service militaire, mais je crois que vous n'avez pas été démobilisé… grande guerre et au total vous êtes resté sept ans sous les drapeaux.

René Baillaud

René Baillaud, ancien directeur de l’observatoire de Besançon

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Toulouse, le 22 avril 1977

Cher ami

Votre lettre vient de me parvenir alors que j'allais vous écrire pour avoir de vos nouvelles, fort heureusement votre lettre me rassure un peu sur votre compte. Ne croyez pas être indiscret car c'est une marque d’amitié que de vous intéresser à moi.

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Etant jeune, l’Astronomie m'avait toujours passionné au point que j'envisageais de faire ma carrière dans cette voie, d’autant plus que je réussissais en math.

Pendant les vacances de Pâques 1906 – je n'avais encore que 14 ans – ayant passé une quinzaine de jours à Nice avec ma mère et mon frère alors que mon père, professeur à l’Ecole de guerre avait été envoyé en mission à Toulon, j'ai eu l’occasion de monter, un jour de visite, au Mont Gros où l’on m'a très aimablement accueilli ; j'ai été vraiment fasciné et dès lors ma résolution était prise. Pendant les années 1906 – 1907 et 1907 – 1908, préparation des deux parties du Bac au Lycée Janson de Sailly, tout près de l’endroit où nous habitions à Paris – Avenue d’Eylau. Toutefois en 1908 – 1909 continuation de mes études au Lycée Buffon afin d’y avoir comme professeur de Spéciales M. Montel qui avait déjà acquis une grande notoriété, persuadé que l’X m'ouvrirait les portes des observatoires.

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C'est au cours de 1908 que je me suis présenté pour le première fois à votre père pour lui faire part de mes intentions et recevoir ses conseils : mon père m'avait accompagné pour cette première visite. Votre père nous a reçu très aimablement, et m'a conseillé de ne pas poursuivre mes études de Spéciales, mais par contre de préparer les certificats de licence qui m'étaient indispensables pour entrer dans les Observatoires. Je suis allé me présenter à M. Appel avec la ferme intention de préparer la Calcul différentiel et l’Astronomie. Celui-ci m'a nettement déconseillé de préparer le certificat d’Astronomie et m'a dit qu’il tenait absolument à ce que je prépare celui de Mathématiques générales qu’il enseignait – ce que j'ai fait.

En février 1910, j'ai été reçu avec mention au Calcul différentiel et premier de ma promotion avec mention très bien aux Mathématiques générales, après quoi, M. Appel a eu l’occasion de s'entretenir de moi avec votre père qui m'a écrit pour me demander si je ne serais pas disposé à rentre dès octobre 1910 comme stagiaire à l’Observatoire de Paris où j'aurais à assurer un service régulier d’observations et de calculs, ce qui ne me permettrait de préparer chaque année qu’un seul certificat de licence et bien entendu, j'ai suivi sans hésitation ces excellents conseils. C'est alors que j'ai eu le plaisir de faire votre connaissance et c'est vous qui m'avez donné les premières notions d’Astronomie pratique.

Mais je crois me souvenir que vous n'avez pas tardé à être nommé à Nice.

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Mon stage à l’Observatoire a duré de d’octobre 1910 à octobre 1912, la première année j'ai été reçu avec mention Bien au certificat de Mécanique rationnelle, la seconde avec mention assez bien au certificat de Physique générale.

Comme mon père commandait alors un régiment d’Artillerie à Toulouse, j'ai continué mes stages à l’observatoire de cette ville, l’année ou j'aurais dû être incorporé, mais comme le service militaire avait été porté de 2 à 3 ans, je me suis décidé à mettre fin au sursis que j'avais demandé et j'ai été incorporé sur ma demande dans un régiment d’Infanterie, le 15e à Albi en mars 1913.

Mon père m'avait fait suivre à l’Ecole de Guerre des pelotons d’équitation très durs. On m'avait appris à descendre d’un cheval au galop puis à remonter dessus, toujours au galop ce qui avait un peu disloqué, avec de grandes douleurs, mon épine dorsale, de sorte que je préférais de beaucoup la marche à pied à ce genre d’exercices.

Au 15e d’infanterie, j'ai suivi le peloton des élèves caporaux, ai été nommé caporal et ai fait comme tel, l’instruction d’une classe nouvellement incorporée en novembre 1913 ; mais étant arrivé au régiment avec 6 mois de retard, il m'était impossible de devenir officier de réserve au cours de mon service ce que je trouvais très ennuyeux.

Le général Bourgeois qui était à la tête du Service Géographique de l’Armée venait de faire procéder à la détermination de la différence des longitudes Paris – Alger. L’officier qui avait exécuté les observations astronomiques avait besoin de quelqu’un qui puisse l’aider pour leur réduction. Le général Bourgeois a demandé à mon père si je serais disposé à faire ce travail que j'ai accepté avec la plus grande joie. Mais pour pouvoir quitter mon régiment d’infanterie, j'ai dû rendre, non sans regrets, mes galons de caporal.

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Peu avant 1914, j'étais donc au Service Géographique de l’Armée ; outre la question de la différence de longitudes, on m'y a chargé de divers travaux d’astronomie dont l’établissement d’une table pour l’observation avec l’astrolabe à prisme supposée faite dans un cours du Service Géographique, rue de Grenelle. Ne l’auriez-vous pas utilisée ? J'ai suivi le cours de Géodésie au cours duquel on m'a appris à exécuter une triangulation avec grand usage du théodolite et aussi des fils… pour la mesure très précise des bases géodésiques, connaissances qui m'ont été très utile par la suite, en particulier à Quiberon.

À la mobilisation, j'ai été envoyé d’office comme secrétaire d’Etat Major à l’Etat Major de l’Armée d’Alsace, mais cette Armée ayant été dissoute pendant le premier mois de la guerre, j'ai été envoyé par la suite à l’Etat Major du Groupement des Vosges qui opérait dans la région.

Comme la guerre de tranchées ressemblait à une guerre de siège, le général Bourgeois a organisé dans toutes nos armées les Groupes de Canevas de Tir prévus en pareil cas par les règlements. Il a cherché à retrouver, un par un, les anciens soldats qui appartenaient au Service Géographique de l’Armée mais qui lui avaient été enlevés à la mobilisation, il y avait même parmi eux des agrégés.

C'est ainsi que dès novembre 1914, je faisais partie du groupe du Canevas de Tir d’une armée qui opérait dans les Flandres. Ayant été par la suite envoyé dans le groupe de Canevas de Tir de l’armée qui opérait dans les Vosges. J'ai été chargé de placer sur les crêtes, au sommet de sapins bien choisis, des signaux qui devaient permettre aux artilleurs d’orienter leurs batteries.

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Nous avions avec nous des bucherons qui savaient grimper sur les arbres et couper les branches du côté où l’on devait faire monter le signal avec poulie et filin, des menuisiers qui construisaient les signaux, des ânes qui transportaient le matériel lourd dont un lourd théodolite avec son pied, car une fois les signaux placés, il fallait déterminer avec précision leurs positions par visées faites à l’emplacement des signaux géodésiques dont le Service Géographique nous fournissait les emplacements exacts.

Tout cela représentait une petite troupe qui en pleine montagne ne pouvait se déplacer qu’à pied et comme il y avait à faire bien des ascensions, je m'agrippais à la queue d’un âne pour monter avec moins de fatigue.

À la suite d’une loi votée en 1917, j'ai dû abandonner ce genre d’exercice pour rejoindre Remiremont où je venais d’être affecté comme simple soldat, dans un régiment de chasseurs alpins ; l’on m'a désigné tout de suite comme mitrailleur, mais en passant un visite médicale qui a été suivie par des examens médicaux plus sérieux, on s'est aperçu que j'étais totalement sourd d’une oreille, or, d’après les règlements, je ne pouvais être incorporé dans l’infanterie.

De là, j'ai été envoyé d’office et sans aucune intervention étrangère dans un centre d’organisation d’artillerie de campagne près de Beauvais où j'ai demandé à suivre les pelotons.

Quelques mois après, j'étais envoyé à Fontainebleau où j'ai été admis après examen probatoire comme élève aspirant. Après trois mois passés à Fontainebleau et un mois passé à Vincennes dans un centre d’instruction d’artillerie automobile, j'ai été nommé aspirant et envoyé dans les corps de troupes.

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J'étais dans un régiment de 155 long, près du canal de la Sambre au moment de l’armistice.

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Actions d’éclat et citations à l’ordre de l’armée

Paloque Emile, aspirant au 5e bataillon, 83e RAL

Historique du 83e d'artillerie

Le Régiment participe ensuite aux diverses opérations de la Région de Villers-Cotterêts (reprise de la ferme de Chavigny, des villages de Corcy, Dommiers, Cutry et Laversine, du 20 juin au 3 juillet), qui allaient fournir une base de départ à la grande attaque du 18 juillet.

Quant aux 1er et 3e Groupes laissés - à Noyon, ils étaient englobés dans notre retraite sur ce front, ne rompant qu'à l’extrême limite, sous le feu des mitrailleuses ennemies. Aucune pièce, aucune munition, aucun blessé du 83e ne sont tombés entre les mains de l’ennemi pendant les terribles journées de retraite dont il vient d’être parlé.

Offensive du 18 juillet, de Villers-Cotterêts à la Vesle

Le 83e prend part à la grande offensive de l’Armée MANGIN (de Villers-Cotterêts à la Vesle), qui devait supprimer la poche de Château-Thierry. Le 18 juillet, ses tirs précis contribuèrent puissamment à neutraliser les batteries allemandes.

Le 21 juillet, le 2e Groupe détruit un convoi de nombreuses voitures, à l’Est de la Sucrerie de Cramaille, et fait sauter de nombreux dépôts de munitions ennemis ; les incendies durent trois jours.

Le 7 août, le Régiment est déployé de Chacrise à Loupeigne, et il est le premier à pouvoir battre les ponts de la Vesle et de l’Aisne.

Le 8 août, le Régiment est mis en route pour prendre position de Vicar-Aisne à Berneuil. Il peut participer de la sorte à notre offensive entre Aisne et Ailette, qui aboutit au repli des Allemands sur leur ancienne position du Chemin des Dames. Son intervention puissante sur le point de passage obligé de Chavignon permet d’interdire à l’ennemi tous ravitaillements à ses troupes en ligne.

Le 25 septembre, le Régiment atteint la ligne Lœuilly, Banc de Pierre, La Neuville-sous-Margival. Il tirait encore le 25 à midi, lorsqu'il est dirigé sur la 1e Armée, dans la Région de Saint-Quentin.

A la suite de ces brillantes affaires, le 83e reçoit une citation à l’ordre de la 10e Armée.

Saint-Quentin

Du 27 septembre au début d’octobre, les opérations eurent pour objet de rejeter complètement les Allemands sur la ligne Hindenburg.

Le Régiment passe ensuite aux ordres du 15e C. A. pour l’attaque de la ligne Hindenburg. Il est alors déployé sur le front Gricourt, Le-Fay et Savy : il est. employé en contre-batterie et en interdiction.

Il franchit ensuite le canal du Nord et participe au forcément du canal de la Sambre. L’armistice l’arrête à l’est de Nouvion, près d’Hirson.

A rendu d’excellents services en exécutant des levers topographiques à proximité des lignes. S'est montré au 83e régiment… un modèle de conscience et de dévouement au service, toujours prêt à payer de sa personne et a fait preuve constamment de la plus belle bravoure, notamment le 4 novembre 1918, au cours d’une reconnaissance au-delà du canal de la Sambre.

Croix de guerre, Chevalier de l’ordre de la couronne de Belgique

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Je crois vous avoir déjà raconté mes aventures après cette date et comment n'ayant été démobilisé qu’en août 1919, j'ai terminé ma carrière militaire qui avait durée six ans et demi, en tirant vers la mer avec d’énormes pièces de canon de marine sur voie ferrée.

Répondant à vos diverses questions, j'ai sous les yeux le décret par lequel j'ai été nommé le 24 septembre 1919 avec effet du 1er octobre, aide astronome à l’observatoire de Nice. Il est signé par le vice-recteur de l’académie de Paris, président du conseil de l’Université L. Poincaré. Il n'y est pas question de la personne que j'ai pu remplacer à l’observatoire de Nice.

Mon père était alors général en garnison à Paris où il avait reçu la visite de M. Fayet qui désirait vivement m'avoir dans son observatoire.

La propriété de vignobles de Capestang (Hérault). Nous souhaiterions vivement que vous puissiez y venir avec les vôtres qui ne connaissent peut-être pas cette vieille ville de Lodève, citée dans des textes d’époque romaine sous le même nom que Paris, Lutetia en latin alors que Lodève s'appelait Lutava. Or en latin, lutur luti signifiait la boue, de sorte que Paris comme Lodève furent tout d’abord appelées villes de boue.

Excusez vraiment ce long verbiage. Croyez à notre très sincère amitié et veuillez ne pas nous oublier auprès de Gaby et de tous les chers vôtres.

E. Paloque

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Etablissements d’instruction dans lesquels il a fait ses études

Phases diverses de sa carrière

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Décorations

Grades universitaires

Titres honorifiques

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Sociétés savantes auxquelles il appartient

Travaux effectués sous sa direction à l’Observatoire de Toulouse en vue de leur publication

Travaux personnels ayant donné lieu à des publications

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Outre de nombreuses observations astronomiques effectuées de nuit aux instruments : observation méridiennes d’étoiles, observations de petites planètes, de comètes, d’étoiles doubles, des satellites de Jupiter et de leurs éclipses, etc…, son activité scientifique s'est portée tout d’abord sur des questions de Mécanique Céleste, en particulier sur la théorie analytique du mouvement des Planètes troyennes qui gravitent au voisinage des centres de libration du système Soleil – Jupiter ; il a aussi amélioré une méthode de détermination des orbites de petites planète par des observations rapprochées.

Les travaux poursuivis à l’Observatoire de Toulouse l’ont conduit à étudier et à perfectionner les méthodes qui se rapportent à la détermination de la position des astres d’après des mesures micrométriques effectuées sur des clichés photographiques ; il a indiqué à ce sujet une méthode nouvelle pour la réduction des clichés à grand champ ; mais tous ses efforts se sont portés sur la détermination des mouvements propres des étoiles, déplacements infimes qui sont à la base des théories sur les mouvements des étoiles de la galaxie.

Il est parvenu à déterminer ces mouvements propres d’une manière très précise en comparant directement, avec un appareil de son invention, deux clichés de la même région du Ciel, pris avec le même instrument à des époques aussi éloignées que possible. Il a rendu compte de cette méthode au Congrès de l’Union Astronomique Internationale de Moscou.

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Ayant appliqué cette méthode à des couples de clichés pris à une quarantaine d’années d’intervalle avec l’équatorial photographique de Toulouse, il a déterminé les mouvements propres encore inconnus de 30 000 étoiles environ ; enfin, en comparant de la même façon des couples de clichés obtenus en reproduisant un même réseau gravé sur une glace argentée, il a pu étudier le déplacement des images photographiques et la déformation de la gélation des plaques avec une précision qui n'avait jamais été atteinte.

L’étude de nombreux clichés célestes lui a permis de dresser des listes d’étoiles doubles nouvelles, caractérisées, soit par leur rapprochement, soit par leurs mouvements propres semblables.

Il a mis en train l’établissement et la publication du Quatrième Catalogue de Toulouse fournissant les positions et les mouvements propres des étoiles de repère de ses catalogues photographiques. Ce sont des étoiles relativement brillantes qui figurent sur des catalogues publiés, leurs positions successives ont été inscrites sur des fiches, ramenées au même équinoxe, corrigées des corrections systématiques des divers catalogues puis traitées par la méthode des moindres carrés en tenant compte de la précision de chacun d’eux, malheureusement, il n'a pu terminer cet énorme travail avant sa mise à la retraite. Il a eu cependant le temps de déterminer les mouvements propres des étoiles variables de la liste du Docteur Plaut (observateur de Leyde) en vue d’études galactiques.

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Il n'a cependant pas négligé la météorologie dont les observations s'étaient poursuivies sans interruption à l’observatoire de Toulouse depuis 1839 et qui, sous sa direction, ont continué à être exécutées régulièrement, même les dimanches et jours fériés, ce qui permet de connaître les petites variations climatiques survenus au cours de cette longue période, mais ce qui oblige à rejeter l’idée, souvent émise, d’une modification du climat, tout autant que l’influence de cycles réguliers.

Il a eu souvent l’occasion de prendre la parole , soit sur des questions théoriques au cours de congrès ou de réunions scientifiques, soit sur des questions de vulgarisation devant le grand public, soit encore, dans les circonstances les plus variées, telles que distributions des prix, décès, etc…

Il a publié plus d’une centaine d’articles, mémoires et ouvrages dont on trouvera ci-après, la liste.

Après sa mise à la retraite, il s'est intéressé à l’Archéologie et a fait un certain nombre de communications à la Société d’Archéologie du Midi de la France sur le résultat de ses propres recherches dans la région de Lodève. À l’occasion de la séance solennelle de cette société en 1966, il a traité « L’Astronomie dans l’antiquité » .

Il a aussi donné à la Société de Géographie de Toulouse diverses conférences illustrées de diapositives dans lesquelles il a raconté ses propres voyages.

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M. Paloque a terminé en ces termes l’une de ces conférences de vulgarisation

À tous, l’Astronomie fournit des sujets de méditation dans ces deux domaines qui semblent dépasser les facultés humaines : l’éternité et l’immensité.

Elle nous conduit à envisager un passé et un futur tellement éloignés que toute la vie de l’humanité n'est plus qu’un moment passager.

Elle permet à notre esprit de s'évader dans l’espace infini des astres et des mondes et il n'est pas besoin de s'éloigner beaucoup pour que la Terre ne soit plus qu’un grain de poussière perdu au milieu d’espaces glacés parmi d’effroyables incendies.

Mais en regardant de plus près dans cet Univers inhospitalier, la surface de notre planète apparait avec ses riantes contrées comme un véritable paradis.

Elle est peuplée par une race élue, unique son genre dans tout l’Univers dont la remarquable intelligence peut découvrir les secrets de la nature et en asservir les forces à ses propres besoins, ces forces naturelles qui entre ses mains peuvent devenir si salutaires ou si dangereuses à mesure que se développe son savoir.

À cette race humaine privilégiée, abandonnée à elle-même, prisonnière et isolée sur un rocher qui flotte dans l’espace, que la Science Astronomique donne conscience de son unité, qu’elle réalise sa cohésion, qu’elle lui suggère ces sentiments d’union, d’entente et de solidarité qui sont la condition essentielle de son bonheur et de sa prospérité.

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Dans cet Univers où naissent et meurent les étoiles faites de lumière et de feu par un prodigieux déchainement de leur matière incandescente sous l’influence de réactions thermonucléaires, les hommes eux aussi naissent et meurent, pétris de la même matière obscure et tiède, mais animée par un mystérieux principe de vie d’où jaillit la pensée, force immatérielle, combien puissante pour analyser le mécanisme des phénomènes, mais à jamais désemparée parce qu’elle ne peut saisir la cause profonde, la science restant impuissante pour expliquer ceux qui nous intéressent au plus point tels que l’apparition de la vie, la formation de tant d’espèces animales ou végétales, l’évolution des êtres organisés ou même l’attraction universelle qui entraine la pesanteur des corps ou le mouvement des astres.

1938 - Stockholm

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Irlande, 1955

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Renseignement sur sa famille

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Il est le fils du général Paloque, commandeur de la Légion d’Honneur, ancien Professeur à l’Ecole supérieure de Guerre. C'est lui qui commandait l’artillerie de l’armée Mangin au moment de la reprise des forts de Vaux et Douaumont en octobre et novembre 1916.

Adresse : 3ter rue de Belfort, Toulouse

Publications :

Ci-après, en abrégé :

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Lettre de René Baillaud

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B. Avril 1977

Mon cher ami

Je serais heureux si vous

Voulez bien me représenter quel a été votre curriculum vitae entre 1908 et votre mariage.

Voici ce que je crois savoir.

Je vous ai connu à l’observatoire de Paris, je suppose que vous vous sentiez… pour l’astronomie et que vous…

Vous m'avez dit que vous avez fait trois ans de service militaire mais que vous n’avez pas été démobilisé car survint la grande guerre et au total vous avez fait sept ans sous les drapeaux.

Mais, quand avez-vous fait votre stage ?

Eloge funèbre

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ELOGE DE M. LE PROFESSEUR EMILE PALOQUE

Président honoraire, Doyen de l’Académie

(1891 – 1982)

par M. le chanoine Henri LOUYAT

Source : Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse
Eloge prononcé devant l'Académie, le 24 juin 1981
Provenance :
 Bibliothèque nationale de France

Au moment où elle rendait un hommage reconnaissant à un de ses membres-fondateurs, François, Philippe, Antoine de Garipuy, décédé le 1er avril 1782, il y a deux siècles, l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, apprenait avec une profonde émotion, le décès de son doyen, Emile Paloque, survenu le mercredi 2 juin 1982, après une longue et douloureuse maladie, chrétiennement supportée.

Né en novembre 1891, à Fontainebleau, où son père officier (il sera par la suite général) était professeur à l’Ecole d’application d’artillerie, Emile a fait toute la guerre 1914-1918, comme officier d’artillerie, sa brillante conduite lui méritant la croix de guerre. Au lendemain de l’armistice, il travaille avec Benjamin Baillaud, à l’Observatoire de Paris, puis nommé à l’Observatoire de Toulouse, il y succède, comme directeur en 1931, à Eugène Cosserat.

Pendant vingt-neuf ans, de 1931 à 1960, Emile Paloque dirige cet Observatoire de Toulouse, sis à Jolimont, construit en 1841 par Urbain de Vitry en vue d’y transférer toutes les installations que Garipuy avait, dès 1761, aménagées en sa maison de la rue des Fleurs, reconstruite plus vaste en 1772. Sous sa direction, se poursuit la campagne internationale pour l’établissement de la Carte du ciel : avec régularité sont photographiées les étoiles passant au zénith de Toulouse. Les positions et mouvements propres de ces étoiles, calculés pour l’époque et l’équinoxe 1900,0 sont alors publiés dans les « Annales de l’Observatoire astronomique et météorologique de Toulouse », du tome XV (1931) au tome XXIV (1963), précieux catalogues particulièrement utilisés par tous ceux qui s'intéressent à la détermination de cet Apex, point de la voûte céleste, vers lequel se dirige le soleil avec tout le cortège de ses planètes.

Aux fonctions de directeur d’observatoire, s'ajoutent pour Emile Paloque, celles toujours passionnantes de professeur, initiant plusieurs générations d’étudiants à la beauté de la voûte céleste et aux arcanes de cette mécanique qui préside au mouvement très harmonieux de ces multitudes d’astres se mouvant sans heurt à travers le Cosmos.

Dès 1934, l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse accueillait comme un de ses membres Emile Paloque, dont elle apprécia, pendant près d’un demi-siècle, l’extrême courtoisie et la haute culture scientifique, s'enrichissant de la qualité de ses diverses communications, en particulier sur la Rotation de la Galaxie (1937), sur la Conquête du ciel par l’astronautique (1959), sur l’Astronomie et la connaissance (1963) ou encore sur l’Origine de l’Humanité (1979).

Très estimé de ses confrères, Emile Paloque fut élu en 1962 directeur de l’Académie, ce qui lui valut d’en assurer la présidence, avec une grande distinction de 1964 à 1966, période durant laquelle il accueillit en l’Hôtel d’Assezat, en mai 1964, tous les participants aux Journées spatiales.

Entouré d’une nombreuse descendance et jouissant d’une heureuse retraite, Emile Paloque savait, par quelque récital de piano, se détendre l’esprit, ou accueillir ses visiteurs. Avec son épouse, il put participer à de nombreux voyages à l’étranger, dont il rapportait d’excellentes diapositives qu'il était heureux de présenter à divers publics, en particulier aux membres de la Société de Géographie.

Très fidèle à assister à nos réunions académiques, Emile Paloque dut s'abstenir de venir en l’Hôtel d’Assezat en ces trois dernières années par suite d’une surdité très prononcée et en ces derniers mois pour cause de douloureuse maladie.

A la messe d’obsèques pieusement célébrée, le 5 juin, en l’église de sa paroisse, Notre-Dame des Grâces, ses confrères de l’Académie des Sciences, ses confrères de l’Université et du monde scientifique sont venus nombreux se recueillir et rendre hommage au savant qui, dans la contemplation du ciel, ne manqua pas de reconnaître « la puissance et la sagesse de l’Amour qui fait mouvoir le soleil et les autres étoiles».

En 1944, M. Louyat fut chargé du cours de Mathématiques préparatoires, auquel il joint aujourd’hui celui de Mathématiques générales. Ne voulant pas rester inférieur, en grade universitaire, à ses collègues de l’Ecole Supérieure des Sciences, il travaille activement, avec M. Paloque, directeur de l’Observatoire, à une thèse sur le mouvement propre des étoiles.

Théologiens, philosophes et canonistes apprendront sans envie que, pour cette thèse, il doit remplir trente mille fiches portant sur chacune d’elles, corrigés d’après une formule très récente, les nombres que fournit pour autant d’étoiles, le dernier catalogue publié en Amérique. Il restera à trouver un principe de classement des trente mille fiches.

Source : Bulletin de littérature ecclésiastique publié par l'Institut catholique de Toulouse
Provenance : Bibliothèque nationale de France

Personnel de l’observatoire en 1935

Deux entrefilets conservés par la famille, je cite les noms pour les moteurs de recherche, de gauche à droite pour les messieurs : MM Cazabon, Durand, Paloque, Jekhowki, Lacroute et Berthomieu.

Pour les dames du bureau des calculs : Mmes Sudrès, Pujol, Anglade, Reynis Montville, Soudry

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