Mamie et Bonpa, je ne vous ai connu que dans le 4e âge, simples et accueillants, mais à regarder les photos de cette page, c'est probablement ce que vous avez été toute votre vie.
Hubert, 2020
Voir aussi Emile Paloque, astronome
Emile est désormais astronome après une longue séquence militaire de 6 années qui a commencé pour lui avec, en novembre 1913, le début de son service militaire et qui ne se terminera qu'avec sa mobilisation en août 1919.
En août 1920, Emile peut épouser Yvonne Rouis.
Emile est nommé à l’observatoire de Nice où s'installe le jeune ménage et où naitront Yves et Bernard.
Emile va profiter de ces années niçoises pour rédiger une thèse sur un modèle mathématique décrivant les mouvements des astéroïdes qui gravitent autour de Jupiter (planètes troyennes) ce qui lui vaudra le titre de Docteur es Sciences mathématiques.
Grande est la responsabilité de la Faculté qui a orienté l'excellence mathématiques d'Emile sur le champ étroit de quelques centaines d'astéroïdes de notre système solaire.
A la suite de quoi, 1926, Emile est nommé à l’observatoire de Toulouse où toute la famille va s'installer.
En 1931, Emile est nommé directeur de l’Observatoire de Toulouse, poste qu'il occupera jusqu'à sa retraite en 1960.
A ce titre, il va contribuer pour la part attribuée à l’observatoire de Toulouse au projet international de création d’une Carte du Ciel : lancé en 1899 pour une durée de 15 ans, ce projet s'éternisera pendant 70 ans avant d’être définitivement abandonné avec l'arrivée des nouvelles technologies.
Grande est la responsabilité de la Faculté qui a laissé ces hommes et ces femmes passer une carrière entière à l'écart des travaux qui ont conduit à l'astronomie moderne.
Emile sera à nouveau mobilisé en 1939, ce qui explique les vacances d'été à Ostende à l'été 39.
Emile avait eu la sagesse d’acheter une propriété agricole à Plaisance-du-Touch, à quelques kilomètres au sud de Toulouse. Elle se révèlera d’un grand secours pour faire face à la pénurie de denrées alimentaire.
En l’absence de voiture, ce sont Yves et Bernard qui faisaient à vélo au moins une fois par semaine le trajet pour aller au ravitaillement.
Yves de son côté sera réquisitionné pour aller au STO ce qui lui vaudra de passer deux années à Auschwitz dans les usines qui jouxtaient le camp de concentration. Avant l’arrivée des Russes, encouragés par les Allemands, ils fuiront à pied dans l’hiver 44-45 pour rejoindre l’Allemagne puis la France.
Octobre 2020 – en attente des sources pour compléter cette section.
Deux liens sur les lieux où ont été prises certaines des photos suivantes :
Ces années sont celles de la retraite d’Emile, c’est-à-dire qu'Emile et Yvonne vont devoir songer à quitter l’Observatoire dont ils occupaient le logement du directeur depuis 30 années.
Comme il est bien connu que la retraite n'est que le prélude à une mort prochaine, cette question du logement était finalement accessoire, le plus simple consistant à faire bâtir une maison de ville si possible pas trop loin de l’Observatoire pour ne pas trop changer les habitudes.
Un terrain est trouvé rue de Belfort, dans le quartier de la gare et les plans d’une maison fonctionnelle sont vite tracés : il suffit d’un salon assez haut pour y loger un lustre en cristal et assez large pour un piano à queue. Pour la salle de bain et afin de résoudre les problèmes d’entretien à venir, il est bien entendu que tous les tuyaux seront apparents. J'ai vu de mes yeux le résultat, c'était très laid et je regrette de ne pas avoir posé la question sur le coté pratique.
C'est un principe d’urbanisme bien connu que gares et prostitution fonctionnent de concert, la rue de Belfort n'y faisait pas exception et Yvonne côtoiera sans plus de souci toutes ces dames qui la saluaient aussi à chacun de ses passages.
Mode de vie révolu, dans ces années il était convenu que toute la famille se retrouvait rue de Belfort pour les deux repas du jeudi et aussi les deux repas du dimanche. Orchestré comme un mouvement de planètes, il y avait une heure d’arrivée habituelle qui permettait de s'assoir à table, toujours à la même place, signalée par les pochettes à serviettes. La dernière bouchée avalée, le café bu, chacun repartait à ses occupations.
A cinquante années de distance nous ne savons trop comment Colette et Lilette pouvait y trouver leur compte. Peut-être y trouvait-elle une pose dans leurs tâches ménagères qui devaient être beaucoup plus lourdes que de nos jours.
Emile a fait partie d’un certain nombre de sociétés savantes qui avait toutes comme point commun d’être hébergées dans l’Hôtel d’Assezat, à savoir :
Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse pour laquelle il fit un certain nombre de conférences dont le texte nous est parvenu :
1937, Rotation de la galaxie
7 décembre 1958 : A la conquête du ciel
10 octobre 1962 : L’astronomie et la connaissance
20 mars 1966 : L’astronomie dans l’antiquité
24 novembre 1977 : Périodes glaciaires
1979 : Sur l’origine de l’humanité
Société de géographie de Toulouse pour laquelle il fait des conférences avec projections de photos, sur ses voyages :
24 Janvier 1960 : Voyage en URSS à l’occasion du Congrès de l’Union Astronomique Internationale
4 février 1968 : Voyage au Proche-Orient
7 et 21 janvier 1969 : Voyage archéologique en Tunisie
27 avril 1969 : Voyage en Tunisie, des montagnes de l’Atlas jusqu'au Sahara
20 décembre 1970 : Croisière archéologique en méditerranée orientale
9 décembre 1973 : Suisse, Autriche, Italie du nord
7 janvier 1973 : Voyage en Sardaigne
9 novembre 1975 : Voyage en Corse suivi de quelques curiosités du Lodévois
19 novembre 1978 : Croisière en méditerranée et océan, iles canaries
Société archéologique du Midi de la France : pour laquelle il fit aussi quelques conférences :
21 janvier 1964 : Vestiges antiques voisins de Lodève (compte rendu de fouilles récentes), une église préromane récemment découverte sur le Causse du Larzac
6 février 1968 : Les églises préromanes du diocèse de Lodève
18 novembre 1969 : Les emplacements ou vestiges d’églises de la région de Lodève, présumées préromanes
Emile et Yvonne passaient leur été à Lodève où ils ne manquaient pas d’accueillir Marcel et Henriette pour de très long séjours. La tradition familiale rapporte même que Marcel a toujours conservé sa clé de la maison alors que le partage avait été fait depuis des années. Naturellement, ceci était tout à fait naturel et très loin de poser problème.
Souvenir des époques précédentes, il était bien établi que tout le monde se retrouvait à Lodève pour la première semaine de septembre.
Jamais à court de solutions simples et élégantes, Emile dont la surdité devenait maintenant un handicap, regardait désormais la télévision l’oreille collée contre le haut-parleur et regardant l’image dans un miroir de salle de bain posé en face de lui sur une table.
Yvonne n'avait rien à lui envier et connaissant bien son mari, avait fait installer un bouton pour le klaxon en face du siège passager qui lui permettait d’annoncer leur présence dans les routes sinueuses du Larzac.
Emile atteindra 90 ans avant de disparaître en 1982. Yvonne lui survivra huit années et atteindra 94 ans.