Louis Grégoire dont le père est mort en 1794 quand il avait 3 ans, est élevé par sa mère à Verdun.
En 1808, il a 19 ans et s’engage dans le Grande Armée, dans le corps du Génie – comme son père. Il va alors passer 5 ans en Espagne ou il assistera plutôt qu’il ne participera à des combats, ce qui explique sans doute qu’aucune blessure ne soit mentionnée dans ses états de services. Pas plus d’ailleurs qu’ils ne signalent les périodes de congés où il aurait pu remonter à Verdun voire sa mère
Il ira ensuite dans diverses garnisons en France pour arriver en 1821 à Prats-de-Mollo.
En 1822, âgé de 30 ans, il épouse Marie Arquer qui apporte au ménage une maison dans le centre de Prats qui restera dans la famille jusqu’à la fin du xxe. Celle-ci lui donne un fils, Louis Prosper, l’année d’après.
Louis Grégoire est considéré comme un bon élément, rigoureux et organisé avec même un certain sens artistique pour le dessin, il peut progresser et obtient sa 2e classe en 1833, puis sa première classe et enfin la légion d’honneur en 1841 alors qu'il est désormais en poste à Carcassonne.
Malheureusement, il se laisse aller, se met à boire et prend un embonpoint qui commence à le gêner pour se déplacer. Sa santé en pâtit et il meurt en activité à l'âge de 51 ans.
Marie doit alors connaître une période difficile sur la plan financier puisque nous la retrouvons tenant un tabac à Bompas, à côté de Perpignan, et empruntant en 1858 (elle a 64 ans) une somme importante à un cousin au 4e degré du côté de son père.
Détail, de tous les services et de toutes les positions dans lesquelles le Garde s’est trouvé, Batailles, Sièges, Actions remarquables, Blessures, etc
L’armée d’Aragon depuis le 9 septembre 1808 jusqu’au 24 juillet 1809, a assisté au siège de Saragosse.
Burgos depuis le 24 juillet 1809 jusqu’au 11 avril 1810
Madrid, depuis le 11 avril 1810 jusqu’au 1 avril 1811
L’armée du midi commandée par le Maréchal Duc de Dalmatie, depuis le 1er avril 1811 jusqu’au 21 juin 1813. Savoir : à Séville dans la 7e compagnie de mineurs jusqu’au 1 août 1811, à Séville dans le 7e bataillon de Sapeurs jusqu’au 17 août 1812, à la division commandée par le Général Laval jusqu’au 12 décembre 1812, à la division commandée par le Général Baron Daricauh jusqu’au 12 juin 1813. À assisté au passage du pont de Dalba-Detormes, en avance de Salamanque, au combat de Sarragose, à la bataille de Vittoria.
L’armée des Pyrénées depuis le 21 juin 1813 jusqu’au 10 juin 1814, a assisté aux combats du camp de Sarra, à celui du 24 décembre 1813 devant Bayonne, aux batailles d’Ort ? et de Toulouse.
Grenoble depuis le 10 juin 1814 jusqu’au 20 septembre de la même année, savoir 4e bataillon de sapeurs jusqu’au 11 octobre et au ? régiment du génie jusqu’au 20 septembre 1814.
? du 20 septembre 1814 jusqu’au 20 janvier 1815
Grenoble depuis le 20 janvier 1815 jusqu’au 1 mai même année
Lyon depuis le 1er mai jusqu’au 1er juillet 1815
La Rochelle depuis le 1 juillet 1815 jusqu’au 4 juillet 1816
Montpellier depuis le 1er juillet 1815 jusqu’au 4 juillet 1816
Montpellier depuis le 4 juillet 1816 jusqu’au 4 février 1819, savoir : à la compagnie provisoire de sapeur de Montpellier jusqu’au 1 septembre 1816 et au régiment de Montpellier (Corps Royal du Génie) jusqu’au 4 février 1819
Toulouse, depuis le 4 février 1819 jusqu’au 1 décembre même année.
Soit, 11 ans, 2 mois et 21 jours avec le grade de garde du génie de 3e classe depuis le 8 février 1819.
Corps Royal du Génie, Rapport particulier sur M. Tailleur
Noms et prénoms : Tailleur (Louis Grégoire)
Grades : Garde du génie de 3e classe
Date de naissance : né le 23 décembre 1791
Entré au service dans la 7e compagnie de. le 9 septembre 1809
Passé fourrier au 4e bataillon de sapeur, le 1er août 1811
Sergent major, le 1er avril 1814
Passé au 3e régiment du génie, le 11 septembre 1814
Passé à la compagnie… de sapeurs de Montpellier, le 6 août 1816
Nommé garde du génie, le 11 janvier 1819
Employé dans la direction de Perpignan jusqu’au 10 octobre 1821, époque de l’arrêté de services.
Total des services : 13 ans et 22 jours.
Campagnes : À fait les campagnes de 1808, 1809, 1810, 1811, 1812, 1813 et 1814 à l’armée d’Espagne. Total des campagnes : 7 ans.
Instruction : Dessine bien, a une belle main, elle est en état de faire toute espèces de lever pour conduire des travaux.
Moralité : a une très bonne conduite.
Principes : ?
Fortune : n’a point de fortune.
Est-il marié ou non marié : Il n’est point marié.
Physique : d’une forte constitution et d’une taille de
Certifié par nous, Capitaine au corps royal du Génie, à Prats-de-Mollo, le 10 août 1821.
Extrait du registre de l’état civil de la commune de Prats-de-Mollo, du traité de mariage de M. Tailleur Garde du Génie et de Marie Arquer.
L’an 1822 et le 7 janvier à cinq heure du soir par devant nous, officier de l’état civil de la commune de Prats-de-Mollo, chef-lieu de canton dans le 2e arrondissement des Pyrénées Orientales, sont comparu le sieur Louis Grégoire Tailleur, garde du génie en cette place, garçon, âgé de trente ans accomplis, né le 23 décembre 1791 à Verdun, chef-lieu du quatrième arrondissement du département de la Meuse, fils des défunts Pierre Tailleur, officier des mineurs, décédé le 3e jours complémentaire de l’an 2 (19 septembre 1794) à Thionville département de la Moselle en son vivant y domicilié et d’Alexise Baldé, décédée le 20 mai 1817 à Verdun, en son vivant y domicilié, constat des deux actes de décès qui nous ont été représentés et demoiselle Marie Juste Rufine Arquer, propriétaire, fille, âgée de 27 ans accomplis, née le 10 floréal an deux (7 mai 1794) en cette commune de Prats-de-Mollo et y domiciliée (majeure), fille de défunt Louis Arquer, propriétaire, décédé le 4 février 1817 et de Marguerite Homs, décédée le 16 décembre 1823 dans cette commune,… constat des actes de décès qui nous été représentés, lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et dont les publications ont été faites devant la principale porte d’entrée, de notre maison commune… vu le consentement pour la célébration du dit mariage donné le 21 novembre 1820 par monsieur le directeur des fortifications à Perpignan ; à ce autorisée par la décision ministérielle du 25 octobre 1808 qui attribue à Monsieur le directeur des fortifications les attributions du conseil d’administration des corps, en ce qui concerne les permissions de mariage accordées aux gardes du Génie, faisant droit à leur réquisition, après avoir donné lecture de toutes les pièces mentionnées… sont unis par le mariage.
De quoi avons du présent acte en présence du sieur Jean Duran Damiche, propriétaire âgé de 52 ans, oncle paternel par alliance au troisième degré de la contractante, François Carrère, propriétaire, cousin paternel au quatrième degré de la contractante âgé de 46 ans, tous domiciliés en cette commune, Pierre Jean Baptiste Aimable Olivier, Garde d’artillerie en cette place, âgé de 50 ans et de Jean Baptiste Gervais Perchet, garde du Génie au fort les bains, dans cet arrondissement, âgé de 48 ans, lesquels après qu’ils leur a été donné lecture, l’ont signé avec nous en le contractant.
Louis Grégoire à 30 ans et Marie 27 lors de leur mariage ; leurs 4 parents sont décédés à cette date.
L’an 1822, et le 7 janvier à 5 heures du soir,… sont comparus le sieur Louis Grégoire Tailleur, garde de génie dans cette place, garçon, âgé de trente ans accomplis, né le 23 décembre 1791 à Verdun,… fils des défunts Pierre Tailleur, officier de Mineurs, décédé le 3e jour complémentaire de l’an II (19 septembre 1794) à Thionville,… en son vivant y domicilié, et d’Alexise Baldé, décédée le 11 mai 1810 à Verdun, en son vivant y domicilié…
Et de demoiselle Marie Juste Ruffine Arquer, propriétaire, fille, âgée de 27 ans accomplis, née le 17 floréal an II (6 mai 1794), fille des défunts Louis Arquer, propriétaire, décédé le 14 février 1807 et de Marguerite Homs, décédée le 16 décembre 1809, tous deux en cette commune de Prats-de-Mollo, en leur vivant y domicilié…
Le président du conseil, ministre de la guerre,
Sous l’autorisation du roi, a nommé le sieur Tailleur (Louis Grégoire), garde de 2e classe du génie, employé à Prats-de-Mollo à l’emploi de garde de 1re classe du génie, pour remplir ses fonctions sous les ordres des officiers généraux, supérieurs et particuliers du corps royal du génie.
Il jouira, en conséquence, des appointements de 1 500 francs attribué à cet emploi.
Fait à Paris, le 30 décembre 1833
Monseigneur duc de Dalmatie
Louis Grégoire est en 1841 en poste à Carcassonne.
Le grand chancelier de l’ordre royal de la Légion d’honneur certifie que M. Tailleur (Louis Grégoire), garde du Génie de 1re classe à Carcassonne, a été nommé chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur le 28 avril 1841 pour prendre rang à dater du même jour.
Paris, le 10 mai 1841, Le maréchal de camp, secrétaire général de l’ordre
Louis Grégoire est mort dans sa maison de Prats. Les oncles Duran et Carrère étaient déjà les témoins du mariage en 1822.
L’an 1843, le 2 avril à 3 h de l’après-midi,… ont comparus les sieurs Duran Damich, propriétaire, âgé de 72 ans, oncle paternel par alliance au troisième degré du décédé ci-après et François Carrère, aussi propriétaire, âgé de 68 ans, cousin paternel, au quatrième degré, par alliance du dit décédé, tous les deux domiciliés à Prats-de-Mollo, lesquels nous ont déclaré,… chevalier de la légion d’honneur , âgé de 51 ans, natif de Verdun,…
Époux de la dame Arquer, Marie, Juste, Ruffine, fils des défunts Pierre Tailleur, officier des Mineurs quand vivait, et de Alexise Baldé, marié, est décédé en sa maison d’habitation sise à Prats-de-Mollo, sur la grande place, ainsi que nous nous en sommes assurés…
Prats-de-Mollo, le 22 avril 1843
Veuve depuis maintenant 9 ans, Marie habite désormais Bompas ou elle tient un tabac.
Napoléon par la grâce de Dieu et la volonté nationale, empereur des français, à tous présents et à venir, salut :par devant Joseph Duran, notaire… sont comparus : 1° M. Jean Arquer, propriétaire domicilié à Prats-de-Mollo, 2° M. Prosper Tailleur, propriétaire domicilié à la commune de Bompas, agissant au nom et comme mandataire de la dame Marie Arquer, sa mère, veuve de feu M. Louis Grégoire Tailleur, propriétaire et débitante de tabac, domiciliée à Bompas, suivant procuration délivrée en brevet par M. Talairach notaire à Perpignan, le 15 mai 1854 enregistrée, laquelle demeure annexée à la minute des présentes.
Lesquels ont déclaré vouloir faire par la présente, le partage amiable entre eux : 1° d’une maison d’habitation sise à Prats-de-Mollo confrontant d’orient à la maison de M. Anglade, du midi au chemin des rondes et au rempart, du couchant à la maison du sieur Jacques Maillard et du nord à la place publique, 2° d’un jardin potager situé à la commune de Prats-de-Mollo confrontant d’orient le jardin du sieur Bonaventure Boixeda, du midi la rivière du Tech, du couchant le jardin de Mme Justine Boixeda née Durand et du nord le rempart de la place, lesquels maison et jardins dépendent des successions des défunts Louis Arquer et dame Marguerite Homs père et mère des dits Jean Arquer et Marie Arquer copartageants et appartiennent à ces derniers dans la proportion suivante : 9/16,5 au dit sieur Jean Arquer dont 4/16 pour son quart en préciput et 4/16 pour sa part de réserve et 1/16
et demi comme héritier de la défunte dame Thérèse Arquer sa sœur, décédée, épouse du sieur Jean Puitg et les 6/16,5 restant à ladite dame Marie Arquer veuve Tailleur dont 4/16 pour sa part dans la réserve, 1/16,5 comme héritière de ladite dame Thérèse Arquer, épouse Puitg sa sœur et enfin 1/16 pour l’avoir acquis de M. Pierre Parès, juge de paix à Prats-de-Mollo, tuteur des demoiselles Marie Parès et Eléonore Parès mineures suivant acte sous seing-privé en date à Prats-de-Mollo du 25 juillet courant mais enregistré le 26 du même mois folio 7 recto cases 1 et 2 par M. Turin receveur à Prats-de-Mollo qui a perçu 15,75 francs.
En conséquence, les comparants ont composé amiablement les deux lots ci-après :
Premier lot : ce lot a été composé : 1° des deux tiers environ de la maison à prendre au couchant à partir du mur de refend qui deviendra mitoyen entre les copartageants, jusques à la confrontation avec la maison du sieur Jacques Maillard et dans le sens opposé depuis la place publique jusqu’au chemin des rondes à l’exception cependant d’un petit réduit qui se trouve au rez de chaussée de cette partie de maison attenant au chemin des rondes et dans lequel se trouve un four et une petite écurie ; 2° de deux tiers environ du jardin potager à prendre au midi entr la rivière du Tech et le mur de soutènement ou rive qui soutient la partie supérieure du dit jardin fera partie du deuxième lot.
Second lot : ce lot a été formé : 1°du tiers environ restant de ladite maison à prendre au levant depuis le mur de refend susdit jusques à la confrontation avec la maison de M. Anglade et dans le sens opposé, depuis la place publique jusqu’au pathus ou porchon appartenant à a commune ; 2°du réduit désigné ci-dessus ayant 6 mètres 25 de longueur du levant au couchant et 5 mètres 50 de largeur du nord au midi, pour l’entrée duquel le propriétaire de ce lot devra pratiquer une porte qui s’ouvrira sur le pathus ou porchon de la commune ; 3°et du tiers environs restant du dit jardin potager à prendre au nord entre le rempart et le mur de soutènement ou rive qui le sépare de la partie inférieure du dit jardin assigné au premier lot.
Cette composition de lots faite, les comparants se sont fait entre eux les abandonnements suivants : pour remplir le dit à Jean Arquer des 9/16,5 lui revenant dans les dits maisons et jardins, le sieur Prosper Tailleur au nom qu’il agit, lui a abandonné tout ce qui est compris dans le premier lot, ce qui a été accepté par le sieur Jean Arquer ; et pour remplir ladite dame Marie Arquer, veuve Tailleur des 6/16,5 lui revenant dans les mêmes immeubles, le dit sieur Jean Arquer lui a abandonné tout ce qui compose le second lot, ce qui a été accepté par le sieur Prosper Tailleur son mandataire.
Toutes les ouvertures existantes dans le mur de refend susdit seront bouchées à pierre et à chaux aux frais communs des parties qui s’accordent mutuellement une année pour l’exécution de ce travail.
Et jusqu’à cette époque, les escaliers et passages intérieurs seront communs aux parties pour se rendre dans leurs propriétés respectives.
Chacun des copartageants jouira exclusivement du lot à lui attribué ; il paiera à l’avenir les contributions auxquelles ce lot pourra être assujetti ; il supportera de plus toutes les servitudes actives ou passives et charges quelconques pouvant grever le dit lot.
Les comparants ont ensuite exposé qu’il dépendait encore des successions susdites de feu Louis Arquer et feu Marguerite Homs les 15/32 d’une métairie appelée Las cases, sise à Prats-de-Mollo, qui ont été vendus au sieur Jean Coste de Saint-Laurent de Cerdans suivant acte reçu par Me Fortagut, notaire à Céret, le 1er mars 1844, enregistré moyennant le prix de 10.800 francs ; que cette vente fut consentie par le dit Jean Arquer, soit en son nom personnel soit au nom de sa sœur, ladite dame Marie Arquer, veuve Tailleur en vertu de la procuration de cette dernière délivrée en brevet par Me Noelle, notaire à Prats-de-Mollo le 29 février 1844, enregistrée ; que sur le prix de cette vente, touché par le sieur Jean Arquer, une somme de 3.960 francs revenait à ladite dame Marie Arquer en paiement des 5/32,5 qui lui appartenaient dans ladite métairie, soit du chef de ses dits père et mère, soit comme héritière de sa sœur, feu Thérèse Arquer, épouse Puig. Mais jusqu’à ce jour, une somme de 2020 francs seulement a été reçue par ladite dame Marie Arquer, veuve Tailleur, en divers acomptes et à différentes époques ainsi que le reconnaît le Sieur Prosper Tailleur son mandataire qui en fournit quittance au dit Jean Arquer, ce acceptant.
En diminution des 1840 francs revenant encore à Marie Arquer, veuve Tailleur sur le dit prix de vente, le dit sieur Jean Arquer lui cède et transporte une somme de 600 francs à prendre sur celle de 918,84 francs que lui doit l’administration du génie pour indemnité de la portion lui appartenant dans la terrasse attenante à la maison partagée ci-dessus que ladite administration se propose de démolir incessamment en vertu du jugement d’expropriation pour cause d’utilité publique rendu par le tribunal de Céret, le 21 juin 1853, enregistré.
Et quant aux 1240 francs restants, le même sieur Jean Arquer promet et s’oblige de les payer à ladite dame Marie Arquer veuve Tailleur se sœur de la manière suivante ; 400 francs le 27 juillet 1856 et 440 francs le 27 juillet 1857, le tout avec l’intérêt légal qui diminuera chaque année en proportion des acomptes qui seront payés sur le capital. Pour garantie de paiement de ladite somme en principal et intérêts,
Le dit Jean Arquer a hypothéqué spécialement la partie de maison et de jardin qui lui a été attribué par le partage ci-dessus.
Au moyen du partage qui précède et des conditions qui y sont exprimées, les parties se déclarent être satisfaites du lot qui leur est échu, promettant de ne revenir jamais contre les présentes sous quelque prétexte que ce soit, se faisant réciproquement cession l’une à l’autre des parts respectivement assignées sous la garantie ordinaire en matière de partage.
Les parties déclarent en outre avoir procédé avant les présentes au partage du mobilier des deux successions y compris la créance dotale de feue Marguerite Homs sur laquelle ladite dame Marie Arquer veuve Tailleur avait un préciput de 300 francs à elle léguée par sa mère dans son testament reçu par maître Guitard notaire à Prats-de-Mollo le 15 décembre 1839, enregistré.
Dont acte fait et passé à Prats-de-Mollo en l’étude, le 27 juillet 1854 en présence de M. Dieudonné Boixeda, M. Bonaventure Rondony fils négociant et de M. Thomas Carrère boucher et propriétaire, tous deux domiciliés à Prats-de-Mollo, témoins à ce requis soussignés avec les comparants et Me Duran notaire qui en a gardé minute, après lecture faite. Signé à la minute – Arquer – Tailleur – Rondony fils – Carrère – Duran notaire.
Enregistré à Prats-de-Mollo le 28 juillet 1854.
Par devant Me Antoine Talairach et son collègue notaires à Perpignan, soussignés, a comparu la dame Marie Arquer, débitante de tabac, veuve de M. Louis Grégoire Tailleur, demeurant à Bompas. Laquelle a, par ces présentes fait et constitué pour son mandataire spécial et aux fins ci-après général M. Prosper Tailleur, propriétaire domicilié à Bompas, son fils auquel la constituante donne pouvoir de pour elle et en son nom, procéder à toute liquidations et partages, notamment de feu Louis Arquer et Marguerite Homs, composer les masses, laisser tous objets communs, former les lots, les tirer au sort ou procéder par voie d’attribution, accepter celui qui échouera ou sera abandonné à la constituante, payer ou recevoir toutes soultes, donner pouvoir à l’un des héritiers de suivre le recouvrement des créances laissées en commun, poursuivre les licitations ou défendre, faire faire dites visites et estimations préalables, surenchères et se rendre adjudicataire,…
Première grosse délivrée à Mme Marie Arquer, veuve Tailleur
Inscription est requise au bureau des hypothèques de l’arrondissement de Céret.
Au profil de la dame Marie Arquer, veuve de M. Louis Grégoire Tailleur, débitante de tabac, demeurant à la commune de Bompas et pour laquelle domicile est élu en l’étude de Maître Antonin Fortague, avoué demeurant à Céret, rue du commerce.
Contre M. Jean Arquer, son frère, secrétaire de la Mairie de Prats-de-Mollo, y domicilié.
En vertu d’un acte reçu par Me Duran, notaire à Prats-de-Mollo le 27 juillet 1854, en registre, portant partage d’une maison et d’un jardin à Prats-de-Mollo entre ladite dame Marie Arquer et le dit sieur Jean Arquer et, obligation pour ce dernier en faveur de la première d’une somme de 1.240 francs pour reliquats de leurs comptes.
À nouveau le très fidèle oncle François Carrère qui vient prêter 1.500 francs à sa nièce. Somme équivalente à une année de salaire de Louis Grégoire en 1833.
Madame Marie Arquer, propriétaire, veuve de M. Louis Grégoire Tailleur, en son vivant, garde du génie, domiciliée à Prats-de-Mollo, laquelle s’est reconnue par les présentes légitimement débitrice
Envers M. François Carrère, propriétaire et boucher, domicilié à Prats-de-Mollo, ici présent et ce acceptant,
De la somme de 1.500 francs pour prêt de pareille somme fait par le dit Carrère à ladite dame Marie Arquer, Veuve Tailleur, parie avant les présentes et comptant cejourd’hui en bonne monnaie d’argent au cours actuel pour servir à ses besoins et affaires,.
Ladite dame Marie Arquer promet et s’oblige d’apporter et rendre ladite somme de 1.500 francs au dit M. François Carrère ou au porteur de son pouvoir et de la grosse des présentes dans cinq ans à compter de ce jour et de lui en payer les intérêts au taux légal de 5 pour 100 par annuités échues depuis cejourd’hui jusqu’au jour de son réel remboursement.
À la sureté et garantie de ladite somme de 1.500 francs ainsi que pour assurer le service exact des intérêts stipulés,
Ladite dame Marie Arquer a hypothéqué spécialement, 1° une maison d’habitation située à Prats-de-Mollo confrontant d’orient à la maison de M. Anglade, du midi au chemin des rondes et au rempart de la place ; du couchant à la maison du sieur Jacques Maillard et du nord à la place publique ; 2° et un jardin potager sis à Prats-de-Mollo confrontant d’orient au jardin du sieur Boixeda, du midi à la rivière du Tech, du couchant au jardin de Mme Justine Durand, épouse Boixeda et du nord au rempart de la place de Prats-de-Mollo.
Dont acte lu aux parties,
Fait et passé à Prats-de-Mollo, le 1er Avril 1858, en présence de M. Michel Puitg, tailleur d’habits, et de M. Louis Vergès, instituteur privé, tous domiciliés à Prats-de-Mollo, témoins appelés aux présentes, soussignés avec le dit M. François Carrère et Me Duran, notaire qui en a gardé minute. Ladite dame Marie Arquer requise de signer a déclaré ne savoir.
C’est François le petit-fils qui verse, presque 30 ans après, le dernier remboursement. Les cousins Carrère sont de bons cousins.
Nous soussignés déclarons avoir été remboursés du montant de la valeur du présent gage, montant à la somme de 1.500 francs. Cette somme nous a été rendue en deux fois, savoir 1.000 francs il y a quelques années et 500 francs en cinq billets de banque, le 23 décembre 1887. Il a été donné récépissé de la première de ces sommes, la dernière de 500 francs nous a été remise par M. François Tailleur, commis des postes et télégraphes à Alger.
Grenoble, le 26 décembre 1887.
Marie Juin, née Carrère
Demande de pension pour la veuve d’un militaire
Etats de services après son décès
Extrait du registre des naissances pour Louis-Grégoire
Acte de décès d’Alexise
Ecriture : Ecrit très bien mais un peu lentement.
Orthographe : Correcte
Calcul : Très bien
Métré des ouvrages : Ne laisse rien à désirer
Lever : En connait la méthode et l’applique bien ; a travaillé au lever par… des environs de la Place
Nivellement : Nivelle très bien
Dessin : Dessine très bien et avec goût
Surveillance des travaux : A toutes les connaissances et l’expérience nécessaire pour bien surveiller les travaux, mais manque un peu d’activité et d’insistance
Langues étrangères : N'en connait aucune
Capacité : Plus que suffisantes pour son emploi
Conduite et moralité : Très bonne, cependant le chef du Génie croit avoir remarqué que M. Tailleur s'adonne quelque fois à la boisson. Il sert d’ailleurs avec mollesse et a besoin d’être couramment stimulé.
Physique, constitution et santé : Quoique M. Tailleur n'ait que 51 ans, il n'est déjà plus ingambe, ce qui tient peut-être à sa corpulence. Sa constitution et sa santé sont bonnes.
Opinion de l’inspecteur général : Ce garde est peu actif, ce qui tient peut-être à son âge.
A Perpignan, le 10 septembre 1842
… que cet employé militaire laisse quelque chose à désirer sous le rapport de la sobriété et du zèle dans son service. Ci-joint une lettre dans laquelle j'invite M. Tailleur à faire montre d’un peu plus d’entrain à l’avenir… faites la lui parvenir.
L’examen des notes qui ont été envoyées sur votre compte, à l’inspection de cette année, a donné lieu de remarquer, monsieur, que vous laissez quelque chose à désirer sur le rapport de la sobriété et du zèle dans votre service.
J'espère que cet avertissement va suffire et que vous ferez en sorte de ne plus vous attirer de semblables reproches à l’avenir.
Candidat à la Légion d’Honneur, le 21 mars 1841
Perpignan, le 17 février 1840
Le chef du Génie à Narbonne m'adresse deux pièces qui prouvent que le vrai nom de M. Tailleur sur l’orthographe duquel il y avait des doutes, doit être écrit réellement comme il signe.
Taillieur est le nom inscrit dans l’acte de naissance de Louis Grégoire
Ecriture Très bien
Orthographe Fait assez souvent des fautes
Calcul On ne peut mieux, la tenue de ses comptes mérite toute confiance
Métré des ouvrages Sais toiser toute sorte de surfaces et solides qui n'exigent pas de grandes connaissances en géométrie
Lever Il sait lever au mètre et à la planchette et à la boussole
Nivellement On a l’habitude avec le niveau d’eau et de maçon
Dessin Il serait difficile de dessiner le trait et de lever avec plus de netteté. Possède une partie scientifique : détermination des ombres, règlement des horizontales
Surveillance des travaux Entend parfaitement cet objet
Langues étrangères
Capacité : Instruit, intelligent, au fait du service, ce garde qui cependant n'a pas des moyens d’une haute portée, s'acquitte d’une manière très satisfaisante de ses devoirs qu'il exerce presque toujours loin de son chef.
Conduite et moralité : Excellentes, d’une grande douceur, aimé, estimé de ses chefs pour lesquels il a respect et déférence.
Physique, constitution et santé : Agréable, bien fort et vigoureux. Acquiert trop d’embonpoint ce qui nuit à son activité.
1849
Opinion de l’inspecteur général : Le garde Tailleur est excellent et le fait remarquer par pour la surveillance des travaux, la netteté de son dessin et la tenue de la comptabilité
Etats de services au 1er septembre 1840