La-Coste-de-Dalt
Prats-de-Mollo Mise à jour septembre 2021
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La Coste-de-Dalt c'est, en 1912, un placement de François et Thérèse dans une exploitation agricole.

Faite de pâturages et peuplée de bétail, c'est à 1 200 m d'altitude, sur la route du col d’Ares, un site exceptionnel habité depuis toujours au prix d'une vie isolée et rude.

Thérèse avait l’habitude d’y monter à pied depuis Prats ce qui lui valut une réputation de bonne marcheuse.

Prosper toute sa vie aimera s'y rendre, ce qui lui donnait l’occasion de pratiquer son catalan dans la grande et sombre cuisine où l’on goutait la charcuterie de l’année en parlant de choses et d’autres un verre à la main.

Sainte Marguerite

Dans l’un des derniers lacets avant d’arriver au col d’Ares, Sainte Marguerite toute petite chapelle dont nous ne savons rien si ce n'est qu'elle est surement très ancienne et aujourd’hui délabrée.

Passage obligé des visites à La Coste, toutes les générations s'y succédées, toujours rapidement parce qu'il n'y a tout de même pas grand-chose à y faire.

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La Coste

Une exploitation c'est avant tout des exploitants, c’est-à-dire à cette époque des fermiers qui étaient souvent Espagnols parce qu'à bien y regarder Camprodon est à peine plus loin que Prats et que les alpages du col d’Ares ne constituent pas une frontière bien impressionnante.

Au tournant du xxe les fermages étaient courts, sans doute parce qu'il n'y avait ni matériel imposant ni investissements lourds et qu'après tout, l’herbe devait facilement être moins rude ailleurs qu'à La Coste.

Ces changements étaient loin d’être fluide cependant, chacun défendait son bout de récolte ou négociait sa date de départ, ce qui obligeait Thérèse et Prosper à y consacrer du temps et de l’énergie.

Puis sont venus Marie et Rosendo avec eux, Marty (frère) qui est le berger au parapluie.

Ils ont dû s'y trouver bien puisqu'ils n'en partiront que 40 années plus tard après avoir élevé leurs enfants Pallade, Marie-Rose, Jean et Jacqueline.

1863, Bail pour La-Coste-de-Dalt

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Par devant Joseph Duran, notaire à la résidence de Prats-de-Mollo, soussigné assisté des témoins après nommés

et comparu

Monsieur Michel Hortet, capitaine des douanes en résidence à Groisy (Haute Savoie)

Lequel a, par ces présentes, baillé à ferme et à loyer pour l’espace de 4 années entières et consécutives qui commencent le premier janvier prochain et finiront à pareil jour de l’an 1868 exclusivement.

Au sieur François Royet, cultivateur demeurant à Casadumon, commune du Tech et avant dans la commune de Prats-de-Mollo, présent et acceptant la métairie connue sous le nom de La Coste de Dalt composée de bâtiments pour le fermier et le propriétaire des terres labourables et de terres incultes près pâtures bois et jardins, situé le tout sur le territoire de la commune de Prats-de-Mollo et parfaitement connu du preneur.

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Le bail est fait aux clauses et conditions suivantes : ledit François Royet preneur sera tenu de jouir de ladite métairie affermée en bon ménager et père de famille. Il sera obligé de l’exploiter, fumer, ensemencer, cultiver et récolter en temps et saisons convenables et conformément aux usages du pays sans jamais dessoler. Pour cela, il devra garnir la métairie de bestiaux de toute espèce en nombre suffisant pour son exploitation. Les réparations d’entretiens nécessaires aux bâtiments de ladite métairie et aux rigoles établies pour l’écoulement des eaux pluviales seront à la charge du preneur qui sera tenu aussi de relever et reconstruire les murs de soutènement des terres affermées s’ils s’écroulent pendant la durée du présent bail ;

Le locataire dit Artrigayre qui occupera le bâtiment avec jardins appelés can boulone dépendant de la métairie affermée sera toujours choisi par le bailleur. Le locataire aura seul le droit de défricher et cultiver les terrains dit Artugues dépendant de la même métairie moyennant la redevance annuelle habituée et payable au preneur qui désignera les Artrigues et les Astibades.

Le preneur ne pourra couper aucun arbre de ladite métairie si ce n’est pour la confection des instruments aratoires mais alors les bois nécessaires seront toujours désignés par le bailleur et coupés en sa présence. Le preneur sera tenu d’émonder tous les ans au mois de mars les saules et les peupliers dont les branches seront parvenues à leur cinquième pousse. Les dépouilles lui en appartiendront à l’exception des branches propres à servir de plants dont l’emploi sera fixé ci-après.

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Le preneur sera tenu de planter tous les ans sur les points de ladite métairie désignée par le bailleur une centaine d’arbres que ce dernier lui fournira, soit du produit de l’émondage prescrit ci-dessus, soit des autres essences qu’il jugera convenables. Ces arbres seront toujours entourés de tuteurs et de ronces pour les préserver.

Les bêtes à laine du preneur ne pourront être introduits dans les pacages des bois taillés après l’enlèvement des coupes, que lorsque ces bois auront atteint leur première pousse, c’est-à-dire à partir du 15 septembre suivant ; le gros bétail ne pourra entrer dans ces bois lorsqu’ils auront atteint leur troisième pousse. Le gros bétail sera entièrement exclu des nouvelles plantations.

Comme le sieur François Roget, preneur trouvera au commencement du bail les terres de la métairie de La-Coste-de-Dalt ensemencées de seigle avec de l’engrais convenable, il sera obligé de laisser à la fin du bail les sols afférents à l’année également ensemencées de seigle avec l’engrais nécessaire.

Le bailleur se réserve le droit de planter en châtaigner le terrain appelé Sabric sur le versant opposé à la partie déjà plantée en châtaigner, comme aussi de faire cultiver par le locataire de Can Boulone les plantations faites ou à faire.

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Le bailleur aura toujours à sa disposition le bâtiment renfermant le logement de maître qui se trouve auprès du logement du fermier.

Le présent bail est fait en outre moyennant 2.000 francs de fermages annuels qui seront payés par le preneur au bailleur de la manière suivante :

Les 2.000 francs montant des fermages de la première année du bail seront comptés et payés le 1er janvier 1864 et les fermages des trois dernières années seront payés par semestres anticipés dont le premier aura lieu le 1er janvier 1865, le second le 1er juillet suivant et ainsi de suite jusqu’à la fin du bail.

Le logement du fermier renferme à la cuisine une table, deux bancs dont un à dossier, quelques étagères et des pelles à four, dans la chambre voisine un banc et un pétrin plus deux placards avec étagères, le tout en bon état.

Les écuries de gros bétail et de bêtes de somme sont munies de râteliers et de mangeoires en bon état.

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Les bergeries sont garnies de quatre râteliers portatifs dont un double aussi en bon état. Les écuries à cochons renferment deux auges en bois. Tous ces objets devront être représentés en bon état par le preneur à la fin du bail.

Il existe aussi trente claies en bois qui devront être rendues en bon état.

Les portes et fenêtres du logement du fermier sont en bon état à l’exception de celles du grenier à foin où trois ouvertures sont dépourvues de battants, cela sera rendu ainsi.

Le preneur trouvera au commencement du bail dans les bâtiments de la métairie 10.000 kg de paille d’orge, 200 kg de paille d’avoine et 2.500 kg de foin sec.

Il devra laisser dans les mêmes lieux à la fin du bail, 10.000 kg de paille de seigle, 400 kg de paille d’orge ou d’avoine et 2.500 kg de foin sec formant le fonds de réserve de la métairie.

Outre les conventions qui précèdent, il est arrêté entre les comparants que la récolte de seigle que le preneur laissera semée à la fin du bail sera aussi recueillie par lui en 1868 et partagée sur les champs même dans la proportion de 2/5 pour le bailleur et de 3/5 pour le preneur. La portion du bailleur est estimée à 800 francs.

Le tout par prorogation du bail, il sera facultatif à l’un des contractants de demander la résiliation du présent bail après l’expiration de la troisième année mais dans ce cas, il sera tenu de prévenir l’autre contractant 18 mois d’avance et par écrit.

Le notaire soussigné au nom des parties estime les charges du présent bail à 10 francs par an.

Dont acte lu aux parties ;

Fait et passé à Prats-de-Mollo en l’étude, le 10 septembre 1863, en présence de M. Jean Boixeda, propriétaire et de M. Thomas Carrère, boucher, domiciliés à Prats-de-Mollo, témoins à ce requis soussignés avec M. Hortet et M. Duran Notaire qui en a gardé minute. Le sieur Royet requis de signer a déclaré ne savoir.

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Signés à la Minute, Hortet, Boixeda, Fréjols, Carrère Th. Duran notaire.

Enregistré à Prats-de-Mollo, le 19 septembre 1863.

1950

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1975

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1980

Dans ces années, les fermiers partis, La Coste a été vendue, notre histoire s'arrête là.

La Coste à nouveau s'est révélé un bon endroit pour y passer une vie et faire grandir une famille.
Le mas s'est enrichi d'un gite où vous pouvez passer et juger par vous-même.