Lettre de Gaston Guittou à sa cousine Eva Guillou-Subra datant de 1966 et communiquée par Gilles Subra.
Voici les seuls renseignements notés par Gaston Guittou parmi ceux qu'il avait pu recueillir de la bouche de sa grande mère Alice Grégory, née Peyrolles, fille de Joséphine Héron et d'Ernest Peyrolles (exactement Roques de Peyrolles), elle-même fille du premier Guillaume Héron, fondateur de la Maison de la rue Sainte Ursule à Toulouse et propriétaire de Mansencal.
Né en 1 800 avec l'Empire, le premier Guillaume Héron avait donc 15 ans à la défaite de Waterloo.
Il était le cadet de cinq garçons et une sœur (Mme Lefebvre), donc six enfants au total. Leur père, propriétaire d'un domaine rural en Normandie avait expliqué à ses garçons qu'il ne pouvait être question pour eux, quelque fut leur désir, de vivre tous les cinq sur la même propriété et d'y fonder leur foyer. C'est ainsi que le garçon ainé, Alexandre, après avoir fait de solides études commerciales, fonda, à Bordeaux, une maison de commerce de gros de Rouennerie, et appela auprès de lui ses frères Jean-Baptiste et Guillaume. Jean-Baptiste devait demeurer auprès de lui à Bordeaux dans la même maison de commerce alors que Guillaume, après quelques années de stage chez son frère, voulant voler de ses propres ailes, et vient fonder à Toulouse la Maison de la rue Sainte Ursule, sur les mêmes principes qu'avaient déjà fait leurs preuves à Bordeaux.
Ce Guillaume Héron, votre grand-oncle, n'avait que 20 ans lorsqu'il épousa une demoiselle …, alors sans doute qu'il effectuait déjà son stage chez son frère. Ainsi, il avait environ 30 ans lorsqu'il s'établit à Toulouse pour son compte ; et cela pour une dizaine d'années.
A quarante ans, devenu veuf, il cède sa maison de commerce de la rue Sainte Ursule, épouse en secondes noces Rosalie Graffin, veuve de son frère Pierre Héron et se consacre désormais à l'agriculture qui était sa passion et sa véritable vocation.
Il avait acheté Mansencal, puis acheta Bourrassal à sa fille Joséphine Peyrolles, et ensuite Latour à son petit-fils Guillaume (fils de son fils Prosper, frère de Joséphine). La maison de la rue Sainte Ursule ne fut donc qu'un assez bref épisode.
Voici les renseignements sur les 5 frères et leur sœur :
Alexandre, maison de Rouennerie à Bordeaux où il initie ses frères Jean Baptiste qui demeure auprès de lui à Bordeaux et Guillaume qui s'établit pour son compte à Toulouse. Il avait épousé Léontine Graffin, sœur de Rosalie Graffin (qui épousera en secondes noces Guillaume devenu veuf de sa première épouse née Adans, étant elle-même devenue veuve de Pierre, son premier mari). Il eut deux enfants de Léontine : Jean-Pierre Héron et Léonie (épouse Mial)
Grégoire, il épouse Caroline à Rouen, la bonne tante Caroline qui éleva sa nièce Joséphine, fille de Guillaume devenue orpheline de mère (la première épouse de Guillaume, née … Joséphine, mère d'Aline Grégory). Grégoire eut deux fils de Caroline : Léopold et Jules. Il me semble que ma grand-mère m'avait dit que Grégoire lui aussi avait créé, à Rouen même, un fonds de commerce de gros de rouennerie mais je ne puis être affirmatif sur ce point.
Jean-Baptiste, son épouse pourtant le nom curieux de Féline. Ma grand-mère parlait souvent de tante Féline, ce qui avait le don de me faire rire aux éclats. Il eut deux filles de Féline : Blanche Jompeyrat et Baptistine Dudelle. Il s'était fixé à Bordeaux, collaborant avec son frère Alexandre dans l'exploitation de la même maison… par ce dernier où Guillaume fit son stage avant de s'établir lui-même à Toulouse.
Pierre, votre arrière-grand-père, qui fut en Algérie. Il avait épousé à Rouen, Rosalie Graffin, cette Rosalie Graffin, votre arrière-grand-mère, était elle-même la sœur de Léontine, épouse d'Alexandre. Les deux sœurs ayant épousées les deux frères. Devenue veuve, Rosalie devait épouser en secondes noces Guillaume lui-même devenu veuf de sa première épouse née … Pierre et Rosalie avaient eu deux filles : Pierrine Espinasse, votre grande mère et Eugénie qui devait épouser son cousin germain Prosper, fils du premier Guillaume Héron. Prosper, frère de Joséphine et père du second Guillaume Héron.
Madame Lefebvre, à ma connaissance, elle n'eut pas de descendance
Guillaume, le cadet, né en 1 800 avec l'Empire, il épouse à 20 ans Mlle Dela qui devait décéder prématurément après lui avoir donné deux enfants.
Prosper qui épouse sa cousine germaine Eugénie, ils eurent pour fils Guillaume Héron (Pierrine, votre grand-mère, mariée à M. Espinasse était la sœur d'Eugénie)
Joséphine, qui épouse Ernest (Roques de) Peyrollles, mère de ma grand-mère Alice Grégory. Ce Guillaume Héron, mon trisaïeul, épouse en secondes noces votre grand-mère Rosalie après la mort de votre grand-père Pierre. C'est ainsi qu'il élève Pierrine, votre grand-mère et Eugénie, votre grand-tante qui devait épouser Prosper qui était son cousin germain.
Je tiens de ma mère, qui le tenait de sa mère Alice Grégory, qui le tenait elle-même de sa propre mère Joséphine Peyrolles, une miniature de Guillaume Héron, père de Joséphine et de Prosper, à 20 ans. Il a une fière allure et l'air très mousquetaire et je ne suis pas surpris qu'il dédaignât les diligences pour voyager sportivement à "sa mule" !
Gaston Guittou