Philippe et Pierrine Création octobre 2012

Philippe survivra 25 ans à Pierrine et décède à son tour en mars 1883 (56 ans).

Magdeleine recueille sa part des biens Espinasse (300 000 francs) et Héron (70 000 francs). Avec son mari, Auguste Guillou, épousé 5 ans plus tôt, ils vont pouvoir acheter Cepet et en cela se conformer aux pratiques Toulousaines.

Les grandes lignes

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Philippe (28 ans) et Pierrine (21 ans) se sont mariés en 1854. Philippe est alors un négociant aisé, ils habitent un appartement cossu au 2 place Saint-Etienne, à côté de son frère Émile qui habite la maison voisine. Une première fille, Magdeleine arrive l’année d’après, et Marthe 4 ans plus tard.

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Leur union s’interrompt 14 ans après avec le décès de Pierrine en juin 1868 (35 ans), laissant Magdeleine (13 ans) et Marthe (9 ans).

Philippe s’installe alors au 11 rue Sainte Ursule pour être à côté de sa belle-mère Rosalie Héron (née Graffin) épouse en secondes noces de Guillaume Héron.

Guillaume Héron, frère de Pierre premier mari de Rosalie, se trouve être à la fois l’oncle et le beau-père de Magdeleine et Marthe. À de double titre, il deviendra leur tuteur.

Eugénie et Prosper Héron, sa belle-sœur et son beau-frère, entoureront aussi Philippe comme le signale Jacques Loze, et comme l’atteste encore deux générations après les relations étroites entre les Guillou et les Loze (petits-enfants de Prosper par Guillaume leur fils).

Prosper apparaît aussi dans les documents relatifs à la nomination du tuteur de ses nièces mineures.

Appartement bourgeois

L’inventaire de 1868 nous donne une description de leur appartement premier étage du 2 de la place Saint-Etienne :

  • Un salon, à l’angle des deux rues, avec :

    • un ensemble en acajou composé d’un canapé, 6 fauteuils et 5 chaises, une table de travail ;

    • un petit bureau, un bahut, une garniture de cheminée, trois glaces, trois bronzes ;

  • Une salle à manger avec :

    • deux tables et 10 chaises ;

    • un buffet, dix douzaines d’assiettes, dix plats, cinquante verres, huit carafes, vingt-quatre tasses ;

  • Une chambre sur la place Saint-Etienne – sans doute Monsieur – avec :

    • un lit, sa table de nuit et sa table de toilette ;

    • un ensemble en acajou composé d’une table de travail, deux fauteuils et deux chaises, un piano droit ;

  • Une chambre – sans doute Madame – avec :

    • un lit plumes, sa table de nuit et sa table de toilette ;

    • un ensemble en palissandre composé d’une commode, une armoire à glace, une marquise, 2 fauteuils et 4 chaises, une table de travail ;

      Bois exotique utilisé pour les meubles de grand standing. Source : Wikipedia

  • Une cuisine ;

  • Une chambre pour les domestiques avec :

    • deux lits avec paillasse, trois chaises ;

    • une grande armoire et deux commodes avec le linge et l’argenterie de la maison.

Pour avoir retrouvé dans les greniers des services du xixe usés, il est facile d’imaginer une importante vie sociale dans cet appartement avec des diners et des réceptions l’après-midi à jour fixe.

La chambre de Magdeleine et Marthe n’est pas indiquée, soit parce qu’elle ne contenait aucun objet de valeur soit aussi parce qu’elles n’avaient pas de chambre .

Deux générations plus tard, les quatre enfants de Robert et Henriette attendrons plus de 10 ans pour disposer de 2 chambres.

Instruction

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Philippe Jean Jules, né à Toulouse le 11 mars 1826.

Rhétorique philosophie à l’institution de Sorèze.

Les affaires

Émile et Philippe ont lancé une maison de commerce pour commercialiser des huiles, des métaux et du verre à vitres vers 1850, sans doute avant leur 25 ans.

Ils y ont apporté 100 000 francs, sans doute donnés par leur père. En 1854, elle avait déjà permis à Philippe de dégager 38 000 francs de capital.

En 1862, leur père est mort depuis 2 ans, ils éprouvent la nécessité d’enregistrer la société verbale née de leur association.

En 1870, Émile qui a 46 ans, se retire de l’affaire. Elle est évaluée alors à 350 000 francs.

Philippe intervient à la chambre de commerce de Toulouse au moins entre 1874 et 1879.

Philippe meurt en 1883, il a 56 ans. Ses biens propres sont évalués à 605 000 francs.

1862, Enregistrement de la société Espinasse fils de l’ainé

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Extrait prescrit par les articles 42 et 43 du code du Commerce

Il résulte d’un acte sous seing privé en date du 12 février 1862, enregistré à Toulouse, le 17 du même mois, folio 55, recto, case 1, par le receveur qui a reçu 5 francs 50, que entre les sieurs Émile et Philippe Espinasse, négociants, demeurant à Toulouse, il a été formé une société en nom collectif, sous la raison de commerce Espinasse fils de l’aîné ; que les deux associés ont la signature sociale ; que la société verbale qui a existé entre eux continue comme par la passé, et que cette société ne prendra fin que par la décès de l’un deux ou sur demande de l’un deux, mais deux ans seulement après cette demande.

Fait à Toulouse, le 17 février 1862, approuvant l’écriture et le contenu ci-dessous.

Philippe Espinasse, Émile Espinasse

1870 – Émile quitte la société

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Entre nous soussignés Émile Espinasse et Philippe Espinasse, il a été reconnu que l’inventaire de leur société arrêté au 31 décembre 1869,

se compose d’un actif comme suit : Francs
Marchandises diverses pour la somme de 64 292
Huiles et métaux 7 252
Espèces en caisse 9 824
Effets au portefeuille 144 093
Débiteurs divers 104 182
Parts dans l’entrepôt verres à vitre 25 084
Formant le total de l’actif 355 646
et au passif suivant : Francs
Créances diverses s’élevant 84 355
Compte créancier à M. Émile Espinasse 123 284
Compte créancier à M. Philippe Espinasse 146 368
Formant le total du passif 354 006

d’où résulte le bénéfice : 1 639 francs

Ce bénéfice devant être partagé, il en résulte que le compte de M. Émile Espinasse qui était de 123 382 augmente de sa part du bénéfice, soit 819 francs ce qui porte son compte créditeur au 31 décembre à 124 102 francs et celui de M. Philippe Espinasse qui était de 146 368 augment de sa part des bénéfices, soit 819 francs ce qui porte son compte créditeur au 31 décembre à 147 182 francs.

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L’un et l’autre compte arrêté au 31 décembre 1869.

M. Émile Espinasse se retirant des affaires et M. Philippe Espinasse au contraire les continuant, il a été admis entre eux que s’il y avait eu liquidation entière de leur commerce, la perte qu’entraine la liquidation définitive des marchandises existantes et les frais en recouvrement des sommes par les divers débiteurs pourraient être évalués à la somme de 9 379 francs.

La moitié de cette somme étant à la charge de chacun de nous, le sieur Philippe Espinasse reconnait l’avoir reçue de monsieur Émile et lui fait une quittance par le présent de la somme de 4 689 francs. À cet égard, en vertu de ce que M. Philippe Espinasse se charge à ses frais des recouvrements de toute dette et de la part de marchandises, huiles et métaux… à M. Émile.

Il est encore convenu que si, parmi les effets du portefeuille s’élevant à 144 093 francs et les divers débiteurs s’élevait à 104 182 francs, il se produisait des effets impayés dû à des faillites, la perte serait commune à nous deux.

Par suite des présents accords, le compte créancier de M. Émile Espinasse, au 31 décembre 1869 étant de 124 102, lequel a été par les acomptes donnés à ce jour réduit à la somme de 100 000 francs, le sieur Philippe Espinasse reconnait lui devoir cette somme, dont il lui paiera l’intérêt à raison du taux moyen de l’année et seulement à partir du 1er juillet prochain.

Il est aussi convenu, que sur la somme de 100 000 francs, le sieur Philippe aura le droit d’appliquer en déduction, celle de 12 500 francs, représentant la moitié son capital, dû par l’entrepôt à verres à vitres au 31 décembre 1869.

Fait en double, orignal, à Toulouse, ce jour, 5 février 1870.

Notes de Robert

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M. et Mme Philippe Espinasse à leur mariage se sont installés Hôtel Campaigne rue Croix Baragnon – Notre mère y est née. tante Marthe (4 ans plus jeune) est née place Sainte…

À la mort de notre grand-mère, Maman, tante Marthe et notre grand-père sont allés chez cher oncle et à… rue Sainte Ursule. Notre mère était rue Sainte Ursule pour son mariage (église de la Daurade).

En automne 1877, cher oncle perd sa femme, Rosalie Héron née Graffin en avril 1878. Mariage de notre mère en octobre/décembre 1878. M. et Mme Prosper Héron vient de la rue Clémence Isaure pour habiter

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leur maison rue Dalouyau à Toulouse au 2e étage se sont installés alors chez oncle (veuf) notre grand-père Philippe Espinasse et tante Marthe à qui il était défendu de rester sur 4 balcons.

Tante Marthe est restée dans cette maison de 1877 (octobre) à 1881 date de son mariage célébré à Sainte Anne (à cause de toutes les cérémonies tristes de famille à Saint-Sernin).

U… s’est aussi marié en 1879 (rue Dalouyau) avec Mlle Amen (mai octobre).

Décès de… Prosper en 1889 – Mme Peyrolle fille de cher oncle a vécu avec lui.

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Notre arrière-grand-mère née Graffin, habitait Rouen a épousé en premières noces M. Pierre Héron à 22 ans. Son mari a été enlevé par une fièvre typhoïde. Elle avait 2 belles filles : Eugénie Héron mariée à Prosper Héron et Pierrine Héron, notre grand-mère.