A la fin de l'ancien régime, Jean-Baptiste et Geneviève savaient que leurs 4 garçons ne pourraient prendre leur suite sur l'exploitation agricole, ils ont préparé l'avenir en leur donnant une solide formation.
C'était le bon choix, l'ainé a eu l'intuition sur le produit et la façon de le vendre, les autres sont chacun à leur tour venu le rejoindre pour apporter leur pierre à l'édifice.
Hubert, 2018
Guillaume et Rosalie, leurs enfants Prosper et Eugénie, leur petit-fils Guillaume
Grégoire et Caroline, leurs fils Léopold et sa femme
Alexandre et ses enfants
En avril 1897, un certain Jacques Héron, cousin de notre grand-père , lui écrivait avoir eu en mains un certain nombre d’actes notariés de la famille, et avoir reconstitué sa généalogie sans interruption jusqu’à 1585, sous le règne de Henri III.
Il ajoutait « Chose assez remarquable, sur ces anciens contrats, nos ancêtres sont qualifiés laboureurs, profession tout à fait patriarcale ».
Il citait notamment un certain nombre d’actes de mariage :
Nicolas Héron, marié à Françoise LANGLOE
Pierre Héron, marié à Marguerite BUNEL
Jacques Héron, marié en 1680 à Madeleine HANILLE
Guillaume Héron, marié en 1718 à Françoise HAUCHART
Pierre Héron, marié en 1748 à Marie BAILLARD
Jean-Baptiste Héron, marié en 1788 à Geneviève TEMPLIER
Notre recherche part de ce dernier, Jean-Baptiste, qu’un acte indique « agriculteur-négociant » sans que nous ayons trouvé trace de son activité commerciale. Il est né en 1765 à Auzouville-Auberbosc, de l’arrondissement d’Yvetot, en Seine Maritime. Il épousa en 1788 à Bernionville-sur-Fauville, également en Seine Maritime, Geneviève Templier, née à Roquefort, arrondissement de Yvetot, fille de François et de Marie Héron, ce qui laisse supposer un mariage entre cousins (à la 5e génération). Elle habita Bermonville.
Jean-Baptiste et Geneviève Héron achetèrent à Auzouville une terre de 1 Ha 48 À 23 Ca, l’année de la naissance du premier de leurs six enfants :
Marie-Victorine, qui épousa Joseph Armand LEFEVRE, viticulteur à Auzeville; ils n’eurent pas d’enfant.
Jean-Baptiste, deuxième du nom après son père
Pierre né en 1794
Guillaume né en 1800
Grégoire né en 1803
Alexandra né en 1806
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Faut-il penser que la propriété familiale ne permettait pas la subsistance ni l’activité de cette nombreuse descendance ? Au lieu que, le commerce se développant, des possibilités meilleures existèrent de ce côté ? Ou bien quelque autre raison ?
On ne sait, mais un beau jour Jean-Baptiste rompit avec la tradition familiale, et partit commercer à Bordeaux.
Il y réussit vite et bien, et incita ses frères à venir le rejoindre, ce que firent Pierre et Guillaume. Ces derniers partirent à cheval ; la tradition familiale dit qu’ils mirent huit jours à faire le trajet. Et, en 1829, les trois frères fondèrent une société commerciale « Héron et Cie ».
Il est à penser que, arrivant à Bordeaux, Jean-Baptiste s’orienta vers le commerce et qu’il débuta seul. Car lorsqu’en 1822, alors qu’il était âgé de 33 ans, il fonda une société que l’acte de constitution dit « Société de Commerce », avec Pierre alors âgé de 28 ans et Guillaume 22 ans, et y apportant lui-même 5 % du capital, ses frères apportant 2 % et 13¨ %. L’acte fut signé le 16 mars 1829. La durée était de 7 ans, la raison sociale « Héron et Cie ». Le siège principal était fixé à Bordeaux, les maisons établies tant à Rouen qu’à Toulouse, ne devant être considérées que comme des succursales de celle de Bordeaux.
L’activité : « achat et vente de marchandises de fabrique, commissions et opérations d’usages ». Bénéfices ou parts à partager en parts égales. Un acte complémentaire fut signé le 16 mai 1829 qui prolongeait la durée de la Société de 3 ans jusqu’au 1er Novembre 1832. Les trois associés étaient toujours : Jean-Baptiste Héron, Pierre Héron et Guillaume Héron.
Dans la période qui suivit l’expiration de la société Pierre Héron mourut, à 41 ans, en 1835, et sa femme née Rosalie Graffin épousa son beau-frère Guillaume, qui gérait à Toulouse les affaires familiales.
Ce n’est qu’en 1838 qu’est mise sur pied une nouvelle société, toujours intitulée « Héron et Cie », dans laquelle Alexandre, alors âgé de 32 ans remplace le frère décédé. Le capital social reflète des possibilités des anciens et du nouveau venu :
Bénéfices et parts toujours partagés en parts égales. Durée de la société jusqu’au 31 Décembre 1843.
Mais un acte en date du 7 Juillet 1842 dissout la société à la date du 30 Juin 18 : Guillaume étant chargé de la liquidation de la maison de Toulouse, Jean-Baptiste et Alexandre de celle de Bordeaux. Il n’est plus question de la succursale de Rouen mentionnée dans 1er acte. Et la dissolution de la société n’empêche pas les associés de continuer leur activité à titre personnel.
Et, effectivement, une circulaire adressée en août 1842 sous le timbre de :
« Alexandre Héron et Cie »
« 7 Place du Palais à Bordeaux »
« Maisons à Rouen et à Toulouse »
marque le retrait : de Jean-Baptiste, alors âgé de 53 ans ; Alexandre avait 36 ans. L’affaire Héron continuait donc à Bordeaux et à Toulouse ; il semble que à Rouen l’activité qui avait été toujours modérée, fut alors arrêtée complètement, ce que nous laisse supposer du fait que les documents consultés n’ont plus fait état de cette activité à Rouen.