Auriol Langautier Mise à jour octobre 2018
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Nos Auriol sont bien, dès le xvie siècle, des bourgeois du Lauragais. Installés à Loubens-Lauragais, portés par l’économie du pastel, ce sont six générations de marchands, qui s’associent, investissent, administrent leur cité, prennent des risques pour gagner leur vie et assurer l’avenir de leurs enfants. Deux siècles de labeurs pour une belle continuité qui est loin d’être courante et qui inscrit les Auriol au rang des anciennes familles.

Maintenant, il y a aussi Langautier, c’est-à-dire une belle métairie à deux paires et d’un seul tenant dont les contours n'ont pas bougés depuis le haut moyen-âge et sont toujours visible sur le cadastre.

La propriété foncière s’organise autour de 4 types de terre : les circuits de terre d’un seul tenant, les champs, les vignes et les près. La surface moyenne des circuits de terre est d’environ 20 ha, soit une borde à 2 paires de bœufs. Les propriétaires qui parviennent à ce niveau sont rares. Le plus grand nombre arrive difficilement à réunir suffisamment de terres pour une paire de labourage (autour de 12 ha). Accéder au circuit de terre est signe à la fois de consécration sociale et d’efficacité économique.

La seigneurie c'est parce que Langautier appartient quand Bertrand l'achète à une famille Foucaud dont les premières traces apparaissent au xiiie du côté de Gaillac. Au xviie, c'est Germain de Foucaud qui se présente seigneur de Langautier et de Mouzens, c’est-à-dire dans la langage moderne que l’ancien maître est en fait propriétaire de deux métairies, c'est dire si ses revenus sont limités. Son fils Guérin, dernier seigneur de Langautier, finira par être obligé de céder sa borde à nos Auriol.

Un siècle plus tard pour les deux générations du xviiie, Langautier devient la porte d’entrée dans le temps des vanités qui a remplacé celui où les seigneuries avaient de la consistance :

Que dire de l’usurpation ??

On a souvent dit que l’usurpation était l’une des plus fortes bases des sociétés : cela est profondément vrai en la matière qui nous occupe. Combien trouvera-t-on […] de familles aristocratiques, et non des moindres, dont le seul titre de noblesse est de s’être imposées aux contemporains !!

Nous avons vu que rien ne distinguait extérieurement le gentilhomme des roturiers possesseurs de fiefs. Une fois pourvu d’un titre seigneurial, le bourgeois riche et qui savait imposer sa valeur personnelle s’alliait à la noblesse qui se solidarisait avec lui. Tous n’y réussissaient pas.

Mais, en définitive, la consécration par les pairs restait la seule règle qui permettait, à défaut d’origine, de reconnaître un gentilhomme d’un usurpateur.

« Au gré des ventes ou des partages [dans la société du Lauragais au xviiie], les seigneuries ont perdu toute consistance ; bien rares sont celles qui appartiennent à d’anciennes familles ; au mieux il s’agit de bourgeois enrichis et anoblis, mais plus souvent encore de paysans parvenus, intendant ou régisseurs prenant la place de leurs anciens maîtres. Au temps des privilèges a succédé le temps des vanités. »

Jugez par vous-même :

xvie
xviie
xviiie
xixe
xxe
Auriol
Très probablement marchand de pastel à Loubens, à la suite de son père Jean et de son grand-père Jean
Bernarde Blanque
Marchand de pastel. Nous avons la copie d'un contrat d'association de 1562 entre un financier pour les capitaux, Arnaud et deux autres marchands qui auront à trouver du pastel de qualité, le préparer, le conserver puis le vendre. Il sera consul de Loubens et prendra part à la vie de la cité
Berthoumine Heillie
Marchand de pastel, dès 1577 achète le patu et la maison d’En-Faysset à l'extérieur de Loubens. Ils subiront les guerres de religion sans dommages notables dont nous ayons trace et seront en mesure de transmettre leur capital à leurs enfants.
Jeanne Ducrose
Marchand de pastel, ce qui impose beaucoup d'écritures, à sa mort, l'inventaire de son stock de pastel prendra plus de deux jours. Sur la fin de sa vie, en 1632, il achète la métairie à 2 paires de Langautier.
Auriol Langautier
Guilhette Estardier
Marchand, il achète beaucoup de terres, il mourra à 84 ans, après son fils Jacques, en laissant des biens importants et un partage embrouillé entre ses deux fils et ses sept filles ce qui lui vaudra d'être traité, sans doute par Jean-Pierre, d'aïeul pitoyable. Il commencera à ajouter Langautier à son nom.
Jeanne Tirou
Marchand s’installe à côté de son père sur la parcelle voisine d’En-Faysset qui porte toujours son nom dans le cadastre actuel. Lui et son épouse mourront jeunes et laisseront sa sœur Théodore et son frère François élever leurs enfants et gérer leurs affaires. En 1695 un litige s'ouvre entre un groupement de 8 de nos Auriol et un certain Purpan, François le terminera par une transaction en 1702.
  Puybusque
Marie de Puybusque
Orphelin et fâché avec son tuteur d’oncle, 4 tantes et 2 sœurs, il épousera Marie de Puybusque, dont il relèvera le Saint-Padou. Fort de cette mésalliance, il ne sera pas marchand, sera le premier Auriol à vivre en propriétaire, il s’installera à Langautier dont il a dû bâtir la maison. Il aura un fils prêtre et un autre militaire qui se fera tuer en action.
Puybusque
Raymond de Puybusque
Jacquette de Morhlon
Seigneur de Paulhac, garde et forestier à Buzet (au moins de 1486 à 1502), mainteneur des Jeux floraux au moins depuis l'année 1513. Remarié à 60 ans avec Peyronne âgée de 20 ans à qui il donnera 5 enfants.
Jean de Puybusque
Marguerite de Marses
Seigneur de Paulhac et écuyer, marié à Saint-Germain, en Quercy, dans le château d'Espanel, par contrat du 29 décembre 1548
Voici comment son père le déshérite en 1529 : sait voleu gouverner pour la doctrine dudt testateur son pere ainsin quadict ains tousjours gaudir, fere a son plaisir et que luy couste plus de 8.000 livres ts et que pour ses meffaicts est a cause de la mort de plusieurs murtres quy se sont faicts par son moyen quand print la charge de lever gens pour aler a la guerre au moyen de quoy par santance et arrest aesté dict que ses dts biens seraient confisqués et mis a la main du roy ; et aussi considerant les ingratitudes quil a comizes envers luy ainsin que dict et illecques par devant les tesmoings sy dessous escripts, assere ledt testateur la hors mis et degetté de tous ses biens meubles et immeubles presans et advenir et par la teneur du presant testement le hors met et degette protestant quil nentant point ny veult que ledt Jean de Puybusque layné aye rien ny soict participant a sesdts biens en quelque sorte et maniere que ce soict.
Jean se joindra à son oncle Henry dans le procès contre ses cousines mais, lui, ne gagnera pas et sera définitivement débouté en 1555.
Jean de Puybusque
Louise de Goyrans
Seigneur de Paulhac et homme d’armes.
De son mariage en 1587, nous conservons : Aura, en outre, avec ses bagues et joyaux, deux robes et un cotillon, savoir : une robe pour porter dessus, laquelle sera de velours de Millan ou de Damas ; l'autre sera une cotte de velours de couleur au choix de Louise de Goyrans ; le cotillon sera de taffetas cramoisin de Genes, de telle couleur que vouldra la future épouse, avec les bandes de velours, à ce nécessaires.
Il prit, en 1607, une part active à la capture d'un aventurier de haut vol, Jacques Daymier, dit le capitaine Caravelle, qui devait être appréhendé et qui, finalement, fut tué d'un coup de pistolet par Pierre de Beaucens chef de l'expédition militaire dirigée contre lui. Cette affaire le poursuivit et le parlement de Toulouse du encore prendre en 1618 un arrêté pour protéger Jean.
François de Puybusque
Ambroise de Villeneuve
Puiné, s’établit à Cuq-Toulza par son mariage du 23 août 1632 avec Ambroise de Villeneuve. En 1649, il reçoit de Hugues de Loubens, sieur de Verdalle, une procuration pour assister, aux lieu et place de celui-ci, aux États de la province à Montpellier.
Les cinq fils de François auront une carrière militaire
Antoine  de Puybusque
Jeanne de Negret
Sans doute pour se distinguer de ses frères, accole à son nom un Saint-Padou d'origine inconnue.
Avec l'un de ses frères, se signalera pour des duels, enlèvements et meurtres commis sur leurs voisins. L'histoire ne dit pas comment ils ont échappé à la Conciergerie à laquelle ils ont été condamnés.
Il aura cinq fils à son tour et sera sans doute soulagé de caser Marie auprès d'une riche voisin, au point d'omettre de lui verser sa dot.
Marie  de Puybusque
Jean-Pierre Auriol Langautier
Sur 12 enfants, 9 atteindront l'âge adulte et seulement 2 se marieront. Marie vivra jusqu'à plus de 90 ans et assistera au naufrage du plan qu'elle avait imaginé pour son fils Joseph.
  Montlezun
Françoise de Montlezun
Officier que Marie, sa mère, se chargera de bien marier afin qu'il puisse se comporter en aristocrate, il dépensera sans compter, dilapidera l’argent de sa femme, ignorera ses enfants. Il perdra, pour finir, l’appui de Marie qui le déshéritera au profit de son petit-fils
Montlezun
Déodat de Montlezun
Marie-Henriette de la Roche-Fontenilles
A su obtenir de Louis XIV que sa terre de Campagne soit érigée en comté ?
Jacques de Montlezun
Françoise de Mauléon
Laisse Campagne à son frère et vient s'installer à Belpech chez les Mauléon
François de Montlezun
Jeanne-Marie de Villemur
Entre dans les pages du Roi à 17 ans, et retourne au pays après une dizaine d'années de service. Puiné lui aussi, ira de même à Belpech.
Françoise de Montlezun
Simon Coulon
Sœur de Joseph, sort à 17 ans du couvent pour épouser Simon. Parents de Victoire qui suit.
  Coulon
Victoire Coulon
Puiné, officier, livré à lui-même par son père et sans ressources, il commencera Saint-Padou garde de Monsieur. De retour à Toulouse, il sera le Jacobin Langautier-cadet sous la terreur, puis radical dans son canton. Rentier sans propriété, aura toute sa vie des soucis d’argent et il finira ses jours au hameau de Vendinel.
Coulon
Léonard Coulon
Marie Arnaud
Marchand à Lévignac, possédait aussi la métairie d'Escoulie
Marie-Anne Auriol Langautier
Dans la cavalerie de 18 à 25 ans date à laquelle il épouse la très jeune Marie-Anne. Ils vivront quelques temps à Lévignac et en 1773 nous le retrouvons dirigeant à Souppes dans le sud de Paris une fabrique de pièces à base d'aciers spéciaux.
Victoire Coulon
Antoine Auriol Langautier
Antoine accueilli par les Coulon à Cercanceaux, se rapprochera de sa cousine germaine au point de voir naître Henriette. Elle viendra ensuite vivre à Paris avec lui et ils ne se marieront que 8 années plus tard en pleine Révolution.
Jean-Pierre Pebernad
Pas plus que la royauté du xviiie siècle, une telle famille ne pouvait durer et les Auriol Langautier, en dépit d’une belle fécondité, finiront dans la seule Henriette. La maison Auriol et sa métairie Langautier tombent alors en quenouille en passant par une femme dans des mains Pebernad lorsqu'en 1832, alors qu’elle est déjà veuve, elle va recevoir Langautier en héritage de son oncle Joseph

Sur le terrain

Retenir :

Auriol médiéval

Louis de Langautier s’est intéressé en 1950 aux Auriol de l’époque médiévale. Il n’a cependant, pas plus que les Auriol du xviiie, jamais trouvé le chaînon manquant entre ceux-ci et nos Auriol de Loubens.

Marcellin et Albert sont très probablement de la génération qui a adopté ces armes oubliées ; ils les feront graver ou dessiner un peu partout ; Louis, puis Jean les porteront sur une chevalière en platine ; elle est aujourd’hui bien rangée dans une boite chez Grégoire pour définitivement clore le temps des vanités.

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Documents consultés par Jean de Langautier

Consultes Jean 1
Consultes Jean 2
Consultes Jean 3