La famille avait l'habitude d'évoquer les Séné Debarle, je ne sais comment ni pourquoi est venu cet usage, en tout cas, il s'agit de deux familles distinctes.
Hubert, 2018
La maison de Victor et Laurence à Meaux, 35 boulevard Jean Rose.
Le 15 prairial an IX, naissance d'Euphrosine Doyen, fille du citoyen Charles Thimothé Doyen, Brigadier de la Gendarmerie Nationale et de la citoyenne Victoire Gillet son épouse en légitime mariage demeurant en cette commune de Mousson.
Le 9 août 1867, décès de Charles Victor Séné, propriétaire, ancien conseiller municipal, membre du bureau de Bienfaisance de la ville de Dormans, né à Fère le 3 avril 1788 de Claude Etienne Séné et de Marie Marguerite Godret, époux d’Euphrosine Doyen.
Le 20 janvier 1822,… Charles Richard Séné, marchand domicilié à Dormans, fils majeur de Claude Séné, propriétaire et de Marie Marguerite Godret, et Euphrosine Doyen, âgée de 20 ans, née dans la commune de Mousson, département des Ardennes, demeurant à Paris depuis plus de 6 mois, rue du Bac, n° 80 et avant cela à A. département des Ardennes, fille mineure des défunts Charles Doyen et Marie Charlotte Victoire Gillet
…
Reçu de divers montant en principal et décime de la vente d’attirail de culture du 22 avril 1878, déduction faite de tous frais et notes payés à tiers : 4 614 Fr.
Reçu de divers montant en principal et décime de la vente d’attirail de culture et de récolte du 7 juillet 1878, déduction faite de tous frais et notes payés à tiers : 225 Fr.
Reçu de divers montant en principal et décime de la vente d’attirail de culture et de récolte du 31 juillet 1878, déduction faite des frais : 1424 Fr.
Reçu de divers montant en principal et décime de la vente d’attirail de culture et de récolte du 15 août et du 8 septembre 1878, déduction faite des frais : 1488 Fr.
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Reçu de M. Ménard du fond de bon du, deux années de location dues à Madame Séné, années 1879 et 1880 : 402 Fr.
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Reçu de M. Moreau Lame, année de fermage en 1881, pour parcours sur Sainte Croix : 50 Fr.
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Total des recettes communes aux héritiers : 65 000 Fr.
À partager entre
2/6e à mademoiselle Euphrosine Séné
1/6e à madame Hamard de Parpigné
1/6e à madame Alfroy
2/6e à la succession de M. Charles Séné
Les soussignés, Madame Laurence Amélie Debarle, demeurant à Meaux, cours Jean Rose, n° 35, veuve de M. Henry Victor Séné, en son vivant ancien négociant et ancien juge au Tribunal de commerce de Meaux,
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en présence de M. Charles Séné, négociant, demeurant à Paris, passage des Panoramas, Galerie Saint-Marc, n° 26
…
M. et Mme Séné se sont mariés à la mairie de Fère-en-Tardenois le 8 juillet 1850, …
… et M. et Mme Séné, ses père et mère, lui ont constitué en dot une somme de 25 000 francs,
de son côté, la future a également apporté au mariage et s'est personnellement constitué en dot une somme de 5 000 francs,
et M. et Mme Debarle, lui ont constitué en dot divers objets de valeur de 3 000 francs et une somme de 25 000 francs en argent jusqu’au total de 28 francs,
en outre, les époux se trouvaient respectivement pourvus d’habits, linge à leur usage personnel, de bijoux et joyaux qui n'ont pas été estimés comme devant tomber dans ladite communauté.
…
Pendant le cours de son mariage, M. Séné a recueilli la succession de M. Charles Richard Séné, son père, décédé à Dormans le 9 août 1867 duquel il a été héritier pour 1/4,… M. Henry Séné a reçu diverses valeurs en toute propriété, montant de la somme de 29 046 francs.
De son côté, M. veuve Victor Séné a recueilli la succession de M. Louis Joseph Debarle, son père, décédé à Fère-en-Tardenois, le 24 mai 1867, duquel elle a été héritière pour moitié… les valeurs qui lui sont advenues de cette succession se sont élevées à la somme de 26 252 francs.
…
Total de la masse active : 244 000 francs
1888
Ma petite-fille Marianne à 3 ans est bien la plus belle enfant qu’on puisse désirer.
Grande, très bien faite, gracieuse, très blanche, blonde, ses jolis cheveux doux, fins soyeux frisent et lui font avec ses beaux yeux bleus et doux une petite tête ravissante. La voilà son physique.
Le moral a de très bonnes notes, vive et intelligente, ne boudant pas, très bien douée, parlant bien, elle comprend tout et sait exprimer toujours nettement sa pensée et ses impressions. Elle chante juste, retiens très bien les airs et les paroles.
L’amour propre s'éveille et
il sera un très bon matheux par ses études futures.
Elle a une certaine tendance à être entière, nerveuse, un peu jalouse mais comme elle est d’une nature aimante, douce, craintive et très impressionnable, elle cède sans grands débats, on peut dire à la louange de ce charmant petit ensemble que ses parents n'ont pas encore eu à exercer leurs droits de correction et j'espère qu’ils ne l’exerceront jamais, c'est la grâce que je lui souhaite !
Ma seconde petite-fille, Geneviève a 6 mois, c'est une superbe et plantureuse nature, blonde, de beaux yeux bleus, blanche, gracieuse : elle est d’une douceur extrême, riant, gaie, elle est très facile à élever. Mais la voilà qui commence à exprimer ses désirs et comme elle est très vive elle s'impatiente déjà fort bien lorsqu’on ne réalise pas de suite ses volontés qu’elle sait impossibles.
Inutile de dire que ces deux amours d’enfants font le bonheur de ma vie.
Et ce qui ajoute à ma satisfaction, c'est de savoir qu’il plait beaucoup à Marianne.
En pensant cette nuit à la lettre que je voulais t'écrire, je devais avant tout te demander des nouvelles de Fernand, s'il était reposé de sa cure et comment il s'en trouvait. Je me suis trouvée heureuse d’avoir ouvert d’abord ta petite lettre. J'ai été rassurée avant d’avoir été inquiète, j'espère que le mieux va continuer, n'oublie pas chaque fois que tu m'écriras de m'en parler.
Nous aurons prochainement les maçons couvreurs pour refaire deux cheminées qui sont en très mauvais état, il faut donc renoncer au voyage de Lieusaint, puis je vois chaque jour dans mes journaux tant d’accidents d’auto que je renonce à monter.
J'éprouve tant de difficulté pour monter ou descendre de wagon que je me vois obligée de rester chez moi. J'étais pourtant à peu près décidée à partir vous porter le parasol et les poulettes, mais cette quantité d’accidents m'épouvante pour vous et pour moi.
Ce sera donc vous qui viendrez me voir maintenant, quand ce sera possible, mais votre temps ne vous appartiendra guère, les réceptions vont se succéder.
Puis ce qui me contrariait aussi beaucoup c'était de prendre mes repas à part dans la besogne pour le cimetière, et quand il vous venait des visites, n'entendant rien, ne comprenant par conséquent je dois avoir l’air d’une idiote.
Ma lettre a été interrompue a été interrompue plusieurs fois, vous vous en apercevrez bien.
Ma couturière vient de me rapporter ma jupe de cachemire garnie de la même façon que le manteau que tu m'as fait faire, elle est très réussie.
Je répète que je suis on ne peut plus contente de la bonne nouvelle, mes félicitations.
Je vous embrasse de tout cœur.
Le S
Fère, le 27 juillet 1909
Ma chère Alice
Très étonnée et ennuyée de n'avoir pas reçu ta lettre du dimanche. J'avais bien décidé cette nuit, car j'ai toujours un peu d’insomnie, de t'écrire aujourd’hui et à mon grand regret je ne puis commencer ma lettre qu’à 4 heures, des empêchements qu’il serait trop à te dire en ce moment.
Te dire aussi ma joie en apprenant la bonne nouvelle, ce serait trop long également mais tu la devines. Tout se trouve réuni et je crois que vous ne pouviez pas trouver mieux et je vous félicite tous trois très vivement. Je vais donc avoir enfin un petit gendre.
Fère, le 5 août 1909
Ma chère Alice,
Puisque tu veux bien venir me chercher, je consens volontiers à Lieusaint. Je serais heureuse de faire la connaissance du fiancé de Marianne. J'espère bien que tu ne refuseras de me ramener.
Augustine à son grand regret ne m'accompagnera pas, elle commence un traitement minutieux pour tâcher d’atténuer les douleurs qu’elle ressent tous les jours dans le ventre et dans l’estomac. Ce serait trop long de t'expliquer ce en quoi consiste ce traitement.
Ce serait trop long, on t'expliquera tout lorsque je tu seras ici. Tu apporteras un panier pour remporter tes poulettes, dans lequel elles ne soient pas gênées et puissent avoir de l’air.
J'ai promis à Mme Dubois de lui payer un supplément de loyer. Les maçons sont sur ma maison, ils ont démoli les cheminées, établi un échafaudage et commencer à monter les matériaux. Je crois que ce sera long, mais c'est urgent.
J'ai déjà commencé ma malle quoique en pensant pas partir avant 8 jours afin de ne pas me fatiguer en me baissant et pour ne rien oublier.
Ma couturière a encore un corsage à me faire et un cache corset pour suppléer à la légèreté de la doublure du corsage de crêpe, je ne comprends pas que Valentine ait acheté une doublure si légère.
Mon voisin est installé à Fère avec toute sa maison pour le reste de la saison.
Je termine ma lettre par ce que je devais dire pour la commencer, je suis très heureuse de tous les bons renseignements que tu m'as donnés, a-t-il été question de l’époque du mariage ? Ecris moi bientôt.
Je suis avide de nouvelles. J'espère trouver Fernand tout à fait remis.
Je vous embrasse de tout cœur.
L. S.
Puisque ma provision de tilleul est faite, voudras-tu en apporter, Augustine en prend et il n'en reste plus.
Fère le 20 août 1909
Ma chère Alice
Je reçois ta lettre à 8h et je m'empresse d’y répondre afin que ma lettre puisse partir à 11h.
Je suis tout émue des nouvelles que tu me donnes et je tremble. Je ne blâme pas la date rapprochée du mariage, au contraire. Je puis reculer mon départ pour Lieusaint, le passage des troupes aura lieu à l’époque de la fête de Fère qui est toujours fixée au 1er dimanche de septembre. Donc cette année, elle sera le 5.
de noce et bien des personnes pensent comme moi. Avez-vous oublié que nous avons dû au notre la perte d’un bon garçon qui aurait maintenant 26 ans. J'abrège sur ce chapitre, nous en reparlerons.
Certainement que j'aurais été heureuse de pouvoir assister au mariage de ma petite-fille, mais je suis trop âgée, ma santé s'y oppose.
Si comme je l’espère la température ne s'y oppose pas, je pourrais partir la semaine prochaine, mercredi ou jeudi afin d’avoir des œufs à emporter, je resterais une quinzaine avec vous.
Quant à Augustine, il lui est impossible de m'accompagner, il lui est nécessaire de se saigner.
Fère, le 18 octobre 1909
Ma chère Alice
J'ai reçu ta lettre à 11h et tu ne peux t'imaginer combien j'ai été heureuse de la recevoir et de la lire ; je te croyais trop occupée pour pouvoir m'écrire et je te remercie de l’avoir fait et de m'avoir donné des détails. Tu as oublié de me parler de la corbeille, c’est-à-dire des bijoux et autres offerts par le fiancé, je ne crois pas qu’Emile qui me paraissait si épris ne se soit pas conformé à l’usage mais j'y pense, ce n'est peut-être plus de mode.
Emile a bien tardé il me semble pour faire son déménagement. Est-ce à leur appartement qu’ils se rendront, les mariés demain soir après vont avoir quittés, ou bien ailleurs ou en voyage, voilà la question que je me pose.
L’annonce de votre prochaine visite a été extrêmement agréable, je n'aurais pas osé l’espérer de sitôt. Certainement que je penserais demain à vous, je regrette que mon grand âge ne m'ait pas permis de pouvoir admirer la belle mariée de demain.
Le temps parait remis au beau et j'espère qu’il va continuer. J'ai reçu une lettre de Valentine en même temps que la tienne.
Je serai franche, je désapprouve complétement le voyage, elle regrettera beaucoup sa cure d’air à Lieusaint.
Lorsque tu auras décidé le jour de ton arrivée, tu me préviendras afin que je puisse commander un jambon de Reims et autres choses que tu indiquerais.
Je vous embrasse de tout cœur.
L S
Que je regrette donc que ta sœur et Sabine ne soient pas demain à Lieusaint.
J'avais espéré recevoir comme bien d’autres une invitation à la messe de mariage, je n'aurais pu y assister mais cela m'aurait été agréable, je ne sais qui est-ce qui m'en avais parlé, et j'y comptais.
J'ai depuis quelques jours des douleurs rhumatismales qui me prennent un peu partout, en ce moment c'est au genou gauche ce qui me fait un peu boîter, puis dans le dos, parfois dans le talon droit. Je remarque qu’il ne faut pas que je reste longtemps assise. Je m'aperçois que je bavarde trop et que je vais te faire perdre du temps à me lire.
Merci à mes petites filles de m'avoir écrit, Maïse comprise. Ménagez-vous, bonne santé à tous.
Je vous embrasse de tout cœur.
L S
Dimanche dernier, mon voisin est venu m'offrir son histoire de Fère en trois beaux volumes et don je l’ai remercié comme il le méritait, j'en suis enchantée mais il me faudra organiser un petit meuble pour pouvoir la lire, chaque volume à 28 de long et 21 de large et 4 d’épaisseur, papier de luxe et doré sur tranche, si lourd que je ne pourrais le tenir des deux mains.
Il doit revenir me voir avec ses filles, si comme je l’espère tu penses à me venir voir, je t'attendrais pour lui rendre sa visite avec toi.
C'est dimanche la fête de Fère, comme toujours 1er dimanche de septembre. La place commence à se garnir comme d’habitude et comme partout. Je ne vois personne, chacun rentre chez soi, on craint la chaleur. En ce moment il fait de l’air frais et nous allons, je crois, être rafraichis.
Il commence à pleuvoir, les chasseurs ne s'en plaindraient pas (comme j'écris mal, mes doigts sont douloureux).
Quand vos lettres sont mises à la poste avant 3h, je les ai toujours à la 1ère distribution.
Geneviève me dit que ta cuisinière boit 3 litres de vin par jour, elle a dû oublier de dire que c'était pour les 3 bonnes. Qu’elle continue à me donner beaucoup de détails dans ses lettres, elle me fait grand plaisir.
La cour va être très belle, elle le devra aux… qui ont été envoyés de Lieusaint.
Ne jamais oublier quand une occasion se présente de m'envoyer des dollars et un tube de gousses de vanille.
La pluie n'a pas continué mais nous en sommes menacés, malgré cela nous arrosons en ce moment le jardin.
Le raisin grossit mais ne mûrit pas, il n'est pas sucré et sa peau est très dure. Je ne me comprends pas et ni toi non plus n'est-ce pas. J'écris très mal et ne te dis rien d’intéressant.
Je vous embrasse de tout cœur.
L S
Nous venons d’avoir un fort orage et le temps est très refroidi. Quand Marguerite sera libre je vous préviendrai et si vous pouvez venir je vous recevrai avec un très grand plaisir. Bonne santé à tous. Je vous embrasse de grand cœur.
L. Séné
Voilà un bien beau temps, depuis deux ou trois jours, qui va faire disparaître, il faut l’espérer, les rhumes et les douleurs.
Depuis deux jours je puis faire un tour de jardin et quelques tours de cour, le corridor se trouve négligé.
Je regrettais l’achat des actions des Mines d’or, alors il vaut mieux les garder. Peut-on espérer d’avoir dans un temps plus ou moins éloigné quelque chose du Panama dont vous avez et moi aussi.
Je souhaite vivement que grippes et rhumes disparaissent bientôt de vos maisons et que vous puissiez me donner prochainement des bonnes nouvelles et aussi
Fère, le 3 août 1911
Ma chère Alice
Cette lettre va être écrite tard comme toutes les autres, puisqu’il ne me revient un peu d’énergie que vers 4h. Cette saison si chaude m'a beaucoup affaiblie. Je suis heureuse de vous savoir tous en bonne santé et qu’on me donne des renseignements sur les faits et gestes du petit Claude.
Le jardin a beaucoup souffert de la chaleur, la cour moins, le laurier rose qui a été soigné est très beau, bien fleuri, mes fuchsias sont beaux aussi mais plus tardifs que les autres années.
Augustine a fait beaucoup de confitures de prunes reine-Claude. En as-tu fait aussi et de mirabelles ? Nos nos bertes ne sont pas encore mures.
Fère, le 11 février 1913
Ma chère Alice
Certainement qu’on pourra à ton premier voyage te donner un oreiller, tu pourras choisir, il y en a plusieurs.
Ces jours derniers, en faisant des recherches dans les tiroirs de la commode du salon, j'ai mis la main sur deux petits portraits de mon grand-père, puisque vous possédez la médaille de Sainte Hélène, vous ne refuserez pas son portrait, tu choisiras, ils sont encadrés.
Tu penseras aussi à remporter la montre que j'avais empruntée à Fernand et que j'ai oubliée de vous renvoyer par Valentine.
Fère, le 4 juin 1914
Ma chère Alice
J'ai beaucoup reculé pour donner de mes nouvelles parce que je suis toujours fatiguée et faible, mas 90 ans sont lourds à porter et cependant, je ne souffre pas. Je viens de recevoir une lettre de Marianne me demandant si elle peut venir passer une semaine avec ses enfants et sa cuisinière.
Malgré mon très grand désir de les recevoir, cela m'est impossible en ce moment. Augustine n'est pas forte et elle digère mal et mange peu. Le plus gênant c'est que Mme Dubois est très anémique et n'a pas de forces, son médecin lui conseille en ce moment un repos complet d’un mois, je ne voudrais pas la mettre en contact avec la cuisinière de Mme Leduc.
des nouvelles bonnes.
La végétation va bien aussi dans mon jardin, quelques violettes et ayots et beaucoup de primevères.
Mes 88 ans deviennent de plus en plus lourds et la mémoire aussi fait défaut.
Je vous embrasse de tout cœur.
L. Séné
Elle attend la fin du mois pour que Marguerite puisse la remplacer et celle-ci ne peut venir le matin et l’après-midi que lorsque Mme Richet sera en vacances, elle viendra tous les jours excepté les lundis et mardi l’après-midi. Nous allons la prendre régulièrement pour les nettoyages.
Je regrette de ne plus pouvoir voyager, cela recule le moment où je pourrai voir et embrasser ma petite-fille.
Je te prise de répondre pour moi à Marianne qu’à mon grand regret je ne puis les recevoir, j'ai la tête fatiguée et la main aussi.
Je vous embrasse tous de tout mon cœur, bonne santé à tous aussi.
L. Séné
Fère, le 8 juin 1914
Ma chère Alice,
J'ai le très grand regret de te dire qu’il m'est impossible de vous recevoir. Marguerite ne peut pas venir le matin, elle sera chez Mme Richet de 8h à 11h ½ et avant il faut qu’elle s'occupe de sa petite-fille pour l’habiller et l’envoyer en classe. Elle nous serait nécessaire pour faire les courses, les chambres et les savonnages pour les enfants. Il ne faut pas compter sur Augustine qui est très enrhumée. On lui fait faire l’indispensable par le mauvais temps.
Mme Richet ne partira qu’à la fin du mois, Augustine était très enchantée qu’on amène une cuisinière, elle n'aura que les provisions à faire. On aurait peut-être pu te recevoir aussi avec Geneviève.
Qu’est-ce qu’Emile va faire à Reims pendant une semaine ?
Je lègue par préciput et hors part à ma fille Mme Hamard de Parpigné, ma maison située à Fère-en-Tardenois avec tout ce qu’elle contiendra au jour de mon décès, excepté l’argenterie, les bijoux, le linge et les garnitures des cheminées des deux salons que mes filles se partageront.
À La charge de Mme de Parpigné de tenir compte à ma succession de la somme de 15 000 Fr. à laquelle je fixe la valeur des biens ci-dessus légués et j'impose à ma fille, pour elle, ses héritiers et représentants la condition formelle de ne pas vendre ladite maison avant 30 ans à partir du jour de mon décès.
Fère-en-Tardenois, le 4 juin 1913
Signé, L Séné-Debarle
Pour copie conforme P. H. Parpigné
Victor Séné, marchand de nouveautés à Meaux.
Alice, née le 11 décembre 1857, fille de Victor Séné, marchand de nouveautés et Laurence Amélie Debarle demeurant en cette paroisse.
Le parrain a été Charles Séné et la marraine, Caroline