Debarle Mise à jour septembre 2018
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Dans l’imaginaire familial, les Debarle sont associés à la grande armoire de la chambre du premier à Villefranche ; cette armoire, accrochée à un pan de mur est la seule chose qui est restée de la maison de Fère-en-Tardenois après les combats de mai 1918

xviiie
xixe
xxe
Jean
Adélaïde Dupont
Huissier Royal à Dormans-en-Champagne sous l'ancien régime ; il possédait des terres à Cierges, à l'est de Fère
Louis Joseph
  Barberousse
Victoire Barberousse
Huissier à Fère-en-Tardenois
très certainement celui qui a acheté la maison à l'armoire qui sera détruite en mai 1918
Barberousse à Fère en Tardennois
Jean Barberousse
Marie Anne Parent
Laboureur à Troissy (Marne) où étaient les Barberousse depuis quelques générations
François Barberousse
Madeleine Darvillers
François tenait sous la Révolution l'hôtel du Cheval Blanc à Fère-en-Tardenois à quelques kilomètres de Troissy
Jean-François Barberousse
Aubergiste à la suite de son père, son frère Charles sera tonnelier puis mercier
Victoire Barberousse
Sera à 19 ans la très jeune épouse d'un mari trentenaire, ils auront 4 enfants
Laurence
Ne verra pas la fin de la maison qu'elle aimait assez pour la laisser hors part à sa fille à condition de ne pas la vendre !

Dommages de guerre

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1899 – Succession du frère célibataire Louis Ernest Debarle

Louis Ernest Debarle était notaire et célibataire. Il a disposé de ses biens comme il l’entendait. Cela n’a pas été tout à fait du goût de ses nièces (section suivante).

Il a aussi pensé à Augustine Ruelle, qui servait comme bonne chez sa sœur Laurence Amélie Debarle-Sené et dont nous avons aussi ci-dessous quelques lettres écrites au début de la guerre de 14.

À vérifier, mais c'est sans doute lui qui a été honoré par la ville à travers la rue Debarle.

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Valentine Séné commente la succession de Louis Ernest

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de cette façon on ne se dérangera pas deux fois inutilement. Arrivons maintenant aux affaires sérieuses, comme ce sont de mauvaises choses, ne regrettez pas de les savoir si tard.

Le notaire est venu lire le testament le samedi avant-veille de notre départ. J’aurais préférée être partie.

Ton oncle ne laisse rien à nos quatre filles comme il en avait d’abord été question. Maman hérite naturellement, mais sa part se trouvera sensiblement réduite car il laisse à la ville de Fère pour fonder un hôpital quand elle aura d’autres capitaux et en attendant, les revenus devront être capitalisés d’abord à 1 000 fr de rente 3 % puis les terres de Sergy qui rapportent environ 1 400 Fr. Ces deux

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legs sont nets de tous frais de mutation qui devront être payés par la succession. Puis 1 200 fr de rente 3 % et enfin 1 000 fr de même rente en trois testaments. Les frais de ces deux rentes seront payés par la ville. Enfin 600 fr de rente à Augustine dont la ville a encore la nue-propriété. Total y compris les frais de mutation, un capital d’environ 200 000 fr à payer par la succession.

Tu vois que le surplus ne sera pas lourd mais maman n’en n’a pas besoin. Dans ces conditions-là, nous n’étions pas pressés de vous faire une mauvaise surprise.

Pour les blouses des enfants, je me suis arrangée ; ma couturière les préparera et une couturière à Lieusaint n’aura plus qu’à les terminer. Je ne sais si je dois faire envoyer les boléros aux enfants. J’ai peur qu’elles aient froid. Je le leur demanderai.

Nous vous embrassons de tout cœur.

Valentine

1914 – lettres d'Augustine Ruelle

Augustine Ruelle a dû toute sa vie être au service de la famille Debarle, et à ce titre, Louis Ernest l'a couchée dans son testament. Les deux premières lettres sont adressées à Marie Anne Alfroy, épouse Leduc et donc petite-fille de Laurence Debarle.

31 août 1914

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Mademoiselle,

Merci de votre longue lettre. Elle me rappelle celles que vous écriviez à Madame et qui lui faisaient tant plaisir. Si elle était encore ici, que serait-elle devenue ? Aurait-on pu la décider à partir, elle me disait toujours que si on avait la guerre, elle ne quitterait pas sa maison.

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Monsieur Leduc est-il encore à Paris ? Je comprends son chagrin en quittant ses petits-enfants et toute sa famille. C’est toujours très pénible.

Ici, tout le monde est affolé, depuis 3 jours, c’est un passage continuel de voitures d’émigrés. Ces pauvres gens font peine à voir, leurs chevaux ne peuvent plus avancer. En les forçant à partir en quelques heures, ils viennent des Ardennes, d’autres du côté de Saint-Quentin et de la Fère où les Allemands arrivent dit-on en ce moment.

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Toutes les grosses maisons de Fère commencent à partir, et ceux qui restent préparent un petit bagage dans la crainte d’être obligés de filer vivement si on se battait par ici et on vous force à partir. Je ferai comme les autres, enfin il faut s’attendre à tout en ce moment. Je vais écrire à la famille de Parpigné. Ils ne sont sans doute plus à Paris.

Recevez, Mademoiselle, ainsi que toute votre famille, l’assurance de mes sentiments dévoués.

A. Ruelle

Maison Debarle à Fère en Tardenois

22 et 23 octobre 1914,

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Madame,

Je vous remercie infiniment de l’offre que vous me faites de me recevoir chez vous à Paris, si vous saviez comme je suis heureuse de vois comme ces dames pensent à moi, mais maintenant, je crois que nous sommes hors de danger par ici ; il faudrait un revers inattendu qu’on ne prévoit pas, seulement ce sera long, hier soir on entendait encore le canon.

La poste vient de réintégrer son ancien domicile, c’est plus sûr pour les lettres et les nouvelles officielles qu’elle affiche sont plutôt rassurantes.

J’attendais pour vous écrire que nos seconds militaires soient partis. Cette fois-ci, c’était des gendarmes, deux capitaines et deux lieutenants pendant 4 jours. Un des lieutenants avait été maréchal de logis à Fère il y a huit ans.

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Il était très content d’y revenir et les ordonnances couchaient à terre dans le bureau. Maintenant, on aura encore quelques passages, mais qui ne séjourneront pas longtemps, il reste toujours un peu de troupe pour garder le pays.

J’ai demandé quand la ville délivrera des billets de logement qu’on me donne des officier de préférence à des soldats, on est plus tranquille.

Les Anglais sont restés 4 semaines, tous les lits des trois chambres étaient occupés, j’avais fermé tous les tiroirs et trois lits dans le petit salon pour des ordonnances et jusque dans la cuisine. J’ai toujours tenu à ce que Mme D. couche dans la salle à manger et je lui offrais de la remplacer si elle était fatiguée. Le plus gênant était l’embarras des deux cuisines, vous ne pouvez-vous figurer, surtout les derniers jours. J’étais très mal avec l’ordonnance en chef qui parlait bien le français, habitant Paris.

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J’ai été sur le point de parler aux officiers, seulement, c’était délicat, c’était toujours parce que j’étais la patronne de la maison. Madame doit comprendre et personne ne pourra me donner raison au contraire.

Les officiers étaient très gentils, plusieurs parlant assez bien le français m’ont causé, ils s’étaient renseignés en arrivant à Mme D. et ils m’ont dit, vous êtes depuis longtemps ici, 36 ans leur ais-je répondu, c’est beaucoup Mme on ne reste plus aussi longtemps, chez nous non plus.

Vous devez entendre Augustine, je continue en 1814, j’avais une grande tante dans cette maison qui y est restée quarante ans et qui a reçu les alliés qui étaient vainqueurs chez nous tandis que cent ans plus tard sa petite nièce les reçoit aussi mais cette fois, ils viennent nous défendre et que c’est grâce à eux si nous ne sommes pas allemands.

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Je leur ai dit aussi que Napoléon premier s’était chauffé à la cheminée de la salle à manger, alors ils transmettaient aux autres Napoléon 1er s’est chauffé. Ils ont trouvé les deux armoires très belles, en partant devant la porte, un officier m’a tendu la main et m’a remercié.

Je craignais toujours qu’on ne me demande l’ouverture du salon dont j’avais enlevé la clef, mais ces messieurs se sont contentés du bureau qu’ils avaient mis devant la cheminée et la table à jeu devant la fenêtre.

Les ordonnances n’ont emporté aucun bibelot que j’enlevais un peu chaque jour ce qui faisait grommeler Mme D. à mon égard. Par contre, ils ont pris des choses sans valeur.

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Mme D. qui leur faisait leurs courses et leurs volailles tous les jours a reçu d’eux 21 frs en argent et livres de thé, plus une livre de café, plusieurs kilos de boites de conserves de bœuf qui sont délicieuses, plusieurs livres de bon fromage du Chester, un pot de graisses, confitures, biscuits, pétrole, essence, etc., une grande nappe damassée et d’autres linges très bons, sans doute des partages de butin.

Je lui ai demandé hier combien je lui devais depuis le 1er septembre, je ne voudrais pas me tromper, je lui ai dit de fixer elle-même ces jours-ci qu’elle se rende compte en ces temps-ci les personnes qui sont occupés seront payés plus cher

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Je lui payerai à part le mois d’août pour le coucher et je donnerai à son mari pour avoir logé et promené mon bon chien qui s’ennuyait depuis quelques jours sans elle ne vaut plus la nuit je ferme la porte de ma chambre et ali me garde.

La famille A. Moreau va rentrer la semaine prochaine.

Mes forces reviennent peu à peu, je travaille le matin et je me repose l’après-midi. Il y a tout à ranger.

J’avais toujours cru que c’était M. Alfroy qui devait venir à Fère avec le secrétaire des Beaux-arts, aussi je n’osai plus sortir dans la crainte de manquer sa visite, je n’ai vu aucune personne le remplaçant.

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J’ai un tel mal de tête que je suis obligé d’abréger ma lettre. Je me promettais de remplir toutes les pages.

Le facteur a sonné hier soir, j’étais couché à 6 heures, et il a remis une lettre de Mme de Parpigné à la petite jardinière qui vient de me l’apporter. Jusqu’à présent, il les déposait toujours chez elle dans la crainte que les soldats de la maison ne les prennent par curiosité, la boîte ne fermant pas.

Hier soir, il est encore arrivé pour coucher, à la nuit, un régiment, maie je n’en ai pas eu. La maison Moreau en est pleine.

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Mme dira à Mme de Parpigné que je répondrai à sa lettre ces jours-ci avec beaucoup de détails.

Recevez, Madame, ainsi que toute la famille, l’assurance de mes sentiments dévoués.

A.R.

Ali vient de partir à pied promener Coincy avec M. D. et ils reviendront ce soir.

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Monsieur Dubrueil,

Avez-vous des nouvelles de la famille Alfroy ? Sont-ils à Lieusaint ? Je ne sais si la famille de Parpigné est avec eux ?

La poste ne fonctionne pas, encore c’est une occasion qui va essayer d’emporter ma lettre.

Beaucoup de grosses maisons du pays ont été saccagées. Surtout Mme Moreau ou vous avez été. Nous avons été épargnés ici, mais dans quelles angoisses nous avons été pendant huit jours. Nous attendant toujours les voir entrer chez nous.

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Nous avons l’état-major anglais dans la maison depuis huit jours et leur cuisine ; aussi on mange bien, le chef et les ordonnances étant bien gentils. Donnez-moi des nouvelles si vous en avez, peut-être qu’elles m’arriveront.

Les Allemands ne reculent pas vite, mais ils subissent de grosses pertes journellement.

On attend les Russes dans quelques jour pour les achever.

Compliments de ma part à tous.

Augustine

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Merci de votre bonne lettre. M. Dubrueil couche toujours ici, ce n’est pas le moment de la remercier. Si on a de la troupe à loger, elle leur fera la cuisine. Je souffre moins, mais je suis sans force.

Les pauvres Masson viennent de perdre leur fille.

1921 – Vente de terres à Cierges

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Louis Ernest évoque dans son testament les terres de Cierges qu’il a reçu de son père Jean, il s'agit donc ici de la part de Louis Joseph.

1927 - Dommages de guerre

En 1927, Paul de Parpigné essaie d’obtenir de l’état le versement des dommages de guerre pour la maison détruite à Fère dans un dossier qui s'est compliqué par la succession de Laurence Debarle ouverte en 1914.

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Madame veuve Séné, née Laurence Debarle, est décédée à Fère-en-Tardenois le 2 août 1914, laissant pour seules héritières, ses deux filles : Mmes de Parpigné et Alfroy. De son vivant, Mme Sené, animée d’un esprit conservateur inaltérable, leur avait fait jurer qu’elles ne vendraient jamais sa maison d’habitation ni les meubles la garnissant et, pour affirmer sa volonté en ce sens, aux termes d’un testament olographe conservé par sa fille ainée, Mme de Parpigné, elle lui avait légué, par préciput et hors part, la maison qu’elle habitait à Fère, ainsi que les meubles y contenus, à condition de conserver le tout pendant au moins trente ans à compter du jour de son décès.

Sans se prévaloir des avantages à elle conférés par cette donation testamentaire, Mme de Parpigné voulut que sa sœur prélevât, comme elle-même, une moitié de la succession maternelle ; en conséquence, le testament précité ne fut mentionné ni dans la déclaration de mutation passée après le décès de Mme Séné… ni dans le partage sous seings privés…

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À résoudre

Jean de Langautier nous a laissé ces photos de châteaux qu’il associe aux Debarle.

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