Veuf depuis 2 ans, Gilles qui a 41 ans, se remarie. Thérèse ne devait pas être très distinguée car 150 ans après sa mort on en parlait encore.
Nous soussignés habitants de Toulon, certifions que Mme Epicharis Thérèse Marcel, marchande épicière, veuve de Joseph Olive, marchand aussier , domicilié et demeurant à Toulon, rue La Fayette n° 45 est de bonne vie et mœurs et a toujours tenu une conduite exempte de reproches.
Aussiers
Les aussiers étaient des artisans qui travaillaient la fibre d’alfa pour fabriquer cordages, paniers et articles de vannerie.
En foi de quoi, nous avons signé le présent pour servir à ce que de raison.
Toulon, le 22 novembre 1836, vu par le commissaire de police pour la légalisation des quatre signatures apposées ci-dessus, Toulon, le 15 décembre 1836
Par devant M. Gabriel Aube et son collègue, notaires royaux à la résidence de Toulon, département du Var, soussignés ont comparu :
M. Auguste Granon, professeur de musique, domicilié et demeurant à Toulon, rue neuve, n° 16, âgé de 50 ans, et
M. Guillaume Guillot, maitre magasinier sur les bâtiments de l’état, domicilié et demeurant au dit Toulon, rue Trois oliviers, N° 66, âgé de 39 ans.
Lesquels déclarent et attestent pour notoriété publique, à qui il appartiendra que la dame Epicharis Thérèse Marcel, marchande épicière, domiciliée et demeurant à Toulon, rue La Fayette, n° 31, veuve de M. Joseph Olive, marchand… en cette ville, possède une valeur de 20 000 francs dont 13 000 francs en argent comptant, 7 000 francs pour prix d’une partie de maison en cette ville de Toulon, rue G. n° 31.
Le tout formant la dot qu’elle se constituera par contrat de mariage en s’unissant avec M. Gilles Rouis, agent principal comptable d’artillerie de terre, chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, domicilié et demeurant à Toulon.
Qu’indépendamment de cette dot, ladite dame, veuve Olive, conservera pour son fils unique de son premier mariage, le fonds de commerce qu’elle possède et qui lui restera propre.
De laquelle déclaration les comparaissant ont requis acte en brevet. Fait et passé à Toulon, étude de Me Aube, en 1836, le 22 novembre.
L’an 1837, le 4 février, par devant nous Gabriel Aube, Notaire royal à la résidence de Toulon, département du Var, en présence des témoins soussignés, ont comparu, d’une part M. Gilles Rouis, agent principal comptable d’artillerie de terre, chevalier de la légion d’honneur, natif de Lodève (Hérault), domicilié et demeurant à Toulon, fils majeur de M. Fulcran Rouis, propriétaire au dit Lodève et de feu dame Cécile Ollier, veuf de dame Jeanne Charlotte Demarest,
et d’autre part la damne Thérèse Epicharis Crétois Marcel, commerçante en comestibles, domiciliée et demeurant au dit Toulon, rue Lafayette, N° 45, veuve de M. Joseph Sauveur Olive, commerçant en cette ville, fille majeure de feu sieur Jean-Joseph Marcel, maître canonnier et de feu dame Thérèse Euphrosine Rombaud
Lesquels ont irrévocablement convenu des articles suivant :
Article premier M. Rouis et Mme Marcel, veuve Olive, promettent et s’engagent de s’épouser légitiment selon les lois de l’État et les rituels de l’Église, à leur première réquisition.
Article second Les futurs époux déclarent contracter leur mariage sous le régime dotal exclusif de toute communauté de biens.
Article troisième En considération duquel mariage et pour aider le futur époux à supporter les charges de ladite dame Marcel, veuve Olive, déclare de constituer en dot de son propre cher :
La somme de 9 000 francs en numéraire métallique provenant de son industrie que M. Rouis déclare recevoir comptant de sa future épouse réellement au vu de nous notaire et témoins dont quittance
Une partie de maison située à Toulon, rue Gard, N° 31 par elle recueillie de la succession de sa mère du revenu annuel de quatre cents francs représentant la valeur de 8 000 francs laquelle sera dotale et inaliénable
Le mobilier ci-après énoncé, à savoir : six couverts, une cuiller à soupe et six cuillères à a café le tout en argent portant la marque J.O., six douzaines de serviettes, douze paires de draps de lit, seize nappes, deux couvertures de lit piquées, quatre couvertures petites, deux matelas et huit rideaux blancs,
Son trousseau de hardes et effets personnels portant sa marque
Enfin, ses bijoux consistant en une chaine à six tours avec fermoir, une croix en diamant et trois bagues en diamant, le tout en or.
Tous les objets resteront en propriété de la future épouse sans que la désignation en fasse vente et seront censés au pouvoir du futur époux dès le jour de la célébration du mariage à l’état civil.
Article quatrième M. Rouis, reconnait et assure sur tous ses biens présents et à venir ladite somme de neuf mille francs par lui reçue, pour en faire la restitution en numéraire, la partie de maison, le mobilier, le trousseau et les bijoux devant être repris dans l’état ou le tout se trouvera lors de la dissolution du mariage, conformément à la loi.
Article cinquième La future épouse se réserve en propre comme biens paraphernaux
Paraphernaux
Désigne les biens d’une femme mariée exclus de la dot
Son commerce actuel à raison duquel son futur époux lui donne toute autorisation même à ester en jugement et à agie comme auparavant, sans entendre M. Rouis, être responsable ni solidaire pour toutes les affaires du dit commerce
le mobilier qu’elle possède en sus de celui indiqué dans la dot ci devant
enfin, une tartane appelée le « Jeune Paulin » du port de vingt-neuf tonneaux avec ses agrès
Article sixième La dame veuve Olive se réserve de faire donation sur ses bien paraphernaux en faveur de M. Paulin Olive, son fils encore mineur, unique du premier lit, d’une somme de dix mille francs qu’elle lui délivrera lors de sa majorité en argent ou en fonds de commerce, comme il le désirera, et ce indépendamment de ce qui lui revient de la succession du dit sieur Joseph Saveur Olive, son père, ce qui fera l’objet d’un compte de tutelle qui sera rendu à son fit fils devenu majeur. M. Rouis promet d’autoriser sa future femme aux effets ci-dessus sans s’y opposer.
Article septième Attendu la qualité de la dame veuve Olive, le présent contrat sera soumis aux formalités prescrites par les articles 67 et 68 du code du commerce.
Elles sont les conventions matrimoniales des parties, sous l’obligation de leurs biens.
Dont acte, lu aux contractants.
Fait et passé à Toulon, eu premier étage sur le devant de la maison rue La Fayette, N° 45 en présence de Victorin Blanchet, propriétaire et de M. Charles-Joseph Pascal Oran, fondeur, tous deux domiciliés et demeurant à Toulon, témoins requis et soussignés avec les parties et nous notaires, après lecture faite.
Enregistré à Toulon, le 8 février 1837
Acte de mariage entre Rouis Gilles et Thérèse Marcel, Veuve Olive
1837
Paris, le 20 janvier 1856
Mon cher cousin,
Je voulais vous répondre beaucoup plus tôt, mais deux motifs m’en ont empêché ; le premier, nos travaux de fin d’année qui sont toujours plus considérables, le second, le désir que j’avais de vous informer des démarches que j’ai cru utile de faire dans l’intérêt de votre beau-fils, M. Olive.
Ayant su, à mon ancien ministère, que la commission nommée pour examiner la proposition relative aux officiers d’administration venait d’être nommé, que son directeur était M. l’intendant M. Dubois, qui me porte quelque amitié. Je lui ai écrit pour appeler son intérêt sur M. Olive, allié à ma famille, sujet d’avenir en qui l’administration doit tenir à conserver. Je voulais en parler à M. Lemaire, chef du bureau des hôpitaux, qui a été chef à mon bureau, mais il était absent, il venait de perdre sa femme, probablement cette cause l’avait empêché de venir ce jour-là au ministère.
Monsieur,
Monsieur Rouis, propriétaire,
Chevalier de la Légion d’honneur
Je soussigné, Olive Antoine Paulin, Officier d’administration comptable des hôpitaux militaires, chevalier de la légion d’honneur, demeurant à Amélie-les-Bains, seul héritier de Thérèse Marcel, veuve Olive, épouse Rouis Gilles, ma mère, reconnais et déclare que M. Rouis Gilles, mon beau-père, propriétaire demeurant à Lodève, m’a restitué intégralement le mobilier, le trousseau, les hardes, les bijoux et tous les objets que ma mère s’était constitué en dot dans leur contrat de mariage en date du 4 février 1837, Aube notaire à Toulon, dont du tout décharge en faveur de M. Rouis qui ne reste plus débiteur que de la somme de neuf mille francs en numéraire que ma mère lui avait aussi apportée en dot.
Amélie-les bains, le 4 décembre 1865
Olive