M. Etienne Rouis , Conservateur honoraire, est décédé à Montpellier, le 8 avril 1916, après une très courte maladie.
Revue des eaux et forêts via Gallica Il laissera à tous ceux qui l’ont connu et apprécié le souvenir d’un forestier d’une grande valeur ; travail, intelligence, qualité du cœur et de l’esprit, rien ne lui fit défaut, sauf la santé qui l’obligea à une retraite anticipée et le priva du cinquième galon effectif, bien mérité à tous égards.
M. Rouis entra à l’École forestière à l’âge de 18 ans ; il faisait partie de la 55e promotion et sortit avec le n° 2. Il fut successivement Garde Général et Inspecteur Adjoint à Mens (Reboisement de l’Isère), Inspecteur Ad joint à Carpentras et dans les bureaux de la Conservation de Nîmes, Inspecteur à Carcassonne et à Montpellier. Dans tous les postes qu'il occupa, il se fit remarquer par la perfection de sa manière de servir : nul ne s'acquitta de ses fonctions avec plus de régularité, de calme, de connaissances approfondies des hommes et des choses ; quand il avait étudié une affaire et indiqué la solution, on pouvait être certain de ne pas se tromper en suivant ses conseils.
Misa la retraite sur sa demande en 1913, et nommé Conservateur honoraire, il profita à peine d’un repos bien gagné ; car, dès le début de la guerre, il reprenait volontairement des services à la tête de l’Inspection de Montpellier, qu'il avait quitté un an auparavant : et pendant ces derniers 20 mois il fit preuve des mêmes qualités de conscience et d’intelligence, il fournit la même quantité de travail que lorsqu'il était fonctionnaire rétribué ; mais son patriotisme lui avait montré son devoir, et il n'avait pas hésité un instant à accepter une charge bien lourde dans les circonstances présentes.
M. Rouis laisse trois enfants, dont l’aîné vient de gagner son troisième galon sur le champ de bataille : c'est certainement un des plus jeunes capitaines de l’armée ; le père eut la grande joie de connaître peu de temps avant sa mort la très brillante citation de son fils.
Le défunt, qui était la modestie même, n'avait voulu à son enterrement ni fleurs, ni couronnes, ni discours : son convoi fut suivi par les rares agents encore dans le Midi et par les préposés non mobilisés de l’Hérault.
C’est en forestier expérimenté et en botaniste érudit qu’il nous promène à travers les landes et les forêts de chênes blanc et vert, de hêtre et de pin à crochets de cette région, qui est comme le trait d’union entre les Alpes du Dauphiné et de la Provence. […]
Car c’est bien à l’homme et à son imprévoyance, aux dégâts de ses troupeaux, et spécialement des brebis, qu’il faut attribuer le déboisement et la dénudation de cette petite chaîne du Ventoux. M. Rouis nous le montre d’une façon claire et péremptoire.[…]
Sur les 1 306 plantes récoltées par l’auteur, 350 appartiennent à la région méditerranéenne, le surplus rattache soit à la région jurassienne soit à la région delphino-savoisienne. Ainsi donc se trouve mis en relief le caractère si particulier de la flore de cette région déjà dorée par le chaud soleil de la Provence et embellie encore par de nombreuses plantes qui ont leur centre de végétation quelque part dans les Alpes nivéales ou le sombre Jura.
Botanistes et forestiers trouveront dans le travail de M. Rouis, trop modeste en son titre, des renseignements inédits, des aperçus curieux sur la flore du Ventoux et des monts voisins, sur la distribution et l’évolution des espèces. C’est là une œuvre très personnelle, point aride et frappée au bon coin.
Notice bibliographique dans la revue des Eaux et Forêts
On sait le crédit qu’on peut attribuer à des cartes antérieures au xviie siècle ; quant aux traditions, il convient de ne leur accorder qu’une confiance limitée. De même lorsqu’un auteur aussi estimable qu’E. Rouis avance que « la tradition et divers documents attestent que le Ventoux et ses contreforts méridionaux étaient couverts de bois aux xviie et xviiie siècles », nous aimerions savoir de quels documents il s’agit et ce qu’ils apportent (à la même page, l’auteur précise qu’au plateau de Sault de nombreux arbres de futaie existent encore dans les bois et au milieu des cultures. Dans ce cas, il s’agirait de futaies récentes).
Raoul Blanchard (1944) Déboisement et reboisement dans les Préalpes françaises du Sud, Revue de géographie alpine, Tome 32 N°3. pp. 335-388. via Persée
C'est avec beaucoup d’émotion que les habitants de Dompierre et des environs ont appris le décès du docteur Rouis, survenu le 12 juillet 1983.
André Rouis était né à Nîmes, le 18 novembres 1899. Ses études de médecine furent momentanément interrompues par la guerre de 1914-1918 : André Rouis s'était engagé. Il eut ainsi l’occasion de soigner de nombreuses personnes victimes de la terrible épidémie de la grippe espagnole.
C'est en 1929 qu'il arrive à Dompierre, avec son épouse et son fils Jacques.
Pendant de nombreuses années, il sera médecin-accoucheur à la maternité de Dompierre ; médecin de la S.N.C.F. de 1931 à 1974 ; médecin de la gendarmerie et des médecins des enfants assistés de la Seine.
Il fut aussi et surtout le médecin de très nombreuses familles de Dompierre et de ses environs.