Gilles
artilleur de la Grande armée Mise à jour septembre 2018
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Gilles et Charlotte vers 1834.

Gilles porte sa toute nouvelle légion d’honneur, et l’année suivante, Charlotte était emportée par le choléra, laissant ses deux garçons de 12 et 10 ans.

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Mariage Gilles, 1817

Dot de Charlotte

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Du 28 mars 1817

Donation par M. Demarest propriétaire à La Fère au profit de Mlle Jeanne Charlotte Demarest, sa fille.

Par ci-devant, Maitre Choisy et son collègue, notaires royaux à La Fère, est comparu M. Jean François Demarest, propriétaire demeurant à La Fère, lequel a par la présente fait donation entre vifs et irrévocable, dont l’effet sera néanmoins fourni à l’événement de la condition ci-après et suspendu jusqu’à l’accomplissement de cette condition

à Mlle Jeanne Charlotte Demarest, sa fille majeure demeurant avec lui, à ce présente et l’acceptant :

1° – de la somme de deux mille francs,

2° – d’un mobilier composé de meubles meublants pour une valeur de deux cents francs,

3° – et d’une petite maison située en la ville de La Fère derrière celle occupée par le donateur et placée entre cette dernière, et celle appartenant au Sieur Nocq ; elle consiste en une place au rez-de-chaussée, une chambre au premier et grenier au-dessus, plus en une cour, bâtiments, bassecour et poulailler.

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Tous ces objets sont donnés par M. Demarest à sa demoiselle pour le cas où le mariage proposé entre elle et M. Gilles Rouis, sergent major au régiment d’artillerie à pied de La Fère sera réalisé, la présente donation étant faite en faveur de ce mariage et dans ce cas M. Demarest s’oblige de payer et livrer à la demoiselle sa fille, les objets compris en la présente donation, savoir : les meubles meublants à dire d’expert jusqu’à la concurrence de la somme de deux cent francs ou cette somme au choix de la donataire, et la maison ci-dessus désignée, l’un et l’autre, le lendemain du jour de la célébration du mariage dont s’agit, et la somme de deux mille francs et deux ans après le jour de cette célébration.

Donc du tout en jouir, faire et disposer par la donataire comme de chose lui appartenant en toute propriété et usufruit à compter du jour du mariage.

La maison ci-dessus désignée fait partie des immeubles que M. Demarest à recueillie de la succession de ses auteurs

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et cette donation est faite aux charges de droit et en outre à cette servitude sont suivantes :

  1. La petite cour dépendant de la maison ci-dessus désignée demeurera commune à perpétuité entre le donateur, la donataire et tous successeurs.

  2. La donataire sera obligée de souffrir dans cette même cour le dépôt de fumiers que le donateur fera sortir des écuries de la maison.

  3. Le donateur se réserve pour lui et ses successeurs le droit de passage par cette cour fait pour sortir soit pour entrer chez lui par la rue de Laon.

  4. La donataire souffrira le jour que le donateur tire par une fenêtre donnant dans la cour de la maison donnée, et en aucun cas, ce jour ne pourra être masqué.

  5. Le donateur se réserve le droit de retour sur la maison ci-dessus désignée s’il survit à la donataire.

Cette maison est estimée par les parties valoir deux mille deux cents francs. Et afin d’assurer à la donataire pour le cas où la présente donation recevra son exécution, le payement de ladite somme de deux mille francs,

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M. Demarest délègue, cède et transporte avec toute garantie à la donataire qui l’accepte, la somme de deux mille francs à percevoir sur toute celles qui composent le montant des indemnités qui lui sont ou seront accordées par le gouvernement en raison des pertes qu’il a éprouvé par suite du blocus de la ville de La Fère en 1815, plus celle à laquelle pourront s’élever les intérêts de ladite somme de deux mille francs qui courront sur le pied de 5 % par an retenue, à compter du jour du mariage jusqu’au remboursement intégral du capital lequel intérêt M. Demarest s’oblige comme il l’a fait pour le capital payé à la donataire, ce aussi acceptant.

Pour toucher et recevoir par le donataire cette somme de deux mille francs ensemble et les intérêts qu’elle produira à compter du dit jour, d’es maisons de toutes personnes qu’il appartiendra pour attendre la révolution du terme ci-dessus fixé pour le payement, à l’effet de quoi le donateur met et subroge à la donataire jusqu’à due concurrence dans transfert droits et noms, raisons, actions et privilèges.

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La somme que le donataire recevra en vertu de la présente délégation, librement le donateur en servira celle d’abord par imputation sur les intérêts et en fait sur le capital de deux mille francs, nonobstant cette délégation, l’obligation ci-dessus de payer ladite somme de deux mille francs et les intérêts qu’elle produira conserve toute sa force en sorte que la donataire pour user cumulativement ou séparément des droits résultants de l’une ou de l’autre jusqu’à parfait payement.

La présente délégation sera sans effet aussitôt que M. Demarest sera libéré Mademoiselle sa fille du capital et des intérêts dont il s’agit pourquoi dans ce cas il sera fait par Mlle Demarest à M. son père toute rétrocession nécessaire.

À la sureté de ce même payement tant en principal qu’en intérêt, étendre à la garantie de tout trouble et évictions de la maison ci-dessus donnée, M. Demarest affecté et hypothèque et spécialement :

  1. Une maison située en la ville de La Fère faisant face à l’esplanade, consistant en un rez-de-chaussée, un premier, cour, jardin et bâtiments, le tout formant un ensemble limité d’un côté par le d’autres par le et par derrière par le sieur et autres ;

  2. un enclos situé au terrain de La Fère sous les murs de la ville contenant en superficie six hectares & cinquante ares environ et limité d’un par le chemin de la pâture du Necford, de l’ausse par le fossé de la ville, d’un bout par la rivière Neuve et de l’autre après le…

La présente hypothèque vaudra jusqu’au rapport de certificat de radiation des inscriptions qui peuvent grever la maison ci-dessus donnée, lequel rapport le donateur se réserve de faire sa volonté pour y pourvoir être contraint par la donataire ni sans qu’en aucun cas la donataire puisse faire autrement qu’à s’en faire la notification fait de la présente donation fait des dites inscriptions.

Pour assurer la date de l’hypothèque ci-dessus consentie, il sera pris aux frais de M. Demarest une inscription contre lui au profil de la demoiselle sa fille sur les dits immeubles au bureau des hypothèques de Laon.

Dont acte, fait et passé à La Fère en l’étude, l’an 1817, et 28 mars, devant le comparant signé avec les notaires après lecture faite.

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Acte de mariage

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L’an 1817, le 14 mai à dix heures et demie du matin, dans l’hôtel de la mairie de la ville de La Fère, département de l’Aisne, par devant nous de Massery-Delille, chevalier de l’ordre royal & militaire de Saint-Louis, maire et officier public de l’état civil de ladite ville.

Est comparu le sieur Gilles Rouis, âgé de 30 ans accomplis, né à Lodève, département de l’Hérault le 13 décembre 1786, sergent major au régiment de La Fère, du corps royal de l’artillerie à pied en garnison en cette ville, y domicilié, fils majeur et légitime du sieur Antoine Fulcran Rouis, propriétaire au dit Lodève et de Marie Rose Ollier, son épouse, ses père et mère absents, mais représentés par monsieur Lelievre, capitaine au dit régiment de La Fère, chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, suivant la procuration passée le 11 mars dernier devant maitre Clainchar et son collègue notaires royaux à la résidence du dit Lodève ; le dit sieur Lelievre représentant, présent et consentant.

Le dit sieur Rouis, comparant nous a remis la permission qui lui a été accordée pour son mariage le 5 avril dernier par le conseil d’administration du régiment de La Fère du corps royal d’artillerie, ladite pièce avec la procuration susmentionnée, sera annexée au présent acte au terme de la loi.

Est aussi comparue, la mademoiselle Jeanne Charlotte Demarest, âgée de 25 ans accomplis, née à Paris le 24 mars 1792, domiciliée en cette ville, fille majeure et légitime de monsieur Jean-François Demarest, propriétaire, membre du conseil municipal de cette ville, y demeurant,

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et de défunte Gérardine Lem, son épouse ; la mère décédée en cette ville le 28 novembre 1808, ainsi qu’il est constaté par l’acte de décès par nous délivré le 10 de ce mois, le père ici présent est consentant.

Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et dont les publications ont été faites devant la principale porte d’entrée de chacune des mairies des villes de La Fère et de Lodève, les dimanche 20 et 27 avril dernier, à l’heure de midi.

Aucune opposition au dit mariage ne nous ayant été signifiée, faisant droit à leur réquisition, après avoir donné lecture de toutes les pièces mentionnées ci-dessus et du chapitre du code civil intitulé du mariage, avons demandé au futur époux et à la future épouse s’ils veulent se prendre pour mari et pour femme.

Chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement déclarons au nom de la loi que monsieur Gilles Rouis et Mademoiselle Jeanne Charlotte Demarest sont uni par le mariage.

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De tout quoi, nous avons dressé acte en présence de messieurs :

  1. Antoine Laurent Durand, lieutenant, et

  2. Jean Poujol, sergent major au régiment de La Fère du corps royal d’artillerie, amis de l’époux

  3. Claude André Januin, capitaine d’artillerie, retraité, ami de l’épouse, tous trois domiciliés en cette ville, et

  4. Monsieur le baron Jean Théodore Joseph Serrurier, colonel d’artillerie à cheval, retraité, officier de l’ordre royal de la légion d’honneur, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, l’un des cent chevaliers de la couronne de fer, domicilié à Charmes, commune rurale du canton de La Fère, cousin de l’épouse.

Lesquels, tous majeurs et domiciliés comme ci-dessus après qu’il leur a été donné lecture du présent acte, l’ont signé avec nous et les parties contractantes.

Pour extrait conforme, à La Fère, le 26 avril 1833

Contrat de mariage

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Garde d’artillerie de 3e classe, 1819

Paris, le 10 juin 1819

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Le ministre me charge de vous prévenir, Monsieur, que par décision du 8 de ce mois, vous avez été nommé à l’emploi de garde d’Artillerie de troisième classe à l’arsenal de construction de la Fère.

Vous partirez en conséquence pour vous rendre en cette place où, lors de votre arrivée, vous prendrez les ordres de M. le Colonel directeur d’artillerie, lequel vous fera connaître le service que vous aurez à remplir.

Nomination à Tulle, 1821

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Paris, le 19 octobre 1821

D’après les ordres de son Excellence le Ministre Secrétaire d’état de la Guerre, le Saint-Rouis (Gilles) garde d’artillerie de 3e classe à la direction d’artillerie de La Fère, se rendra à la Manufacture royale d’armes de guerre à Tulle.

À son arrivée dans cette place, il prendra les ordres de M. le chef de Bataillon Directeur de la Manufacture d’Armes, lequel lui fera connaître le service qu’il aura à remplir.

Le directeur de l’Artillerie et du Génie

Passeport Charlotte, 1823

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Nous, maire de la ville de Lodève, invitons les autorités civiles et militaires à laisser passer et librement circuler de Lodève à Tulle, la dame Jeanne Charlotte Demarest, épouse du Sieur Gilles Rouis, garde d’artillerie de la manufacture royale d’armes de Tulle.

Native de Paris, demeurant à Tulle et à lui donner protection en cas de besoin.

Délivré sur l’attestation du Sieur Fulcran Rouis et Pierre Rouis, le premier beau-père et le second beau-frère de ladite dame Rouis, domiciliés à Lodève qui ont signé sur la souche du.

Fait à Lodève, le 12 juillet 1823

Baptême Alphonse, 1824

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Extrait des registres de baptême de la paroisse de Notre dame de Tulle.

Le 28 août est né et a été baptisé le 30 du même mois, Jean Jérôme Félix Rouis, fils de M. Gilles Rouis, gade d’artillerie de la manufacture royale d’armes de cette ville et de dame Marie Charlotte Demarest son épouse. Le parrain a été M. Deslailh et la marraine Catherine Moudron qui ont signé avec nous.

Garde d’artillerie de 2e classe, 1825

Paris, le 21 mai 1825

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Je vous préviens, Monsieur, que par décision du 6 de ce mois, vous avez été nommé à l’emploi de garde d’artillerie de 2e classe à la manufacture royale d’armes de Tulle.

Vous continuerez en conséquence en cette qualité à remplir les fonctions qui vous sont actuellement confiées.

Ci joint, votre commission pour ce nouvel emploi, vous m’en accuserez la réception.

J’ai l’honneur d’être votre très humble serviteur.

Le ministre secrétaire d’état de la guerre, pour le ministre et par son ordre, le conseil d’état directeur général.

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Le ministre, secrétaire d’état au département de la Guerre, sous l’autorisation du roi, a nommé le Sergent Rouis (Gilles) Garde d’artillerie de 3e à la Manufacture Royale d’armes à Tulle, à l’emploi de garde d’artillerie de 2e classe au même établissement pour en remplir ses fonctions sous les ordres des officiers généraux, supérieurs et particuliers du corps royal de l’artillerie.

Il jouira, en conséquence, des appointements de quinze cents francs par an, du logement et des autres allocations affectés au dit emploi.

M. de Clermont Tonnerre

Médaille de Sainte Hélène, 182 ?

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À ses compagnons de gloire, sa dernière pensée, Sainte Hélène le 5 mai 1821

Le grand chancelier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur, certifie que M. Rouis Gilles, Agent comptable au 4e régiment d’artillerie à pied, ayant servi pendant la période de 1792 à 1815, a reçu la médaille de Sainte Hélène.

Inscrit à la Grande Chancellerie, N° 97 937

Baptême de Jean Louis, 1829

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L’an 1829, le 23 octobre, a été baptisé par moi, vicaire, Jean-Louis Rouis, né le 22 du présent mois, fils légitime de Gilles Rouis, garde d’artillerie et de Jeanne Charlotte Demarest son épouse.

Le parrain a été Jean Lesea, garde d’artillerie et Marianne Louise Lunel.

Tulle, le 12 décembre 1834

Garde d’artillerie de 1re classe, 1831

Tulle, le 20 décembre 1831

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Monsieur,

j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint une commission de garde d’artillerie de première classe à la direction de Toulon.

Je vous prie de m’en accuser réception.

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Le ministre, secrétaire d’état de la guerre, sous l’autorisation du Roi, a nommé le Sergent Rouis (Gilles), garde d’artillerie de 2e classe à la manufacture d’arme de Tulle à l’emploi de garde d’artillerie de 1re classe à la direction de Toulon pour en remplir les fonctions sous les ordres des officiers généraux, supérieurs et particuliers du corps de l’artillerie.

Il jouira, en conséquence, des appointements de 1 800 francs par an, du logement et des autres allocations affectées au dit emploi.

Fait à Paris, le 13 octobre 1831

Duc de Dalmatie

Chevalier de la légion d’honneur, 5 janvier 1834

Paris, le 6 janvier 1834

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Monsieur, je m’empresse de vous informer que par ordonnance du 5 de ce mois, le roi a daigné vous nommer chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur.

Je me félicite d’avoir à vous annoncer ce témoignage de la satisfaction de sa majesté pour vos services.

Vous aurez à vous pourvoir auprès du Grand chancelier de l’ordre pour votre réception et pour l’expédition de votre brevet.

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Paris, le 10 juillet 1844

Le roi, par ordonnance du 5 janvier 1834 a nommé Chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur M. Rouis (Gilles), agent principal comptable d’artillerie, né le 13 décembre 1786 à Lodève (Hérault) pour prendre rang à dater du même jour, 5 janvier 1834.

Décès de Charlotte, 1835

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Toulon, le 14 juillet 1835

Enterrement à deux prêtres

J’ai reçu de M. Chamcreau pour droit d’inhumation de Jeanne Charlotte Demarest, fille de feu Jean et de feu Géraldine Lem, épouse de Gilles Rouis,

âgée de 44 ans, dont le corps est déposé dans l’arsenal de terre, rue Lafayette, la somme de 4 francs.

Carnets de Gilles, 1935

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Mon fils Louis, après avoir été reçu bachelier ès-lettres, s’est engagé dans la médecine militaire, reçu bachelier es-sciences, puis docteur en médecine :

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États de services, le 5 avril 1837

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États de services de M. Rouis – Gilles né à Lodève, Hérault, le 13 décembre 1786

Canonnier au 4e régiment d’artillerie le 7 novembre 1806
Artificier id. le 1er juillet 1810
Fourrier id. le 1er avril 1812
Sergent id. le 12 juin 1813
Sergent Major id. le 18 décembre 1813
Passe dans la région de l’Hérault le 9 septembre 1815
Sergent major au régiment de la Fère, artillerie à pied le 9 juillet 1816
Garde d’artillerie de 3e classe au régiment de la Fère, artillerie à pied le 9 juillet 1816
idem à la manufacture d’armes de Tulle le 19 août 1821
Garde d’artillerie de 2e classe idem le 6 mai 1825
Garde d’artillerie de 1e classe à la direction de Toulon le 13 décembre 1831
Agent principal comptable idem le 9 janvier 1833 
Chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur le 5 janvier 1834

Campagnes

1807, à l’armée du Frioul

1808, 1809, 1810, 1811, 1812, 1813 et 1814 aux armées du Portugal et d’Espagne

1815 à l’armée des Alpes

Blessé le 25 février 1809 Vally

Blessé le 8 juillet 1809 à l’assaut du fort Mont Jouy au siège de Gérone

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Sauver le soldat Thiébaud, 1841

Le 8 juin 1841, Ministère de la guerre

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Mon cher cousin,

Je viens vous prier au nom d’une très aimable dame de nos amis, de vouloir bien vous charger d’une petite commission à laquelle elle tient beaucoup, et de mon côté, je vous aurais une sincère reconnaissance de ce que vous aurez fait à…

Voici le service que vous êtes priés de nous rendre.

Il y a en ce moment, à la caserne de Lassagon, un soldat des mineurs du Génie, Michel Thiébaud, né à Strasbourg, qui n’a pu suivre en Afrique, le détachement de son régiment envoyé en Afrique, ayant été retenu à Lyon pour cause de maladie. Ce militaire est le frère d’une jeune fille au service de la dame de nos amies. Il a écrit à sa sœur une lettre des plus désolantes, il prétend que sa santé est tellement altérée que s’il est obligé de servir en Algérie, il y mourra avant peu de mois. Depuis que cette malheureuse fille a reçu la lettre de son frère, elle est dans les larmes,

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Ses inquiétudes sont d’autant plus vives, que la lettre n’est point de la main du militaire, qu’elle est en français, lui qui a toujours correspondu avec elle en allemand et qu’enfin elle se termine par une demande d’argent qu’il faut même envoyer très promptement attendu que le Michel Thiébaud avoue devoir être embarqué très prochainement.

Tout cela ne parait point clair, et c’est afin d’être informé de la vérité que j’ai cru pouvoir promettre à notre amie que vous seriez assez bon pour prendre personnellement des informations surtout si vous croyez que la santé du Monsieur dont il s’agit ne permettrait pas qu’il put supporter le séjour d’Afrique. Je vous prierais de nous seconder afin que cette destination soit changée.

Vous pourrez aussi, cher cousin, lui remettre un 10 francs dont nous tiendrons compte ici à Louis lorsque vous nous direz que cette petite somme aura été

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touchée par l’intéressé, si vous reconnaissez la nécessité de la lui donner. Le Monsieur, je ne vous apprendrais point cela, cher cousin, tient ce qu’ils appellent des carottes à leurs parents et la pauvre fille qui sur ses gages se prive de 10 francs pour son frère ne doit le faire qu’à bon escient.

Louis va bien, le… qui à la police du Val de Grace à qui je l’avais recommandé est viens me dire hier, que mon parent allait si bien que toute recommandation en sa faveur était superflue et qu’on venait de le présenter en tête de la liste des élèves auxquels un traitement de.. par mois va être accordé. Vous pensez tout le bien que m’a fait une semblable communication et je ne doute point le plaisir que je vous causerai en vous en faisant part.

Adieu, mon cher cousin, croyez à notre amitié à tous.

Votre très affectionné parent,

Rouis

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Monsieur Rouis

Agent principal de la direction de l’artillerie

à Toulon

Succès de Louis, 1841

Le 20 avril 1841, Ministère de la guerre

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Mon cher cousin, j’ai attendu pour répondre à votre bonne lettre de ce mois, que le résultat des examens du concours de Strasbourg fussent parvenus au Ministère de la guerre, où il me sont arrivés que depuis 2 jours seulement, et que le classement du courrier de santé ait été également terminé : vous aviez bien raison et je suis heureux de vous le confirmer, de m’avoir annoncé le succès de Louis, puisque le courrier de Santé, vient dans son travail de la pleurésie en tête de la liste de tous ceux qui ont concouru avec lui. C’est véritablement un grand succès, que je partage avec vous toute la satisfaction, car je connais assez mon jeune cousin, pour être persuadé qu’il ne doit qu’à lui et à son aptitude au travail le bon rang où il vient d’être placé.

Nous nous félicitons de son retour à Paris, et comme je connais au Val de Grace, ses principaux chefs, soyez certain qu’il sera vivement et chaudement recommandé et d’ailleurs, ce cher enfant est lui-même sa meilleure recommandation.

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Il est si doux, si droit et si empli de bonne volonté, que je ne mets pas en doute qu’il s’acquerra la bienveillance et l’intérêt de ses supérieurs, dont je me propose d’entretenir les bonnes dispositions.

Quant à Olive, je ne suis nullement inquiet de son avenir, mon excellent ami M. Appven, le soignera et de mon côté, je l’ai tellement bien recommandé dans le bureau des hôpitaux que je suis certain que toutes les propositions dont il sera l’objet ne souffriront point de difficulté. Chose également favorable pour lui, c’est qu’il soit en Afrique, chaque année lui compte pour 2, encore que s’il rentre après 4 ou 5 ans de séjour, dans ce pays, lorsque lui viendra el retraite, tout de suite, ses années de services, s’accroitront de 8 à 10 campagnes, ce qui n’est point du tout à dédaigner.

Mon ami M. Appens, cher cousin attend encore le grade d’intendant, j’en suis désolé, cela fait bientôt 15 jours que l’ordonnance est à la signature du roi, nous sommes vraiment surpris d’un tel retard, et je tairais tout le dégout qu’en ressent mon ami, car sa position en Afrique, à la tête d’un aussi important service,

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est tout à fait fausse ; Tant qu’il ne peut pas appuyer ses actes de l’autorité du grade, les autres fonctionnaires de l’intendance M. peuvent, jusqu’à un certain point, le regarder comme leur égal et cette situation est tellement gênante pour obtenir ce que, parfois, on a le droit d’exiger.

J’espère bien, qu’avant peu, la chose sera décidée, et ce sera un jour de bonheur pour moi de pouvoir l’écrire de faite à mon vieil ami.

Adieu, mon cher cousin, croyez toujours à mon… amitié. Nous pensons que quand vous serez une fois libre, il vous prendra le désire de visiter Paris, de venir voir les énormes changements qu’il a eu depuis 10 ans, changements qui vous étonnent, nous sommes sur les lieux, quel effet doivent-ils produire sur les personnes qui ne sont point venues dans la capitale depuis une douzaine d’années. Vous pensez combien ma famille aura de plaisir à faire votre connaissance et à vous recevoir.

Derechef adieu, mon bon cousin, croyez à ma tendre et sincère amitié, Votre bien affectionné parent.

Regottie

Admis à la retraite, 1841

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Monsieur, j’ai l’honneur de vous annoncer que le roi, par ordonnance du 8 juin 1841, qui sera prochainement insérée au bulletin des lois, conformément à l’article 26 de la loi de finances du 25 mars 1817, vous a accordé, en vertu de la loi du 11 avril 1831 sur les pensions de l’armée de terre, une pension viagère montant à 1 296 francs, laquelle sera inscrite au trésor public avec jouissance du 25 mai 1841,à la condition que les arrérages ne commencent qu’à dater du jour ou vous aurez été rayé des contrôles d’activité.

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Né le 13 octobre 1786,

Entré au service, le 7 septembre 1806

garde d’artillerie de première classe, le 13 octobre 1831

service compté jusqu’au 24 mai 1841, soit 34 ans, 6 mois et 18 jours.


Campagnes du 1 juin 1807 au 1 juin 1814, Italie et Espagne jusqu’au 7 mai 1815.

Soit 9 années de campagnes, pour un total général de 43 ans, 6 mois et 18 jours.

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Base du droit à la pension : Ancienneté

Grade sur lequel la pension doit être réglée : Nommé au grade de garde d’artillerie de 2e classe, le 6 mai 1825 et nommé au grade de 1re classe le 13 octobre 1831, l’impétrant avait 16 ans, 11 mois et 19 jours dans ces grades au 24 mai 1841. Il a droit à la pension de retraite de garde national…

Minimum pour 30 ans de service effectif : 800 francs

Accroissement pour 13 ans : 260 francs ;

Accroissement pour 6 mois et 18 jours, comptés pour 1 an : 20 francs

Total : 1080 francs

Le 5 en sus : 216 francs

Montant de la pension : 1 296 francs

Campagnes de guerre

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1807, dans le Frioul, Sièges de Rose et de Gironne

1909 – 1814 d’Espagne, blessé d’un coup de feu au côté gauche,

le 25 février 1809 à l’affaire de Vulz en Catalogne, blessé par un éclat de grenade au bas de la poitrine,

le 19 juillet 1809 au siège de Girone à l’assaut du fort Mont Jouy.

Batailles de Cardadeu, le 10 décembre 1808,

du Pont-del-Rey, le 23 du même mois,

de Vallz le 25 février 1809 en Catalogne.

1815, des Alpes

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Changement de domicile

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J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite pour me faire connaître votre changement de domicile.

J’ai fait prendre note les Bureaux de la Grande chancellerie pour que votre traitement de Chevalier de la légion d’honneur vous soit payé désormais à Lodève.

Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguées. Pour le Grand Chancelier de la Légion d’honneur, le secrétaire général de l’Ordre.

Rectification

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Le 5 avril, à M. Rouis, agent comptable à Toulon

Mon cher camarade,

M. le colonel Roussaroque me charge de répondre à la lettre que vous lui avez écrite le 21 mars ou vous mandez que la rectification de la date de votre entrée au service, a été opérée sur les registres tenus au Ministère de la guerre et sur l’état militaire de l’armée.

Vous trouverez ci-joint el relevé certifié de vos services. Votre tout dévoué camarade

Déménagement à Lodève, 1850

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Pension militaire

Je soussigné, Jean-Baptiste Lesperon, Notaire à Toulon, certifie que Rouis (Gilles), comptable d’artillerie, domicilié et demeurant à Toulon, né à Lodève, département de l’Hérault, le 13 décembre 1786 suivant son acte de naissance qu’il m’a présenté ; jouissant d’une pension militaire de 1 296 francs sous le N° 86 408.

À qui j’ai délivré des certificats de vie jusqu’au premier janvier dernier, m’a déclaré qu’il était dans son intention de faire dorénavant certifier son existence à Lodève où il a l’intention d’aller établir son domicile.

En fait de quoi, j’ai délivré le présent qu’il a signé avec moi,

Fait à Toulon, le 9 février 1850

Passeport, 1849

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Nous, maire de Toulon, invitons les autorités civiles et militaires à laisser passer et librement circuler de Toulon à Lodève, le citoyen Rouis, Alphonse Félix Jean Jérôme, libéré du service militaire.

Profession d’avocat, natif de Tulle et demeurant à Toulon et à lui donner aide et protection en cas de besoin.

Délivré sur passe port périmé, à Toulon le 3 avril 1849.

Lettre du cousin Rouis, 1857

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Ce 2 janvier 1857

Mon cher cousin

Il est bien vrai que nous nous écrivons bien peu souvent, mais notre silence n’altère en rien les sentiments que nous nous portons mutuellement depuis déjà bien des années, et que le temps consolide au lieu de les altérer.

Recevez donc la nouvelle assurance, ainsi que nos vœux et compliments à l’occasion de l’année nouvelle dans laquelle nous entrons ainsi que me remerciements et ceux de ma fille pour les souhaits que vous nous avez adressés ; et auxquels nous avons été sensibles, croyez le bien.

Sur la carrière de Louis

Vous savez maintenant par Louis, lui-même, ce qu’est advenu de son concours, jusqu’au dernier moment, le succès nous a paru certain et incontestable, malheureusement dans les choses qui dépendent du jugement des hommes on ne peut compter sur rien, puisqu’il dépend d’une influence plus ou moins puissante pour changer ce que l’on regardait comme assuré. Pour espèce de dédommagement on l’a nommé de 1re classe, avec promesse de le caser dans un hôpital de l’intérieur, mais cela n’a pu l’empêcher de retourner en Afrique, où le service hospitalier présente tant de difficulté pour être convenablement assuré, par suite des pertes éprouvées en Crimée par le personnel des officiers de santé, dont le vide des cadres éprouve les plus grandes peines à se remplir.

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Mon cher cousin, je vous félicite de tout mon cœur de la satisfaction que vous donne… enfanté à la fin de votre carrière. C’est un bonheur que j’apprécie d’autant plus que la providence m’a privé, pour une de mes filles, Mme Nousrim, devenue veuve après 18 mois de mariage, d’un brave garçon qui nous présentait tant d’avenir…

Je ne me plains point de ce coup du sort, puisque malgré mon âge, je peux encore travailler durant quelques années et concourir ainsi à l’éducation des premières années de mon petit Jules, qui sera à son tour le soutient de sa mère. Il faut donc en remercier le ciel, c’est ce que je fais chaque jour.

Adieu, mon cher Parent, croyez à ma vielle et inaltérable amitié.

Rouis

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Monsieur Rouis,

ancien agent principal du service de l’artillerie chevalier de l’ordre… de la légion d’honneur

à Lodève, Hérault

Testament de Gilles, 1868

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Lodève, le 14 mars 1868

À mes enfants, Louis et Alphonse Rouis

Mes chers enfants,

Ma nièce Caroline Rouis me soignant depuis bientôt 20 ans avec dévouement, zèle et probité ; elle a supporté avec résignation tous les désagréments de ma vieillesse, nous ne pouvons pas la laisser, après mon décès, sans un peu de pain, la dignité de la famille souffrirait à l’égard du public.

Jusqu’à présent, avec les gages qu’elle a pu économiser et les quatre cents francs que j’ai déposés pour elle, entre les mains de mon fils Alphonse,

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Caroline a un revenu de cent cinquante francs.

Je désire que ma nièce puisse jouir après mon décès d’un revenu de deux cents francs l’an.

Je vous prie, mes chers enfants, de faire après moi, à Caroline, une rente annuelle et viagère de chacun vingt-cinq francs, payable tous les trois mois et de la lui faire continuer par vos héritiers si elle vous survit.

Toutefois, si je vivais encore trois ou quatre ans en conservant mes facultés, je pourrais vous dispenser de cette charge par les économies que ferait Caroline pendant ce temps, au moyen de ses gages et revenus actuels.

Il suffit que j’exprime ce désir pour avoir la certitude que vous l’accomplirez en souvenir de votre père. C’est un acte de reconnaissance pour de longs et souvent désagréables services, plus un acte de charité qui aplanira le chemin du ciel à chacun de nous.

Gilles Rouis

Je dis acte de reconnaissance, par la raison que ma nièce n’a jamais touché ses gages, au-delà de douze francs par mois, tandis que les autres domestiques gagnent seize francs.

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Succession Gilles et Charlotte, 1868

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Par devant Maître Alexis Martin et son collègue notaires à la résidence de Lodève, département de l’Hérault, soussignés, ont comparu

Monsieur Jean-Louis Rouis, médecin principal de l’armée, chevalier de la légion d’honneur, demeurant à Strasbourg,

et Monsieur Alphonse Félix Jean Jérôme Rouis, notaire à la résidence de Lodève, y demeurant.

Lesquels ont exposé les faits suivants : Madame Jeanne Charlotte Demarest, épouse de Monsieur Gilles Rouis, agent principal comptable d’artillerie, chevalier de la légion d’honneur, est décédée intestat à Toulon sur mer, le 15 juillet 1835, à la survivance des comparants, ses deux fils issus de son mariage avec son époux sus nommé.

Monsieur Gilles Rouis, est lui-même décédé en son domicile à Lodève, le 28 septembre dernier à la survivance aussi de ses deux fils, sus dénommés, après avoir déposé à titre de préciput du quart des biens qu’il devait délaisser après son décès, autres toutefois que les meubles meublants proprement dits, en faveur de

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Monsieur Alphonse Rouis, l’un d’eux, aux termes d’une disposition du contrat de mariage de ce dernier, avec Madame Marie Gabrielle Stina Gauffre, reçu par Vigné, notaire à Oeton, le 27 octobre 1856

Pour acte fait ce jourd’hui au greffe du tribunal de première instance séant à Lodève, enregistré Messieurs Rouis, comparants ont renié purement et simplement savoir monsieur Jean Louis Rouis, à toute disposition pour cause de mort qui pourrait avoir été faite en sa faveur par son père et qui lui conférerait tout ou partie de la quotité disponible, et Monsieur Alphonse Félix Jean Jérôme Rouis, à la donation périanthaire ci-dessus mentionnée.

De telle sorte, Messieurs Rouis frères, arrivent au partage qui doit être immédiatement réalisé avec des droits égaux.

Ces faits exposés, les parties désirant prendre par une seule et même opération au partage des successions de leur mère et père, confondus et encore indivis, ont arrêté de la manière suivante la consistance des biens qu’elles comprennent, sans distinction d’origine.

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au moyen de l’attribution qui lui sera faite, chacun de ces partageants se trouvera ainsi rempli de tous ses droits successifs paternels et maternels.

Les biens à partager consistent :

1° – En un petit domaine appelé Fontbelle, situé sur le terroir de la commune de Lodève, tènement de Paissals, le bas, composé de pièces de terre nature, de champs, vigne, olivette, prairie, jardin et autres, avec sources d’eau et bâtiments propres à l’habitation et à l’exploitation, le tout clos de murs plus ou moins hauts, et tenant aux propriétés Vallot, Inquinbert, Vivies, Colombié et Barbot, au chemin de Paissals, à l’ancienne chemin de Bédarieux, et à la route départementale n° 8, de Lodève à Castres.

2° – En une somme de 16 500 francs en numéraire, déposée à l’instant sur le bureau.

Venant aux attributions Messieurs Rouis frères, ont reconnu qu’ils ne sont point possibles de morceler le corps d’immeuble ci-dessus désigné, sans que sa valeur en éprouve une diminution considérable, qui tournerait au détriment de chaque intéressé, le partage des eaux servant à l’irrigation du domaine devant surtout constituer une difficulté sérieuse et des servitudes sans nombre.

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Monsieur Louis Rouis a déclaré en outre qu’il en pouvait à aucun titre lui convenir de recevoir une quotepart quelconque de l’immeuble dont il s’agit.

En conséquence, les copartageants ont procédé aux attributions de la manière suivante, sous les charges et garanties ordinaires :

I° – Le corps d’immeuble constituant le petit domaine de Fontbelle ci-dessus désigné, est attribué en son entier à Monsieur Alphonse Rouis, tel qu’il se poursuit et comporte, et avec tous les objets qui servent à son exploitation, sans exception ni réserve.

II° – La somme de 16 500 francs formant l’article deux de la masse est attribué sous les mêmes charges et garanties à Monsieur Jean Louis Rouis qui l’a immédiatement retirée, à la vue des notaires soussignés, dont décharge.

Messieurs Rouis frères déclarent avoir procédé amiablement entre eux et de la main à la main au partage des autres valeurs mobilières, dépendant des dites successions, telles que numéraires, argenterie, bijoux, linge, meubles meublants et autres, et avoir retiré chacun la part qui lui en a été attribuée, à l’exception toutefois des portraits de famille qui restent indivis et sont laissés en la possession de Monsieur Alphonse Rouis jusqu’à nouvelle détermination.

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Par suite, tous les objets quelconques, autres que les portraits dont il s’agit qui se trouvent soit dans la mains du domaine ci-dessus désigné, soit dans l’appartement occupé par feu monsieur Gilles Rouis et faisant partie de la maison que monsieur Alphonse Rouis possède à Lodève rue Georges Fabre demeurant la propriété exclusive de ce dernier.

La portion de trimestre de la pension de retraite de monsieur Gilles Rouis, ainsi que la portion de semestre de son traitement de chevalier de la légion d’honneur échues à l’époque de son décès, seront perçues en commun par les copartageants, qui y ont des droits égaux, et employées jusqu’à la concurrence à acquitter les charges de la succession.

Monsieur Louis Rouis reconnait expressément n’avoir rien à répéter sur le prix de l’étude de notaire dont monsieur Alphonse Rouis est titulaire, non plus que sur le montant du cautionnement que ce dernier a fourni en entrant en fonction, ni sur le prix de la maison qu’il a acquise, renonçant à jamais à le rechercher à cet égard.

Monsieur Alphonse Rouis, à son tour, reconnait n’avoir aucune répétition à exercer contre son frère en raison du paiement d’une somme de 9 000 francs fait par monsieur Alphonse Rouis à monsieur Antoine Paulin Olive, pour le montant des reprises dotales de feu madame Thérèse Marcel, veuve Olive, mère de ce dernier, épouse en secondes noces de monsieur Gilles Rouis qui en était débiteur, les copartageants s’étant réglés entre eux à cet égard.

Messieurs Rouis frères déclarent en un mot n’avoir plus aucun compte ni restitution de fruits à se faire ni à se demander, et se trouver entièrement réglés entre eux, sur toutes choses généralement quelconques se rapportant aux succession dont s’agit.

Au moyen des attributions ci-dessus, qui sont respectivement acceptées, chaque copartageant se reconnait rempli et satisfait de tous les droits lui afférant sur les biens en partage, et renonce en conséquence ni jamais il n'y revenir directement ni indirectement

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Il n’est point à la connaissance des parties que les successions dont s’agit soient grevées d’aucune dette passive, mais si contre toute attente il venait à s’en découvrir, elles seraient supportées par les deux copartageants, moitié pour chacun.

En conséquence de tout ce dessus, chacune des dites parties pourra, à compter de ce jour, jouir et disposer divisément, des biens compris dans son lot comme de chose lui appartiennent, sans les charges de droit.

L’an 1868 et le 2 octobre

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